Ghosn / Dieselgate : c’est pas moi, c’est lui !

Renault mis en examen par le tribunal de Paris

Pour rappel, dans le cadre du scandale qui avait éclaté fin 2015, Renault mais également Volkswagen, Peugeot et Citroën ont été mis en examen en mai et juin dernier par des juges du pôle santé publique du tribunal de Paris. Fiat Chrysler (FCA) qui a désormais fusionné avec PSA est aussi menacé d’éventuelles poursuites judiciaires.

Les différents constructeurs sont accusés d’avoir falsifié les données des émissions polluantes de leurs véhicules en vue de répondre aux exigences des tests antipollution de leurs moteurs diesel.

Carlos Ghosn rejette toute responsabilité

Selon l’examen de l’audition de Carlos Ghosn réalisée fin mai au Liban, dans le cadre de l’enquête française sur le scandale du dieselgate, l’ancien dirigeant déchu a rejeté toute responsabilité dans l’affaire.

« Je ne suis pas motoriste. Il y a des patrons qui sont motoristes à l’origine, ce n’était pas mon cas, moi je suis manufacturier à l’origine », se justifie M. Ghosn, interrogé par son avocat Jean-Yves Le Borgne.

Patron d’un groupe mondial, « je suivais les marchés et les synergies entre les entreprises », argumente-t-il.  Selon lui, il se contentait de transmettre les avis rédigés par ses services. « Je n’étais pas particulièrement intéressé ni même curieux », à ce sujet, se défend-il.

Comme président de l’association des constructeurs européens, Carlos Ghosn était toutefois un interlocuteur privilégié de la commission européenne pour les réglementations environnementales.

Les enquêteurs estiment quant à eux qu’il s’agit d’une « stratégie d’entreprise », « pérenne » et basée sur « des considérations économiques ».

Ghosn se défausse sur ses collaborateurs

Ms en cause par les enquêteurs au début des investigations, le 26 mai dernier, Carlos Ghosn a été interrogé sous le statut de témoin par trois juges parisiens venus l’entendre à Beyrouth (Liban). Son lieu de résidence, depuis qu’il a fui le Japon, fin 2019, pour échapper à la justice nippone, cette fois-ci dans le cadre de l’affaire Nissan.

Pendant plus de six heures, l’ancien dirigeant s’est principalement « défaussé » sur ses collaborateurs, assurant leur avoir délégué la gestion des problématiques moteurs, par manque de compétence en la matière et par manque de temps, compte-tenu de l’ampleur de ses autres responsabilités.

« J’ose espérer qu’on ne va pas rentrer dans des choses extrêmement spécifiques, d’autant que sur la période 2016-2018, moi j’étais patron de Renault et de Nissan », a annoncé d’entrée Carlos Ghosn.

« A partir de 2016, je m’occupais également de Mitsubishi, donc de trois entreprises sur deux continents, donc vous pouvez imaginer que le détail des moteurs, je ne les connaissais pas », se justifie l’ancien patron du groupe.

Concernant les choix techniques opérés par le constructeur, Carlos Ghosn a renvoyé les magistrats vers ses « directeurs des opérations », Patrick Pelata, Carlos Tavarès, Thierry Bolloré et vers son bras droit Mouna Sepehri.

Régulation des moteurs, logiciels de fonctionnement ou émissions de gaz d’échappement « étaient décidés chez Renault au sein de la Direction mécanique qui dépendait de la Direction industrielle », « tenue par des personnes en qui j’avais confiance », poursuit-il.

Ghosn défend la réputation de Renault

« En aucun cas nous n’avons lésiné sur le respect des normes » , a par ailleurs affirmé Carlos Ghosn lors de son audition dévoilée début juillet par Le Monde, défendant ainsi la réputation de l’entreprise qu’il a dirigée de 2005 à 2019.

« Il y avait parfois des problèmes dus à des manques de compétences ou de performances, mais rien qui pourrait se rapprocher de ce qui est reproché à d’autres constructeurs, de la volonté de cacher sciemment des résultats », a par ailleurs affirmé Ghosn.

Ghosn pointé du doigt par la Répression des Fraudes

Reste que la responsabilité de Carlos Ghosn avait toutefois été pointée dès novembre 2016, dans le rapport initial de la Répression des Fraudes (DGCCRF).

La DGCCRF estimait que « l’ensemble de la chaîne de direction » du groupe, jusqu’à son PDG de l’époque, était impliquée , puisque, aux yeux du gendarme de Bercy, « aucune délégation de pouvoir n'[avait] été établie par Monsieur Ghosn », ce qui emportait sa propre responsabilité.

Notre avis, par leblogauto.com

Difficile de croire que sur des questions aussi stratégiques Carlos Ghosn n’ait pas eu « connaissance » des prétendus « détails » techniques … Même avec un agenda aussi chargé que le sien. D’autant plus, qu’en rappelant son « appétit » pour les « responsabilités », l’ancien dirigeant démontre plutôt vouloir que rien ne lui échappe…

Sources : AFP, Le Monde

(29 commentaires)

  1. C’est énorme quand même, l’état actionnaire lui a souvent reproché de justement s’occuper de 3 marques en même temps et lui il s’en sert d’excuse, c’est culoté quand même de toute façon même si il doit avoir en partie raison sont poste de PDG fait qu’il est pénalement responsable des agissement de sa société et qu’il arrête de faire le Pinocchio il devait au minimum être au courant.

  2. Notre avis, par leblogauto.com
    — Difficile de croire — que sur des questions aussi stratégiques….. et pas –Facile de croire —

  3. C’est marrant comme il se contredit :
    1) il dit qu’il n’est pas au courant des choix techniques
    2) il soutient que Renault n’a jamais eu « la volonté de cacher sciemment des résultats » —> comment peut-il en être sûr vu qu’il n’était au courant de rien? ?

  4. Responsable mais pas coupable (pour l’instant).
    il est responsable des agissements de ses subordonnés, mais s’il n’y a aucun document ou preuve de son action, il n’est pas coupable. Ca s’appelle la justice, cela nous protège contre les avis préconçus.
    Quant à la culpabilité de Renault, elle n’est toujours pas démontrée il me semble?

    1. Renault coupable, donc intraséquement l’Etat ? C est beau de rêver. Les dés sont pipés dès le départ.

      Le scandale ressortira dans 40 ans.

      1. Rappelle toi le scandale du sang contaminé. cela s’est « réglé » environ 10 ans après les faits, Fabius, Hervé et Dufoix 3 ministres ont été impliqué.
        c’est AUTREMENT plus grave que l’histoire du dieselgate, ca a touché pratiquement tous les pays développés.

      1. Le propriétaire de Renault est l’état , donc faut virer Hollande ( c’est déjà fait ) Macron nommé en 2014 ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique … etc.

          1. Vous plaisantez , c’est bien , sinon c’est Bruno Le Maire qui a décidé de la tète du nouveau patron de Renault , il était politiquement correct .

          2. Usine Nouvelle
            Bruno Le Maire veut « un professionnel de l’automobile »

            Alors que l’État français est le principal actionnaire de Renault, le ministre de l’Économie et des Finances a souhaité que le futur directeur général soit un « professionnel de l’automobile »,

          3. La secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, Agnès Pannier-Runachier, s’occupait aussi de la « shortlist »

          4. Vous dites EXACTEMENT l’inverse puisqu’ici il est indiqué que le Ministre a souhaité un « professionnel de l’automobile ». Profil très vague et surtout un souhait.
            Merci.

          5. Non. Le Ministre n’a pas décidé de la tête du nouveau patron comme vous dites. L’Etat n’est qu’un actionnaire parmi les autres.
            Si les autres actionnaires décident de ne pas suivre l’état (et c’est déjà arrivé encore tout récemment), alors l’état ne peut RIEN.
            Pour être pleinement propriétaire du groupe Renault, alors l’état devrait avoir 100% des actions.
            Sinon on peut éventuellement parler de « coprpriétaire » même si ce n’est pas légalement le cas.
            Ce n’est qu’un actionnaire minoritaire.

            Le nom de Jean-Dominique Sénard a été proposé par le Conseil d’Administration, comme dans toute société avec CA.
            L’Etat est très loin d’avoir la main sur le CA 😉 et vous le savez parfaitement.

          6. La loi Florange permet de doubler les droits de vote. En aucun cas l’Etat n’atteint les 100% d’action ou droits de vote ni ne dépasse même les 50% ! Un peu d’honnêteté allons.

          7. Je résume le gouvernement , « Mr je décide de tout » 30% , Nissan 0% , et les actionnaires privés ( les fonds américains ou norvégiens ) sans droit à la parole …. Belle petite dictature ces gouvernements français , différent mais comparable à la chine.

          8. Ok si pour vous 30 = 100 j’abandonne.
            (regardez en 2015 ou 2016 quand l’Etat s’est ramassé les dents face aux actionnaires par exemple malgré la tentative avec la loi Florange).

          9. Bourvil ? Sérieusement ? L’outrance nuit au semblant de propos. Dommage.

  5. il avait le salaire qui fait qu il est responsable point. Apres la. problematique renault n a rien a voir avec vw ils respectent la reglementation a la lettre (celle faites par les politiques)

  6. Il a lui meme virer certains big boss qui defendaient la R&D sur le full hybride tyoe toyota en 2008.
    Ils savaient tres bien et etait dans les comites ingenierie moteur (lui ou son executive)
    Pendant le Covid jai entendu bcp parler de « responsabilite individuelle ». Dont acte.

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