Google avait choisi le CES et Las Vegas pour annoncer sa collaboration avec l’industrie automobile, Apple a préféré le contexte plus huppé de Genève et des marques de luxe pour la matérialisation de la sienne.
Avec une mise à jour d’IOS qui arrive dans les prochains jours, les possesseurs de la dernière génération d’iPhone (ceux équipés de connecteur Lightning) pourront connecter leur mobile à leur prochaine voiture et utiliser l’interface du système d’information embarqué du véhicule pour accéder aux fonctions et aux applications IOS via l’écran tactile, les boutons du tableau de bord et la reconnaissance vocale. Cette nouvelle interface s’appelle CarPlay.
Ferrari, Mercedes et Volvo présentent au salon des voitures compatibles, et Apple annonce que les constructeurs suivants vont proposer le même support à partir de cette année : groupe BMW, Ford, General Motors, Honda, Hyundai, Jaguar Land Rover, Kia, Mitsubishi, Nissan, Peugeot, Citroën, Subaru, Suzuki et Toyota. Il est intéressant de noter l’absence de Renault et surtout du groupe VW à ce stade, d’autant qu’Audi était l’un des constructeurs concernés par l’annonce Google en janvier… et tout aussi intéressant de noter que GM, Honda ou Ford jouent sur les deux tableaux.
Les applications maison d’Apple sont les premières à annoncer leur compatibilité, les plus importantes étant Maps, qui peut faire office de système de navigation, et iTunes. Certaines applications tierces sont également citées dans l’annonce, dont Spotify et iHeartRadio.
Cette annonce, comme celle de Google avec Android, signale la mutation des systemes embarqués pour les constructeurs. Le systeme embarqué va de plus en plus se résumer a une interface utilisateur. C’est à la fois moins cher à développer et plus productif, étant donne que les fonctions actuelles ont de plus en plus de recouvrement avec les fonctions des smartphones, sans en avoir la qualité ni la souplesse d’évolution. En transférant au mobile les tâches de traitement et de connectique, tout le monde est content : le constructeur, qui fait des économies, le fabricant de téléphone et l’opérateur, qui voient leur produit plus utilisé, et le conducteur, qui n’a plus besoin de tout acheter et apprendre à utiliser en double. Reste qu’on ne voit malheureusement pas comment on va échapper à l’inévitable guéguerre des standards à laquelle ont l’habitude de se livrer les géants du logiciel à chaque fois qu’ils trouvent un nouveau champ de bataille… et que les constructeurs vont devoir décider jusqu’à quel niveau de profondeur dans les systèmes embarqués de leurs autos ils vont laisser les smartphones aller voir, au-delà du système de navigation et des fonctions audios.
Source : Apple