C’est via un appel téléphonique le 16 décembre en début d’après-midi que le DG de Cruise, Dan Ammann, a été informée par la DG de General Motors, Mary Barra qu’il était licencié de la start-up de robotaxi que GM contrôle par le biais d’une participation majoritaire. Une information communiquée à Bloomberg par des personnes proches du dossier.
Une annonce abrupte … mais préparée depuis des mois
Ce qui pourrait semblait abrupt pour les personnes extérieures au dossier et les salariés de Cruise semble avoir été mijoté depuis des mois. Principale pierre d’achoppement : les deux dirigeants ne se sont pas parvenus à se mettre d’accord sur la manière de d’exploiter en interne la technologie de conduite autonome que l’entité de la Silicon Valley s’apprête à lancer avec un service de taxi.
Signe de l’agitation intérieure, GM a d’abord publié un communiqué de presse à 16 heures le 16 décembre avant de le retirer rapidement d’internet pendant que Mary Barra s’adressait au personnel de Cruise.
La tension montait depuis un certain temps, mais le drame a commencé à s’intensifier après une réunion du conseil d’administration de Cruise le 2 novembre dernier.
Désaccord Barra /Ammann sur la manière d’intégrer le savoir-faire de Cruise dans GM
Barra et le conseil d’administration de GM défendaient une vision « grandiose » des choses, comprenant notamment le transfert de ces connaissances en vue de proposer des Cadillac de luxe, des voitures autonomes vendues au détail ou des véhicules de livraison pour la nouvelle entreprise de vans électriques de GM. Les opportunités et leur valeur potentielle étaient immenses.
Si Ammann semblait ouvert à toutes ces choses, il n’était toutefois pas d’accord sur certains points clés.
Il estimait ainsi que Cruise devait se concentrer sur le démarrage de son activité de taxi avant de répartir ses ressources. Deuxièmement, il voulait que le conseil d’administration de Barra et de GM introduise en Bourse le plus tôt possible.
Amman voulait donner la priorité à ses robotaxis
Après la réunion de novembre, Ammann a continué d’essayer de plaider en faveur d’une introduction en bourse et d’avoir une plus grande latitude pour décider où l’entreprise concentrerait ses ressources. Il était certainement disposé à travailler sur d’autres projets avec GM, mais a souligné l’importance de laisser ses plans de robotaxi rester la priorité, ce qui repousserait le calendrier d’autres applications de conduite autonome, ont déclaré deux personnes proches du dossier. Les conversations étaient tendues et les dirigeants de GM ont estimé que la collaboration était trop difficile avec Ammann en poste, ont-ils ajouté.
Amman pas prêt à faire bénéficier GM de la technicité de Cruise ?
Dans la vision partagée par Barra et le conseil d’administration, l’intérêt de contrôler Cruise devrait permettre à la fois de posséder une entreprise de robotaxi à forte marge tout en disposant d’ un accès plus direct aux ressources de la start-up pour fabriquer d’autres véhicules et services autonomes.
Cruise pourrait également améliorer les fonctions de conduite assistée de GM.
Mais selon des personnes proches du dossier, la collaboration ne semblait pas aussi « fluide » qu’escomptée …
En cas de prédominance de la volonté d’Ammann, une complication supplémentaire aurait pointé à l’horizon : la lutte de pouvoir pour siéger aux plus hautes instances de la nouvelle entreprise introduite en Bourse.
Ammann, 49 ans, a découvert à ses dépens Barra et son conseil d’administration, même si Cruise est légalement une entité distincte avec d’autres actionnaires privés que GM.
Ne s’étant pas aligné sur cette vision, son sort était scellé.
Notre avis, par leblogauto.com
La façon dont tout s’est déroulé est instructive sur la façon dont Cruise fera partie intégrante de GM et comment elle sera probablement gérée lorsque Barra trouvera un nouveau DG.
Le problème majeur semble lié au transfert de connaissance et l’ « utilisation » de la technicité de la start-up pour mettre au point des véhicules de GM.
Sources : Bloomberg, Automotive News