Galop d’essai Suzuki Jimny: le plaisir automobile autrement

Alors que le nouveau Suzuki Jimny vient juste d’être présenté au Paris Motor Show, quelle ne fut pas ma surprise de le voir par hasard, déjà en exposition à la concession Emil Frey AG de Zürich Alstetten, et ceci avant l’ouverture du salon parisien.

Il n’en fallait pas plus pour attiser ma curiosité et aller quémander quelques informations. Après une brève discussion avec le commercial Roberto Iacovo, que je tiens à remercier ici, j’en apprenais un peu plus.

Ce modèle est actuellement l’un des seul disponible en Suisse et il suscite déjà un intérêt bien supérieur aux quota disponible. Ainsi, pour une commande passé maintenant, il faudra attendre au moins le mois de mai prochain pour la livraison.

En terme de versions, il y a 3 niveaux de finition, et un seul moteur de disponible : le 1.5l délivrant 102ch et un couple de 130 Nm. Pas de diesel donc. Mais il aurait été frustrant de ne pas profiter de ce modèle en exposition pour aller faire un galop d’essai.

Tour du propriétaire

Après les formalités d’usage, me voici avec les clés et j’en profite pour faire un tour rapide de la bête, ou plutôt bestiole vue la taille. Car ce qui marque au premier abord, c’est la taille contenue de ce Jimny, dont la longueur n’atteint même pas les 3.50m alors qu’actuellement, la moindre citadine dépasse les 4m. Ce Jimny reste fidèle à ses ancêtres avec une forme cubique coupée au sabre. Malheureusement, ce n’est pas pour favoriser l’aérodynamisme, et cela a un effet direct sur le malus, près de 3000 euros en boite manuelle, 6000 euros en automatique ; il prend cher…

Cependant à l’intérieur, pas de miracle. Si le Jimny est homologué pour 4 personnes, il s’agit en fait plus d’un 2+2, car à l’arrière il faudra choisir entre vos bagages ou 2 personnes sans jambes… Avec les sièges relevés, n’espérez pas loger plus que quelques colis, à condition que ceux-ci soient plats.

Le Jimny n’accuse que 1090kg sur la balance, mais il est difficile d’imaginer gagner encore du poids, tant la finition est… minimale. Tôle à nue, plastiques fins et durs, sièges minces, il n’y a pas beaucoup de superflus, sauf peut-être au niveau de l’équipement de notre version haut de gamme facturée tout de même 26,000 CHF, ou 20,000 € en France. Mais le GPS, la climatisation automatique, la lecture des panneaux, les sièges chauffants sont présents.

Je n’ai malheureusement pas pu tester ses aptitudes à crapahuter, mais la présence de deux leviers de vitesse, son châssis-échelle avec suspensions à ressorts hélicoïdaux ne laisse gère de doutes quant à ses qualités. Mais nous nous contenterons d’un essai urbain et extra urbain.

En route

La position de conduite, est comme on pouvait s’y attendre, élevée. De plus, les formes cubiques et l’important surface vitrée permettent de facilement se rendre compte de gabarit du véhicule.

C’est parti, et ma première surprise provient du bruit du moteur, très… ordinaire, la ou je m’attendais à un bruit plus utilitaire. Le levier de vitesse a un débattement important, mais reste précis. Le plus surprenant, c’est qu’a peine après quelques mètres, il vous va comme un gant. C’est le genre de véhicule que l’on a envie de jeter dans la circulation et de malmener par des accélérations et changements de direction francs. Le Jimny adore ça, bien aidé par son étagement de vitesse assez court. Tout n’est cependant pas parfait, un nid de poule et voilà que le Jimny se met à entamer quelques pas de tango de l’arrière. Ses suspensions de vrais 4×4 ne peuvent rivaliser avec celles de vraies voitures, mais leurs souplesses rendent tout de même ce Jimny confortable en ville.

Il est temps de sortir de la jungle urbaine pour les routes des collines environnantes. C’est là que le Jimny montre clairement ses limites. Lors des montées sur voies rapides, il faut cravacher la mécanique, ce que se traduit par un niveau sonore qui devient vite envahissant. Vu la finition, les mousses isolantes ne doivent avoir été placé qu’après validation du comptable de chez Suzuki. Cependant, la tenue de route ne m’a jamais inquiété, le comportement reste sain. Je n’ai pas emmené ce Jimny sur autoroute, mais j’imagine qu’il doit s’y sentir comme un lion en cage. Clairement, son domaine, c’est la jungle, qu’elle soit urbaine ou naturelle, et sur les grands axes, il ne rêve que de s’échapper pour rejoindre ses chemins forestier, rocailleux ou… citadins.

Souvenirs et conclusion

Ma précédente rencontre avec un Jimny remonte à de nombreuses années, il devait même s’agir du grand père de ce Jimny. Je l’avais loué lors d’un séjour à Aruba. Je me rappelle d’un bruit et d’un comportement qui rappelait plus le monde agricole que le monde automobile. Mais dans les pistes de cette île rocailleuse, bon sang, quel pied j’ai pris ce jour-là. Un de mes meilleurs moments automobile. Cette nouvelle mouture me semble tout autant capable de distiller ce plaisir automobile qui n’est pas fait de vitesse et de puissance, tout en étant bien plus vivable au quotidien.

Il n’est pas fait pour tout le monde, et n’est pas le véhicule le plus raisonnable (un Duster par exemple, est bien plus habitable pour un prix proche) ni le plus économique avec son gros malus et sa consommation de 8.0l / 100 sur notre véhicule, mais il vous procurera bien du plaisir, tout en étant aussi capable de vous sortir d’affaire.

Remerciements particuliers à

Roberto Iacovo

Emil Frey AG, Autohaus Zürich-Altstetten

pour le prêt du véhicule.

+ ON AIME
  • Bouille craquante
  • A l’aise en ville grâce a sa compacité et fun à conduire
  • Vrai 4×4
  • Véhicule coup de cœur
ON AIME MOINS
  • Places arrière symboliques
  • Tenue des suspensions, surtout à l’arrière
  • Bruit en dehors de la ville et moteur qui s’essouffle vite
  • Consommation importante : 8l/100
  • Finition très légère
  • Tarif élevé pour un véhicule de ce gabarit et malus important

Suzuki Jimny 1.5
Prix (à partir de) 21 990 CHF / 17 250 €
Prix du modèle essayé 26 490 CHF / 20 490 €
Bonus / Malus 2 940 €
Moteur
Type et implantation  4 cylindres 16 Soupapes injection
Cylindrée (cm3) 1 462
Puissance (kW/ch) 75 / 102 à 6000 tr/min
Couple (Nm)  130 à 4000 tr/min
Transmission
Roues motrices 4×4 enclenchable
Boîte de vitesses Manuelle 5 rapports + boite de transfert
Châssis
Type  Châssis en échelle rigide
Suspension avant Essieu rigide 3 points à amortisseurs
Suspension arrière Essieu rigide 3 points à amortisseurs
Jantes et pneus 195/80 R15
Performances
Vitesse maximale (km/h) 145 (140 AT)
0 à 100 km/h (s)  nc
Consommation
Cycle urbain (l/100 km) NEDC 7,7
Cycle extra-urbain (l/100 km) NEDC  6,2
Cycle mixte (l/100 km) NEDC  6,8
CO2 (g/km) NEDC corrigé  154 (170 AT)
Dimensions
Longueur (mm)  3 480 (3 645 avec roue de secours)
Largeur (mm)  1 640
Hauteur (mm)  1 720
Empattement (mm)  2 250
Garde au sol (mm)  210
Volume de coffre (l) 85 à 830
Réservoir (l) 40
Masse à vide (kg)  1 090

(24 commentaires)

  1. Bon on va dire les choses comme elles sont : ça tient mal la route (comme tous les Jimny, conception oblige), ça consomme un max. Mais c’est increvable, ça passe partout et en plus son look de mini jeep est craquant.
    Ce n’est pas pour rien qu’on en voit autant dans les montagnes suisses.
    Une voiture qu’on garde jusqu’au bout, et il n’y en a pas tant.

  2. L’auto est immensément sympathique et pourtant elle n’est pas dénuée de défauts… c’est peu de le dire !
    20 k€ pour cette finition, cette tenue de route 😯
    Ok, pour la montagne, cela doit être le pied pour le reste, un bon Duster est mille fois plus polyvalent.

    1. … mais beaucoup moins solide et ce n’est pas un franchisseur, mais un SUV.
      Si la gamme de prix les rapprochent, ces deux véhicules n’ont pas grand chose en commun.

      1. Oui, le Jimny a un angle d’approche et un angle de fuite plus importants que ceux du Duster, mais ce dernier est aussi capable de bcp de choses en franchissement (et encore plus quand les proprios vire les pare-chocs encombrants 🙂 )

        Duster 29° pour l’angle d’approche, 35° pour l’angle de fuite
        Jimny 37 pour l’approche et 49 pour l’angle de fuite.
        Même garde au sol 🙂

        Mais les deux voitures ne s’adressent pas à la même clientèle à mon sens.
        Le Jimny est plus « rustique », plafonne à 145 km/h et est un grand franchisseur.
        Le Duster 4×4 est plus polyvalent/routier même si c’est un bon franchisseur.

        1. C’est ce que j’avais entendu, le Duster, sans qu’il ait été conçu à la base comme un franchiseur a des capacités étonnantes pour un SUV.
          Un des problèmes avec le Jimny c’est la seule auto qui peut s’avérer dangereuse en ligne droite sur le sec a plus de 120 km/h d’après les essais.

  3. « sans qu’il ait été conçu à la base comme un franchiseur » > Non, il a été conçu comme un franchisseur.
    Sinon la garde au sol de 21 cm et la transmission 4×4 auraient suffi.

    Exemple : le Kadjar en 4×4 peut faire du petit franchissement, mais il n’a pas été conçu pour aller plus loin.
    Angle d’attaque de 18° et fuite de 25°. Autant dire qu’on laisse les pare-choc au sol très vite si on est optimiste.
    Le Duster a 10° de plus.

    Pour comparaison, le Hilux, aimé des montagnards, c’est 30° en attaque mais 22 seulement en sortie…

  4. Faudrait un comparo sérieux sur le LBA en franchissement pur entre le Duster et ce Jimny pour savoir de quoi on parle, là ça serait intéressant..

  5. son ancien concurrent c’était la Lada Niva pour moi un Duster n’est pas fait pour grimper sur des souches d’arbres ou prendre des grenailles dans les bas de caisse, le Jimny à des protections bien + solides pour ca et au niveau des roues aussi

  6. je pense aussi que pour les pentes des fermes du tyrol, du Vorarlberg, il est approprié mieux qu’un gros machin. On y voit ce genre de véhicule ignis et justy subaru

  7. vehicule singulier et au moins……tres différent !

    avec certainement en prime la fiabilité japonaise qui est la référence de Suzuki……ce que ne peuvent rivaliser les Fiat ou Dacia comparables.
    ….et en prime un look jouet tres attirant !

      1. merci Thibaut ! voici un rappel très justifié pour l’oreille. Certes on ne parle pas des blocages des ponts ni des freins des différentiels de l’auto. Mais l’écriture française est assez complexe qu’il est essentiel d’appuyer toujours sur les bons boutons. ça fait du bien . ( remarque personnelle ) – Le correcteur d’orthographe n’agit pas encore sur la concordance des temps conjugués. J’écris moi-même sans me relire bien trop souvent…
        là: je préfère la 2ème forme « il eût été frustrant » (mon oreille)

  8. Formidable jouet, mais un jouet qui révèle son utilité !
    Je conserve tout de même mon Daihatsu Terios II, équipé d’un pont rigide AR et d’un blocage de différentiel mais infiniment plus habitable et polyvalent.

    1. blocage de pont impératif sur cet engin, surtout qu’il a la bte de transfert. La panda 4×4 1ère mouture légère, la nissan sunny, l’alfa 3 4×4 avaient le 4 x 4 enclenchable, mais pas de blocages.Sur le 4X4 d’appellation il faut surtout au moins 1 blocage de pont. les 1ères audi quattro x4x permanent avaient le blocage inter ponts + le blocage mécanique du pont arrière par commande mécanique usant de la dépression dans le collecteur d’admission.
      l’atout majeur de ce Suzuki Jimni: le poids et l’encombrement contenu. Bien et peut encore mieux faire

  9. Je reste étonné qu’il soit plus court qu’une Peugeot 206 !
    Pour un usage urbain, les feux arrières restent très exposés en cas de créneau et il n’y a pas l’air d’avoir de radar de recul.
    Sur la dernière photo de l’article en vue 3/4 arrière, il me fait vraiment penser à un classe G.
    Voilà donc un nouveau concurrent des Panda 4×4 pour les savoyards !

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