Non, Opel n’est pas mort, et vient d’ailleurs d’avoir un nouveau financement de GM de l’ordre de 4 milliards d’euros. Pour nous en convaincre, Opel nous a invité dans son Test Center près de Francfort pour nous présenter et nous laisser tester en primeurs, les prochains groupes motopropulseurs qui se retrouveront sur la gamme Opel entre 2013 et 2016.
Le renouvellement est complet, puisqu’il concerne à la fois les motorisations essence, diesel, et les boîtes de vitesse. Reste bien sur la question à laquelle nous n’avons évidemment pas eu de réponse : quel sera l’avenir de ces mécaniques alors qu’Opel partagera la plupart des futures plateformes avec PSA ? De PSA d’ailleurs, pas de commentaires, ni de signes, si ce n’est une Peugeot 208 aperçue dans le centre…
Mais revenons en ces nouveaux groupes motopropulseurs. D’ici à 2016, ce n’est pas moins de 3 familles de moteurs, soit 13 nouveaux moteurs qui couvriront 80% de l’offre, et 3 nouvelles transmissions qui seront lancées. D’ici 2020 apparaîtront encore des nouvelles boîtes automatiques à 8 vitesses, voire plus, des nouvelles boites CVT, double embrayage, du Stop&Start et des motorisations électriques. Le but étant de baisser d’ici la fin de la décennie, les rejets de CO2 de 27%. La transmission compte pour 7 à 12% des pertes énergétiques lors de la conversion de l’énergie du carburant en mouvement, c’est donc un point primordial pour améliorer le rendement des mécaniques.
Nouveau moteur 1,6 CDTI 136ch
Ce 1,6l CDTI fait partie d’une nouvelle famille de moteurs diesel turbo tout en aluminium. Il est le fruit d’un développement international auquel ont participé les équipes de Turin pour l’ingénierie, de Rüsselsheim pour l’intégration dans les voitures, et le support des équipes américaines. Il sera fabriqué dans l’usine GM de Szentgotthard en Hongrie. Techniquement, ce 1,6l est un 4 cylindres à arbres à cames en tête entrainés par chaîne. Il passe déjà les tests Euro 6, grâce à un traitement des gaz d’échappement qui supprime les oxydes d’azote (BlueInjection). Le système d’injection est à rampe commune, qui permet une pression d’injection de 2000 bars.
D’après Opel, lors de la mise au point du moteur, un effort tout particulier a été porté sur la réduction des vibrations, le silence de fonctionnement, un poids et un encombrement réduit, et bien évidemment, une faible consommation et un coût de fabrication maitrisé.
Au final, le moteur développe une puissance de 100kW (soit 136ch) entre 3500 et 4000 tr/min, et un couple de 320 Nm dès 2000 tr/min, ce qui le place dans le haut de la catégorie. Evidemment, des évolutions futures apparaitront, avec des cylindrées inférieurs et l’ajout possible d’un système mild hybride.
Dans la gamme Opel, ce moteur remplacera (sans regrets) le 1,7l diesel qui fête ses 15 ans, mais aussi les versions d’entrée de gamme du 2.0l diesel. Il se retrouvera sur l’ensemble de la gamme, à commencer par le Zafira Tourer dès cet été.
Le 1,6 CDTI sur la route
C’est d’ailleurs dans le Zafira que nous avons pu avoir un galop d’essai de ce moteur, équipé d’un Start&Stop. Une courte escapade en dehors du centre technique, le temps de passer par une départementale, une petite portion d’autoroute et un village aux alentours. Un parcours trop bref pour tirer des conclusions sur ce moteur, notamment en terme de consommation, mais suffisant pour en faire ressortir le caractère. La première impression qui ressort est qu’effectivement ce moteur sait se faire discret et convient très bien au Zafira. Ce n’est qu’en pleine charge qu’il fait entendre ses vocalises de diesel. De ce point de vue, c’est un bond énorme par rapport aux motorisations actuelles. Néanmoins, il ne peut cacher un certain manque de vitamines, notamment sous 2000 tr/min. Il convient de la garder entre 2000 et 3000 tours, mais heureusement montre un certain entrain à monter en régime. Reste que nous nous demandions si les 136 chevaux annoncés étaient bien présents…
Nouveau moteur essence 1,6l SIDI Turbo (Spark Ignition Direct Injection)
Après la motorisation diesel, place à l’essence, qui, contrairement à ce que sa cylindrée pourrait laisser croire, n’a pas de lien de parenté avec le 1,6l diesel. Il est en fonte avec une semelle en aluminium, alors que le moteur diesel est lui en aluminium. Il a été conçu pour être modulaire, et peut être équipé d’un Start&Stop. Par rapport au bloc 1,6l turbo actuel, ce nouveau moteur permet une réduction des émissions de CO2 de l’ordre de 13%, tout en offrant un gain de couple et de puissance pouvant atteindre 30%. Mais plutôt que de parler de moteur, nous devrions parler de moteurs, car le 1,6l existe en 2 versions.
– La version Eco Turbo qui comme son nom l’indique, met la priorité à l’économie et au couple à bas régime. Cette variante développe 125 kW (soit 170ch) et un couple de 280 Nm à 1650 tr/min. De plus, un overboost permet d’augmenter temporairement le couple de 50 Nm
– La version Performance turbo, qui logiquement est plus tournée vers la performance, délivre quant à elle, 147 kW (soit 200ch) et un couple de 300 Nm, pouvant atteindre 370 Nm avec l’overboost.
Selon Opel, ce moteur se distingue par son raffinement, obtenu par l’utilisation d’arbres d’équilibrage, et par son couple important à bas régime.
Le 1,6 SIDI Turbo sur la route, en version Performance
S’il est déjà disponible sur le récent Cascada, c’est sur une Astra que nous avons pu brièvement essayer ce moteur. Une configuration qui sera en vente au début 2014. Avec 200ch, nous nous attendions à une voiture quelque peu sportive, mais de ce point de vue, nous sommes restés sur notre faim. Certes, le couple généreux à bas régime est bien présent, mais le moteur rechigne à monter dans les tours, où il se montre d’ailleurs, assez bruyant. Un moteur qui conviendra bien à la conduite de tous les jours, mais pas à ceux qui cherchent des sensations. La conduite se rapproche finalement assez de celle… d’un diesel. Bref, un atout pour ceux qui recherchent une voiture offrant des bonnes reprises, idéale pour les dépassements au quotidien, un défaut pour ceux qui recherchent une voiture sportive.
C’est dans les boîtes…
En plus des motorisations, nous avons également pu faire un rapide et court tour d’essai dans des véhicules équipés des nouvelles boîtes de vitesse. Des boîtes variées, puisqu’Opel ne néglige aucune technologie, que ce soit des boîtes manuelles, automatiques ou robotisées. Ne manquaient que les boîtes DCT à double embrayage ou les CVTs qui font cependant partie du lot des futures transmissions.
Ces essais consistent en un petit tour dans l’enceinte du centre de test, furent bien trop brefs pour vous donner ici nos avis. Mais voici les nouveautés attendues :
Nouvelle boîte de vitesse robotisée (MTA) 5 vitesses
Pour les petites voitures de la gamme Adam, Corsa dont la mécanique ne développe pas plus de 190 Nm, Opel proposera une boîte robotisée, dont le faible coût et la faible consommation seront particulièrement adaptés à ce type de véhicules. Il sera également possible d’y adjoindre un Start&Stop. Lors de notre parcours, la boîte s’est montrée plaisante et douce. Tout au plus peut-on lui reprocher d’être longue à rétrograder lors d’un appui fort sur l’accélérateur. Heureusement, il est possible de changer les vitesses manuellement, mais malheureusement, il faudra se contenter du levier de vitesses, car notre Opel Adam ne dispose pas de palettes au volant.
Nouvelles boîtes de vitesse manuelles à 5 et 6 vitesses
Les boîtes manuelles n’étant pas encore en voie d’extinction en Europe, Opel à également développé de nouvelles boîtes de vitesse manuelles, 5 ou 6 vitesses. Ici, c’est ce qu’Opel appelle la qualité de sélection qui été particulièrement soignée. Cela se traduit par une course réduite du levier, un faible effort pour changer de vitesse, une marche arrière synchronisée et des faibles vibrations. Ces nouvelles boîtes permettent également un gain de poids de 37kg, soit 15% par rapport aux modèles actuels. Ces boîtes 5 ou 6 vitesses pourront s’adapter aux voitures développant un couple entre 130 Nm et 235 Nm. Nous retrouverons ces boîtes manuelles sur quasiment l’ensemble de la gamme Opel, de l’Adam, Corsa, Meriva, en passant par le Mokka, l’Astra, jusqu’aux Antara, Zafira et Insignia dans un avenir proche.
Nouvelles boîtes de vitesse automatiques à 6 et 8 rapports
Pour les « gros » moteurs, jusqu’à 400 Nm en essence et 500 Nm en diesel, Opel disposera d’une nouvelle boîte automatique, à 6 vitesses dans un premier temps pour les voitures de taille moyenne, puis à 8 vitesses pour la gamme supérieure (Insignia). L’ajout de vitesses supplémentaires permet un gain de consommation de l’ordre de 3% et de meilleures accélérations. Un système Start&Stop pourra y être associé. Bien que n’étant pas à double embrayage, cette boîte devrait cependant être aussi rapide, voire plus au changement de vitesse que les boîtes DCT. De plus, elles disposeront d’un frein moteur, et des modes « Eco », « Sport » ou manuel.
A plus long terme d’autres boîtes sont à l’étude, comme les boites DCTs à double embrayage, et des convertisseurs (CVT) à 9 ou 10 rapports.
Conclusion
Avec ces nouvelles mécaniques, Opel se met à jour et rattrape, voir dépasse la concurrence, notamment en terme d’agrément. Pas de révolution, mais des mises à niveau salutaires. Reste bien sûr à plus long terme, la question des mécaniques PSA, sachant que la plupart des futurs véhicules (sauf remplaçante de l’Insignia) seront basés sur des plateformes, et donc des mécaniques PSA.
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Photos: Bernard Muller / LeBlogAuto