Malicieuse, économique et plébiscitée pour sa fiabilité, la Jazz a séduit, depuis ses débuts, 650000 européens. Derrière l’indéboulonnable Civic, elle dispute ici, au CR-V la deuxième place du podium Honda. Le tout sans recours au Gasoil, ni à l’électricité. Revue pour l’occasion, la deuxième génération de Jazz comble désormais son handicap en adoptant l’IMA, le système hybride maison.
Présentation
Immuablement chez Honda, le rafraîchissement de mi parcours touche les pare chocs, les phares et les optiques La Jazz va un peu plus loin, en adoptant de nouvelles ailes avant aux passages de roue plus marqués. A l’intérieur par contre, c’est le service minimum, réduit à quelques cerclages chromés. L’assemblage est simple et de qualité. La mousse triple épaisseur n’est pas de mise, mais tout semble fait pour durer. Seuls quelques détails, comme les poignées intérieures de portes, en plastique peint et au toucher peu agréable viennent perturber l’impression d’ensemble satisfaisante, laissée par notre version d’essai « Exclusive », au cuir de qualité et au toit vitré lumineux. La géniale modularité de la Jazz est toujours au rendez vous, avec des sièges arrières dorénavant inclinables, détails qui ravira le père ou la mère de famille soucieux des siestes de sa progéniture. En contre partie la banquette arrière perd définitivement l’accoudoir central, autrefois disponible en haut de gamme. Autre disparition sur notre version IMA, le double coffre, qui peut recevoir sur les versions thermiques une roue de secours. Notre hybride doit impérativement se contenter d’un kit de réparation au demeurant complet, qui permet de jouer aux apprentis mécanicien et mécher soit même la roue crevée.
En route
Garde au toit généreuse, et ergonomie sans faille, la Jazz met à l’aise. La prise en main est facile, et seul le tableau de bord presque aussi chamarré que sur un CR-Z annonce la couleur. On est dans une hybride. L’excellente visibilité périphérique -qui se faire rare de nos jours- est cependant entachée par les vitres sur-teintées, faisant regretter caméra ou radar de recul. Un comble. Les premiers mètres parcourus permettent de ressentir les bienfaits du couple amené par le supplément électrique. La petite Honda glisse sans forcer, aidée en cela par sa boite CVT. Acclamée par certains, qui vantent sa douceur et son génie, honnie par d’autres, pour qui elle réveille les souvenirs d’embrayages au bout du rouleau, elle s’accorde à l’hybride et sa conduite apaisée. Rapidement on cherche à enrouler, éviter les changements brusques, au bénéfice de la quiétude des occupants et des autres usagers de la route. Dans ces conditions, on arrive même à rouler en tout électrique. En zone urbaine ou périurbaine. Le passage en mode «EV» ne procure pas l’adrénaline d’un «vtec» à l’engagement-pour rester chez Honda-, mais sa recherche est stimulante. On se pique même au jeu, façon éco-challenge. On est loin, très loin même, de la conduite d’une petite auto Diesel, nécessairement plus rugueuse…mais économiquement plus rentable ! C’est là un paradoxe de l’hybride. La brièveté de la prise en main ne permet pas d’aller beaucoup plus avant. Concernant le comportement cependant, la direction semble plus incisive que par le passé et le confort en progrès. Des impressions à vérifier lors d’un essai complet.
En conclusion
Si elle ne conviendra en rien au conducteur latin, revisité par Vittorio Gassman ou Jean Yanne, la philosophie de conduite apaisée proposée par la Jazz hybride est intéressante. La petite Honda aurait même pu se satisfaire d’un moteur thermique de plus petite taille, dans la lignée de la première Insight, permettant de faire baisser les émissions, les consommations et le ticket d’entrée. Il est vrai que celui-ci est modéré par le généreux bonus de 2000€ et la carte grise gratuite dans certains départements. Si d’aucun regretterons le mode électrique à la demande proposé par Toyota, la Honda évolue sur le même terrain de la sérénité et joue la carte verte. Ne cherchant pas à singer maladroitement la Prius, comme le fit l’Insight II, la Jazz est une voiture aboutie. Le système IMA est plus simple que le HSD, une valeur en accord avec la Jazz, dont l’ingéniosité reste intacte. En agglomération et en zone d’approche des villes –ou nous avons pris en main cette Jazz-, son hybridation légère et son gabarit mesuré en font une automobile pratique et vertueuse.
Via Labège Auto Sport