Francfort 2019 : Lamborghini Sián, V12 hybride, 819 chevaux

Une Lamborghini hybride ? Ce n’est pas une première. Souvenez-vous, la marque avait présenté un concept, l’Asterion, en 2014 déjà. Sauf que le concept utilisait un V10 et 3 moteurs électriques alimentés par une batterie lithium-ion.

Ici, rien de tout cela. Un moteur électrique de 34 chevaux, fonctionnant en 48 volts est intégré à la boîte de vitesses. Il est alimenté par un supercondensateur (*) qui a de nombreuses qualités dont celles d’être très dense. Ainsi, moteur+supercondo ne pèsent que 34 kg. Le tout est logé entre l’habitacle et le moteur thermique.

Ce moteur, c’est le V12 maison. Dans la Lamborghini Sián, il est revu pour sortir 785 chevaux à 8 500 tours/min. Ici, les puissances se combinent et ce sont donc 819 chevaux qui sont disponibles pour la nouvelle supercar. Lamborghini n’indique pas encore le poids, mais que le rapport poids/puissance est meilleur que celui de l’Aventador SVJ. Il doit y avoir encore plus de matériaux légers là-dessous !

Hybridation légère

Qui dit hybride dit regération électrique. Elle est faite via les freins et un système spécialement développé par le constructeur. Un autre avantage des supercondos c’est de pouvoir les charger à la même puissance qu’ils fournissent en décharge. Ainsi, au freinage, la voiture emmagasine énormément d’énergie qu’elle récupère à l’accélération (jusqu’à 130 km/h). Lamborghini annonce un gain de 10% dans les virages.

La voiture est aussi capable d’accélérer plus fort grâce à cela. Le 0 à 100 km/h est fait en moins de 2,8 secondes. La traction augmente là aussi de 10% sur le 3e rapport. Les accélérations et reprises sont meilleures que celles de l’Aventador SVJ, arme absolue s’il en est. Sur un 70 à 120 km/h, c’est 1,2 secondes de moins…

Grâce au moteur électrique, la Lamborghini Sián peut manoeuvrer à basse vitesse en électrique. Elle peut aussi évoluer à basse vitesse sans hoqueter. Et au rétrogradage, le moteur électrique est utilisé aussi pour compenser les changements de régime moteur et de couple du thermique.

63 exemplaires uniques

La voiture dérive du concept Terzo Millennio et aurait pu s’appeler « Unico ». La Sián ne sera construite qu’à 63 exemplaires, tous uniques car conçus avec leur futur propriétaire (Lamborghini Ad Personam). 63 comme 1963, année de création de la marque par Ferruccio Lamborghini.

Le modèle présenté et qui sera exposé à Francfort est « Verde Gea » avec des détails en « Oro Electrum » (jantes, numéro sur l’aileron, faces intérieures de l’aileront, détails à l’intérieur). A l’intérieur, elle est « Terra di Sant’Agata Bolognese’ » avec du cuir Poltrona Frau et des éléments imprimés en 3D.

Et à quoi elle ressemble cette Lamborghini Sián ? A une Lamborghini ! Le profil est reconnaissable entre mille et si l’avant est plus torturé qu’à l’accoutumé, on retrouve aussi les traits des dernières productions de Sant’Agata.

La signature lumineuse en « Y » est là, mais passe à l’horizontale comme sur le concept Terzo Millennio. Surtout, les feux sont totalement déstructurés ainsi que la face avant. La Veneno passerait pour une supercar fade à côté. L’arrière présente lui aussi des formes inhabituelles. Il faut dire que la voiture est posée sur un immense diffuseur qui conditionne le style. Ici en revanche, les feux aux 3 Y n’existent plus. On a 3 hexagones de chaque côté et des feux là-aussi déstructurés. L’hexagone se retrouve aussi dans les deux sorties d’échappement et même dans le logo SIAN ou les icônes de l’interface graphique centrale.

L’intérieur fait finalement très classique par rapport à l’extérieur. Le trait est plutôt simple et on s’attendait à quelque chose d’éclaté, de déstructuré aussi. A noter que le Y horizontal se retrouve sur les côté de la console centrale.

On devrait en savoir plus sur cette nouvelle Lamborghini à Francfort au salon IAA 2019. Tant sur le plan technique que les caractéristiques (on ne parle pas du prix…), Lamborghini nous doit encore des informations.

(*) Toyota a utilisé des supercondensateurs en endurance dans la TS030 et la TS040. Depuis 2016, la TS050 utilise une batterie lithium-ion.

(15 commentaires)

      1. @BlablaPaige. De plus on râle des design conservateurs des Skoda, Audi, VW, Bentley et Seat … réjouissons nous que Lambo et Porsche soient à leur manière piquants, décadent pour l’un et ultra léché pour l’autre. En fait Porsche et Lambo sont les marques les moins coincées du groupe. Au pays des Polo insipides, on est capable de ces délires mécaniques à l’époque de Tesla et de l’Audi A4 ou des SUVS patauds pleins de chrome. Savourez, vous dis-je car c’est peut-être les dernières décadentes que vous croiserez avec la nouvelle Corvette!

        1. J’…j’ai une polo, et je la trouve pas plus fade que ces horribles Peugeot x07 édition gris pluie qui me déprime :sueur:
          C’est juste que j’aime pas le délire tout futuriste (comme la FE Gen 2 ou la plus part des électriques), celle là, la Veneno, le concept blanc d’y a quelques temps ou la Centario, je déteste, ces avants tout plongeant et ultra large, les arrières me dérangent pas forcément, celui là passe plutôt avec ces airs vague de Countach. (Et en soit j’adore l’Aventador ou la Diablo, donc c’est pas vraiment un focus sur Lambo)
          Idem pour Ferrari, la SF90 qui pue le réchauffer et ressemble à une énième version de 458, je trouve des éléments de design intéressant par ci par là, mais le résultat en général me plait moyen.

          Bien que sentant le déjà vu, je préfère la nouvelle De Tomaso, qui reste sympathique et plutôt élégante, j’aime bien aussi la Brabham ou la Ford GT….meh, en écrivant ça je me rend compte que y a pas beaucoup de supercar récente que je trouve charmante :o.

  1. Le design Lambo est decidemment paas ma tasse de the. La derniere qui j’ai apprecie etait la Sesto Elemento, et encore. Ca remonte a un bon moment….

  2. 819 chevaux ce n’est pas assez. La concurrence est à 1000 (SF90).
    Cette surenchère ne s’arrêtera donc jamais… L’électrification « green washing » produit l’effet inverse de ce qui était prévu : toujours plus de poids, toujours plus de puissance et au final plus d’énergie consommée (dans la fabrication et l’utilisation de ces bolides).

    1. L’effet « green washing » était plausible lors des années 2000-10, maintenant l’enseignement des résultats des 24h du Mans a tendance à nous prouver le contraire.
      Les inconvénients de l’hybridation diminuent chaque année à l’inverse des avantages de l’électrification.
      Par contre, c’est vrai qu’il ne faut pas brûler les étapes, parfois le 100 % thermique s’impose encore.

    2. Entièrement d’accord avec àlépôk sur cette surenchère de puissance ridicule en hybride. Exemple: le 3008 à 300ch => autant coller ça au 3 cylindre 1litre… Ceux qui mettent 55k là dedans pensent à la planète… Mais ici le supercondensateur pour une hybridation légère: bien joué! Quelle peut être la durée de vie d’une supercapa?

  3. C’est agressif à souhait, c’est taillé à la serpe, c’est fait pour impressionner, bref c’est une Lambo.
    Le prix n’est pas encore connu ? Quelle importance, je suppose que les 63 exemplaires sont déjà vendus ou presque.

    1. En dialecte bolognais, cela signifierait « foudre ».
      Pour une fois Lamborghini ne donne pas le nom d’un taureau ou d’une « race » de taureau.

      A noter que cela signifie aussi « estomac » en agutaynen (langue du sud des Philippines) 😀

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