France et Allemagne annoncent une usine pilote de batteries

Il s’agit de « deux initiatives industrielles majeures » dans des secteurs où l’Europe accuse un important retard par rapport aux Etats-Unis et à la Chine, a-t-il expliqué à l’issue du 50ème Conseil économique et financier franco-allemand à Bercy.

Le projet de construction d’une filière européenne de batteries pour voitures électriques – lesquelles concentrent une part importante de la valeur ajoutée de ces nouvelles motorisations – a été lancé il y a près de deux ans et a reçu en mai le feu vert de Bruxelles. Il s’agit de mobiliser au maximum 1,2 milliard de subventions pour quelque 4 milliards d’argent privé.

L’usine pilote sera située dans la région Nouvelle Aquitaine et la première pierre posée d’ici la fin de l’année 2019, a indiqué M. Le Maire.

L’implantation exacte du site – qui devrait compter environ 150 à 200 salariés – n’a pas été précisée.

« La première usine de fabrication, qui représente 2.000 emplois, sera installée en France en 2022 », a encore déclaré le ministre français, ajoutant que « la seconde usine de batteries électriques sera installée en Allemagne en 2024 ».

« Aujourd’hui nous pouvons vous annoncer le démarrage du premier projet, que nous allons notifier dans quelques jours à la Commission européenne, avec Opel, Peugeot, Total et Saft et quelques autres entreprises », a précisé son homologue allemand Peter Altmaier à propos de l’usine pilote.

Au-delà de ce premier consortium, « nous allons lancer avant la fin de l’année un deuxième IPCEI (Important project of common european interest) cette fois sous direction allemande et avec la participation d’entreprises françaises », a encore indiqué le ministre allemand de l’Economie.

« Il y a en Allemagne 20 entreprises qui y participent, et au-delà, des entreprises de Pologne, de Suède et d’autres pays européens », selon M. Altmaier.

Les deux ministres ont par ailleurs décidé « de mettre en place un projet franco-allemand de stockage sécurisé de données sensibles », pour que les entreprises puissent stocker mais aussi échanger leurs données de manière sécurisée sans les confier à des serveurs américains ou chinois.

L’Allemagne travaille pour l’instant sur son propre projet de stockage de données, tandis que la France a déjà mobilisé pour cela les entreprises OVH, Thales, Dassault Systèmes et Atos.

Il s’agit de relier ces deux projets entre eux pour pallier le « manque d’infrastructure européenne souveraine », a expliqué M. Altmaier, qui a souligné « le long chemin pour rattraper le retard » du Vieux continent face notamment aux offres chinoises très attractives en matière de stockage dématérialisé de données (« cloud »).

Par AFP

(25 commentaires)

  1. Il faut espérer que ça avance, que la coopération soit fructueuse et sans frein de Bruxelles et enfin que les constructeurs européens jouent le jeu. C’est possible et ce serait une belle image pour l’Europe
    2022 puis 2024, il n’y a pas de temps à perdre

  2. Que des entreprises françaises dans votre article ou bien le nom des entreprises allemandes est top secret!!!
    Sinon, excellente initiative en espérant qu’il ne soit pas trop tard sauf si Total/Saft a réussi à industrialiser ses recherches sur la batterie à électrolyte solide qui est un peu le « Graal » que tout le monde cherche à produire……

  3. Le problème est cornélien dans la voiture électrique.
    Les VE se vendent (apparemment) toute à perte.
    La R&D est un tonneau des Danaïdes financier.
    Et pourtant, c’est indispensable pour l’avenir !
    Manifestement les années 2000 et début des années 2010, c’était un peu trop tôt, d’investir à fond dans la VE (et donc la fabrication des batteries en masse).
    Manifestement, pour les années 2020, c’est vraiment l’heure de s’y mettre à fond !?
    …et en espérant que cela ne soit pas trop tard pour la France et plus globalement pour l’Europe.

      1. bzep
        Comment sont les comptes de la ZOE pour Renault?
        On peut ne pas tout savoir, tout connaitre au détails près. Mais on peut avoir une idée, un ordre de grandeur…

        http://carsalesbase.com/european-car-sales-data/renault/renault-zoe/
        Les ventes de la ZOE. C’est bien. Les chiffres valent ce que ça vaut, mais on peut faire des comparaisons

        quand un constructeur supprime un modèle, c’est souvent parce que ça perd de l’argent. On peut accepter de perdre de l’argent pour un modèle image, un modèle de prestige, porte étendard. On peut accepter qu’un modèle ne gagne pas beaucoup d’argent, très peu bénéficiaire (parce qu’il vaut mieux continuer avec un modèle peu bénéficiaire que devoir supporter le cout de restructuration).

        En revanche, sur un modèle banal, il est rare que les constructeurs supportent un modèle à perte
        http://carsalesbase.com/european-car-sales-data/renault/renault-modus/
        Dans sa pire année 2012 (sauf à la fin, vente sur stock), les ventes de la Modus valaient à peu près les meilleures ventes de la ZOE, et ce pour un modèle qui ne demande pas beaucoup d’investissement (en gros, c’est une Clio en version monospace, juste concevoir d’autres carrosseries pour résumer les choses…). Et malgré ça, ça n’a pas suffit pour être rentable.

        On ne connait pas les comptes exactes de la ZOE, mais sans aucun doute, on peut dire que Renault perd encore de l’argent avec la ZOE. Sa plateforme était basée sur celle de la Clio 3, mais le reste est à part (carrosserie, moteur…batterie). Le volume vendu est clairement insuffisant face à ces couts spécifiques.
        Contrairement à la Modus où on pouvait la supprimer, remplaçable par des Clio break, ou Kangoo civil, et plus tard par le Captur, il n’est pas possible pour Renault de supprimer la ZOE, sous peine de s’exclure dans la course à la voiture électrique: il faut garder pied dans le business pour un avenir qui ne peut qu’être favorable à la voiture élect (raréfaction du pétrole, tôt ou tard)

        1. C’est vrai que face à une auto de très grande production comme la Clio ou la Modus, les chiffre de vente de la Zoé sont bas. En plus ils sont déjà à la 3e ou 4e batterie. Pareil pour le moteur. mâme si Renault est allié de Nissan ben les moteurs et les batteries ne viennent pas du même fournisseur.
          La zoé doit être un laboratoire roulant pour Renault, elle doit pas être rentable. Un peu comme EV1.

          Mais Renault ne vends pas non plus la Zoé(tout compris) au prix de la Modus. On peut pas dire que Renault la brade. Il doit y avoir un juste milieu entre les pertes acceptables pour avoir de l’affichage et un prix max en rapport avec les aides que l’Europe et la France ont donné à Renault pour ce projet de ve.

  4. À l’image d’Airbus ou d’Ariane, il nous faut retrouver une indépendance technique dans les technologies d’avenir.
    Même si elle est tardive, cette annonce est primordiale.
    Faut pas oublier l’hydrogène non plus…

      1. L’hydrogène à ses détracteurs qui ont des bonnes raisons : 96% de l’hydrogène vient de la production pétrolière.
        Le rendement pour le faire est, en 2019 catastrophique, les PAC réclame « trop » de terre rare, etc.
        Mais vers, 2025 – 30, avec les proprets et les évolutions des EnR et… et l’augmentation du prix du baril…. Tout est possible !

  5. rien n’est possible,
    – la pile à combustible est limitée par son rendement max théorique, et c’est 55% (60 à zéro volt). Ce n’est pas améliorable c’est sa limite physique.

    – on ne va pas, c’est physique , inventer l’ultra-compression 700 bars à zéro énergie, sinon c’est qu’on a découvert le mouvement perpétuel. donc sauf magie c’est encore 20% de pertes ad vitam.

    à coté de ça, les problèmes « gérables » comme la perte à l’électrolyse ou l’hypothétique remplacement du Platine, c’est anecdotique.

    Une technologie qui perd pour des raisons définitive, au moins 60% de l’énergie qu’on lui injecte au départ n’avait pas d’avenir dès le départ, et n’a aucune raison d’en avoir plus demain.

    1. Les oiseaux de mauvaises augures dans ton genre ne croyaient pas que les hommes survivraient à une vitesse supérieure à 45 km/h au début du siècle dernier, ou encore prophétisaient que jamais une citadine ne roulerait au diesel dans les années 70…
      Les 1ers bus et camions à hydrogène arrivent, non ?
      Il y a bien des taxis qui roulent à l’hydrogène à paris, non ?
      Chui d’accord qu’il y a encore du boulot, mais çà va venir.
      Mais heureusement que dans les centres de recherche ils ne t’écoutent pas.

    2. Bah, déjà, je remercie @Phil pour ses explications.
      Mais malgré les inconvénients de taille, je n’arrive pas a penser que L’hydrogène est une voie de garage et qu’elle n’a pas d’avenir.
      Quand je vois l’investissement des Japonais, Coréens, et maintenant chez nous avec la SNCF et Alstom (Le 1er train hydrogène en 2022).
      https://www.sncf.com/fr/groupe/newsroom/1er-train-hydrogene-en-2022
      J’imagine que la techno peut rapidement tomber au niveau des camions (de manière rentable et en masse) 2-3 ans plus tard puis pour les voitures d’une façon abordable et généralisée avant 2030.
      Le bâtiment aussi (lui-même également gros pollueur)
      https://www.batiactu.com/edito/maison-pionniere-chauffage-eau-chaude-et-electricite-50899.php

      1. https://www.novethic.fr/actualite/energie/energies-fossiles/isr-rse/les-projets-d-investissement-des-compagnies-petrolieres-et-gazieres-mettent-en-peril-les-objectifs-climatiques-147184.html
        « L’industrie pétrolière et gazière prévoit d’investir près de 5000 milliards de dollars dans les dix ans pour explorer de nouvelles ressources potentielles.  »

        alors moi aussi, mais malgré les inconvénients de taille, je n’arrive pas a penser que le pétrole est une voie de garage et qu’il n’a pas d’avenir.
        Quand je vois l’investissement des compagnies de pétrole et gaz…

        .

        bref, ce n’est pas parce que certains ont investi que ça garantit un avenir. C’est comme la blague du colon américain coupant du bois pour l’hiver, puis aller demander à l’Indien comment sera le prochain hiver…

      2. Réponse aux quatre gugusses anonyme … (pour le moment) 😉
        (Ce n’est pas @wizz, il n’est pas pro-PAC, mais il ne se cache pas ….lui)
        Donc d’après vous, j’en déduis que pour vous les :
        – Les coréens sont des cons !?
        – Les Japonais sont des cons !?
        – Nikola Motor sont cons.
        – Alstom aussi
        – Honda aussi
        – Hyundai…
        -Toyota, également
        etc.
        Et tous les autres sont intelligents parce qu’ils ne mettent pas un seul kopeck dans la R&D et l’exploitation des PAC hydrogène qui est, pour vous, une voie de garage royal.
        C’est bien ça ? 😉

        1. Merci aux 8 gugusses de leurs votes négatifs sans explications (parce qu’ils n’ont rien à dire de concret) qui me renforce mes opinions ! 😉 😀

  6. SAft était un peu absent des gros contrats de batterie de traction automobile, Espérons que cela les remette en selle.

    On parle d’usine pilote, quel est son objecif au juste? Tester des chaînes d’assemblage, mettre au point des procédés d’industrialisation…?

    Cela veut dire qu’on connaît déjà la technologie qui sera utilisé, que les études sont terminés?

    Je suis étonnés que l’on parle déjà d’industrie et d’emploi avec première pierre pour fin 2019 (ça arrive très vite), mais pas de laboratoire, de recherche etc…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *