Ford mis à mal en Chine

Les ventes de Ford en Chine dégringolent encore

Ford vient ainsi d’annoncé un recul de ses ventes  de 30,3% en Chine au cours du troisième trimestre 2019, par rapport à la même période de 2018. Ces dernières ne s’élèvent qu’à 131 060 unités, un chiffre bien dérisoire comparé à l’énorme potentiel du marché de l’Empire du Milieu.

Pourtant, il y a quelques mois encore, le constructeur y croyait dur comme fer, faisant même part de son intention de lancer plus de 30 nouveaux modèles en Chine au cours des trois prochaines années. Il comptait alors avoir trouvé la solution pour pouvoir se redresser sur le premier marché mondial.

Les irréductibles optimistes pourront se satisfaire : aussi vertigineuse soit-elle, la chute observée est tout de même moindre que celle observée en 2018 … année durant laquelle Ford avait vu ses ventes dégringoler de 36,9% en volume en Chine, pour un total de 752 243 véhicules.

La Chine, çà eut payé !

Au début des années 2010, Ford se fixe pour objectif de passer de moins de 3% de part de marché à 6%. Cet objectif très ambitieux n’a pas été atteint malgré le lancement de nombreux modèles. Son meilleur score, enregistré en 2016, n’aura été que de 4,7%. Une jolie performance tout de même, puisque le constructeur triplait alors son volume de ventes sur un marché qui doublait parallèlement.

Ford aura ainsi écoulé presque un million de voitures en Chine en 2016. Mais la tendance s’est renversée en 2017 et 2018.

L’avis de Leblogauto.com

Pas sûr que le nouveau plan de reconquête dénommé 330 pour  30 nouveautés sur 3 ans (Ford + Lincoln), dont 10 électrifiés soit suivi d’effets. Pas facile d’être un constructeur américain en Chine à l’heure actuelle ….

Sources : AOF

(17 commentaires)

  1. Pas facile d’être « PSA » aussi en Chine … je crois que niveau dégringolade ils égalent ou font mieux que Ford. Ford et PSA ont comme point commun de ne pas pouvoir se lancer dans la guerre des prix (zont pas les tunes contrairement à VW)… d’où leur déconfiture. Nissan ne pourra pas non plus continuer la guerre des prix sur deux fronts : aux USA et en Chine si ça continue en 2020. Le mois de septembre a été terrible aux USA pour tous les constructeurs.

    1. Je pense que tu sous-estimes gravement la mutation du marché chinois.
      Ce n’est pas qu’une question de prix, mais aussi d’image. Les français n’ont jamais eu une image exceptionnelle, tout au plus du sous -moyen de gamme.
      Or c’est un créneau qui est dorénavant de plus en plus occupé par les constructeurs chinois.
      Si pour le même prix, le consommateur local doit choisir entre un produit national ayant bien progressé, et un produit français, quel sera son choix?

      1. @greg. D’image? Avec tous les labels chinois inconnus il y a 5 ans vendus à prix cassés? Les catalogues de Peugeot, DS et Citroën sont très bien fournis en Chine … je vous invite à aller voire leurs sites. PSA n’a pas ménagé ses efforts pour « réhausser » son image en Chine … et est un label « historique » au même titre que VW. La Chine c’est comme les USA au final … entre une voiture qu’on vous vend plein pot et une autre bradée … vous prendrez la bradée de chez VW, Honda, Toyota ou Nissan. Les locations longues durée ne sont pas encore entrées dans « les mœurs ». Il faut être gros pour pouvoir se lancer dans la guerre des prix.

        1. Oui sauf qu’il a raison… Citroën a eu du succès en Chine avec la Fukang, qui était une ZX replâtrée. C’est à partir du moment où ils ont voulu proposer des modèles plus onéreux que ça s’est dégradé. Et même si il y a eu des efforts sur les lancements (C-Quatre, C4 Lounge, C5 rallongée, etc.) ça n’a pas eu d’impact significatif sur les ventes.
          Quant à DS, ne pas oublier que les premiers modèles spécifiques au marché chinois (DS 5 LS, 6WR et 4S) sont créés sur le modèle de Dacia : même plateforme, même planche de bord, style extérieur similaire, ce qui n’a pas du aider la marque à se faire connaître, d’autant que les tarifs sont eux proches des premiums classiques. Dès lors, l’image de DS est faite.

          1. @Allegra. VW propose une gamme ayant des nouveaux et anciens modèles et d’autres replâtrés avec même planche de bord. Proposer des autos plus « onéreuses » … c’est ce que fait VW, Toyota, Nissan, Honda, Ford ou Buick … avec plus ou moins de « ristournes » … la clé du succès en Chine est là. Des autos plus cossues pour une politique tarifaire agressive. VW y arrive mais pour combien de temps? J’ai parlé de Nissan car ce label pratique une politique tarifaire agressive en Chine et aux USA …. sauf que le marché cale aux USA donc Nissan serait moins enclin à être « agressif » en 2020 en Chine. Ford ne l’est sûrement pas … donc les ventes chutent.

          2. Déficit d’images de DS? Quand les sœurs Kardashian rouleront en DS … les ventes en Chine décolleront. Regardez les bandes annonces des films américains…. il n’y a que les placements produits allemands. Donc …. la qualité d’un produit tient surtout au fait de sa médiatisation. Moi je veux rouler dans les mêmes autos que Kim. C’est ce que nombre se disent …. 😉

          3. Bah ouais : pareil, quand Audi a débarqué, la 100 était une voiture moderne, fiable, et rapidement appréciée localement. Ils se sont construits une image en béton sur cette seule voiture, tellement appréciée que quand Audi a stoppé sa production, une firme chinoise a récupéré l’outillage pour continuer à la vendre sous un autre logo.
            DS c’est quoi? Les consommateurs chinois pour le premium sont attentifs à l’image établie. Ils sont beaucoup moins sensibles à des créations purement marketing comme DS, Infinit ou autre. Honda n’a même pas essayé d’y offrir Acura.
            Seul Lexus est arrivé à faire son trou, mais en investissant à fond pour jouer la carte du High-Tech (connectivité et hybrides).
            Des moyens que PSA n’a pas, car le cuir bracelet, le client chinois il s’en fout un peu.
            https://www.autonews.com/china/lexus-behind-crossovers-and-hybrids-sales-roll

        2. Oui, c’est un label historique, sauf qu’ils sont venus avec les mauvais produits dès le départ.
          VW est entré sur le marché chinois avec la Jetta, une berline tricorps compacte,peu onéreuse, simple à entretenir et à réparer, et fiabilisée.
          Peugeot est arrivé au même moment, avec les 504 et 505, beaucoup plus onéreuses, et dans le premier cas même plus ancienne que la Jetta. Citroen n’est venu qu’en 1992 avec la ZX, toujours plus onéreuse que la concurrence, et jugée moins fiable (c’est l’avis des chinois je précise). Sans compter que VW avait largement eut le temps de faire son nids.
          Au final, PSA s’est retrouvé avec une réputation d’autos chères / peu adaptées et moins fiables. ça ne pardonne pas vraiment. Quand tu t’es bâtis une mauvaise image durant plus de 15 ans, c’est un peu tard pour rattraper le coup quand des produits compétitifs sont venus (C5 II par exemple).
          Pourquoi tu crois que VW a réussi à vendre sa Jetta durant plus de 20 ans sans quasiment aucun changement? Image mon ami. Grosse satisfaction client.
          Je rappelle aussi que en face, tu avais également GM qui a fait beaucoup d’efforts pour offrir des produits adaptés, ce que n’a jamais fait PSA.

    2. Le déficit d’image en chine est clair, et connu (ancien employé PSA au clavier).
      Déjà, les marques ne sont tout simplement pas connues. Et la notoriété, bon dieu que c’est long et coûteux à faire augmenter.
      Ensuite, l’image de produit milieu de gamme est pénalisant lui aussi. Il faut dire que de moins en moins de chinois cherche du “bon chinois”. Les marques locales ont fait un bon en avant non négligeable, et ça paye sur place.
      Le mode de distribution est aussi dramaticalement différent. On ne vend ni achete en chine comme en Europe. Pour avoir vu les concessions Renault de chine, ça fait froid dans le dos! Le chemin est encore long.
      Quant à la guerre des prix, elle ne dépend pas tant que ça sur le cash flow, mais sur les réductions des coûts. Si acheminer / fabriquer une voiture en chine coûte nada, vous avez de la marge. Si elle vient d’Europe, vous ajouter des milliers de dollars de frais de transport à chaque voiture…
      Elle est néanmoins à double tranchant. Elle marche à court terme mais détruit l’image de marque. Casser ses prix, c’est faire du volume au prix de l’image de marque et de la rentabilité.

    3. Moi, je sais une chose :
      En 2014 PSA vendait « relativement » bien en Chine et allait très très mal financièrement… Quasi-faillite.
      En 2019 PSA vend quasiment plus rien depuis plusieurs années en Chine, mais sa situation globale va dorénavant remarquablement bien.
      Bref pour conclure, cela fait déjà bien longtemps que les mauvais résultats de la Chine n’ont plus effet sur les comptes de PSA.
      Cela, n’est pas du tout les mêmes cas à Ford ou au groupe VW, parfois que -10 % est pire que -90 % chez PSA … Les enjeux ne sont plus du tout les mêmes !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *