Les syndicats de l’usine Ford de Blanquefort (Gironde) craignent une nouvelle dégradation de l’emploi dans les prochains mois, à la suite des difficultés du groupe automobile aux États-Unis.
L’inquiétude est d’autant plus forte que Ford vient de décider d’investir dans deux usines du Michigan.
Les choses ne risquent pas de sarranger, le constructeur venant dannoncer une perte nette historique pour en 2006 à cause de l’Amérique du nord.
Les deux usines Ford de Blanquefort emploient 3.200 personnes, et fabriquent des boîtes de vitesse automatiques pour le constructeur automobile doutre-atlantique. Elles produisent notamment les boîtes qui équipent le 4×4 Explorer sur le marché américain, dont les ventes se sont effondrées au cours des derniers mois.
Les salariés de lusine Ford de Blanquefort ne cachent pas leur inquiétude, et ce dautant plus que Ford va bientôt cesser de commercialiser le pick-up Ranger dont une des lignes de production de l’usine fabrique la boîte de vitesses.
Pour rappel, le site de Blanquefort en Gironde a déjà perdu plus de 600 emplois en trois ans. La direction a déjà annoncé le blocage d’une quarantaine de jours de congés et de RTT sur une période pendant laquelle l’usine pourrait être fermée. Une réunion du comité d’entreprise est programmée lundi prochain. Une prolongation du plan de préretraite accessible à partir de 53 ans pourrait y être annoncée.
L’inquiétude est d’autant plus forte que Ford vient d’annoncer des investissements de l’ordre de 600 millions d’euros aux Etats-Unis pour y produire des boîtes automatiques 6 vitesses, appelées à remplacer à terme les boîtes 5 vitesses produites en Gironde.
Ford a par ailleurs fait état jeudi d’une perte nette historique de près de 13 milliards de dollars, le groupe étant plombé par les difficultés persistantes de son activité automobile en Amérique du nord. Le constructeur a ainsi accusé une perte nette de 12,7 milliards de dollars en 2006 contre un bénéfice de 1,44 milliard de dollars en 2005. Cette perte dépasse en ampleur celle de 7,4 milliards que le groupe avait accusée en 1992, ainsi que celle de 10,6 milliards publiée pour 2005 par son concurrent américain General Motors, lui aussi en crise dans la région Amérique du nord.
La perte essuyée par Ford en 2006 vient de charges massives pour la restructuration en cours du constructeur: en enlevant ces éléments exceptionnels, la perte est de 2,8 milliards de dollars. Sur le seul quatrième trimestre, Ford a fait moins bien qu’envisagé par le marché. La perte nette s’est établie à 5,8 milliards de dollars, à comparer avec une perte de 74 millions sur la même période de 2005. Cette perte est également fortement grevée par plus de 3 milliards de dollars de charges exceptionnelles.
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Sources : La Dépêche du Midi, Associated Press