Ford-Blanquefort : les salariés rejettent à nouveau le PSE de Ford

Les salariés de Ford à Blanquefort (Gironde) ont rejeté à nouveau jeudi le plan social accompagnant une fermeture du site, que le groupe américain devait formellement représenter avant un dernier avis administratif, a-t-on appris de sources syndicales.

Un comité d’entreprise extraordinaire, dont l’avis n’est que consultatif, a rendu un avis négatif « à l’unanimité » sur le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) présenté par le groupe américain, selon les délégués CGT et FO. Une première moûture de ce plan, présenté et rejeté par le CE le 18 décembre dernier, avait été ensuite retoquée le 28 janvier par la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte). « C’était juste une formalité. Ford ne change pas de cap. Ils ont expliqué comme en décembre dernier qu’il n’était pas question d’une reprise », a indiqué à l’AFP le délégué CGT Philippe Poutou alors que selon l’élu FO Jean-Marc Chavant « Ford n’a pas bougé d’un iota ». Mais « nous avons fait les choses sérieusement, nous avons réargumenté contre la logique de fermeture », a indiqué M. Poutou.

La direction de Ford s’est pour sa part refusée à tout commentaire. La Direccte a maintenant 21 jours pour homologuer ou non le PSE. Les syndicats espèrent maintenant pouvoir trouver une solution en rencontrant le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, peut-être le 14 février, à Bercy. « On insiste pour que l’Etat intervienne même si le projet Punch tombe à l’eau, ce qui est à envisager aujourd’hui », a affirmé M. Poutou, « il faut une autre solution. On ne se résigne pas à la fermeture de l’usine, à l’arrêt de l’activité sur le site de Blanquefort », a-t-il dit. L’Etat « doit mettre ses actes en accord avec ses déclarations fracassantes ou nous dire dans les yeux que +c’est mort+ », selon l’élu FO en référence aux accusations de « trahison » lancées par le ministre de l’Economie.

Le constructeur américain Ford a annoncé début 2018 son intention de se désengager de l’usine de boîtes de vitesse, implantée en 1972 et qui emploie quelque 850 personnes près de Bordeaux. Il avait refusé une offre de reprise de la société franco-belge basée à Strasbourg Punch-Powerglide, pourtant appuyée par l’Etat et les syndicats. L’offre permettrait de conserver environ 400 emplois mais les syndicats sont pessimistes sur ses chances après avoir rencontré le 1er février la direction de Punch à Strasbourg.

Par AFP

(8 commentaires)

  1. Que L’ÉTAT n’achète pas de FORD et que les Francais pas solidarite fasse de même !! je crois que je rêve , la solidarité !!!

    1. Je partage votre avis et regrette que TF1 offre une Mustang en cadeau alors que Ford fait crever les salariés de Blanqueford
      Notre réaction ne doit pas se résumer à dire que les syndicats s’en mêlent même si certains syndicats style CFDT ne sont pas très virulent pour défendre les salariés, les ouvriers ont leur mot à dire et Macron devrait les recevoir plutôt que de palabrer avec les élus qui sont bien silencieux sur le sujet.
      Boycottons les Ford et que Teddy Riner aille se faire voir à Washington

      1. L’usine de Blanquefort fabrique des boites de vitesse automatiques longitudinales. A l’heure de la mondialisation, avec le Mexique à côté dont le cout de revient est en concurrence directe avec la Chine (!!!), inutile de dire que c’est tout cuit pour la production française ou européenne. ps: Ford avait des usines en Grande Bretagne, avec des conditions plus favorables qu’en France. Et pourtant, peu à peu, ces usines ferment pour aller en Turquie (il ne reste que les sites de production moteur si je ne me trompe pas)

        Si au moins, Ford avait pu bien percé en Europe, avait pu devenir un acteur majeur et profitable, on pourrait espérer des investissements pour moderniser l’usine bordelaise, changer sa production et être proche dans sa chaine logistique. Mais c’est loin d’être le cas

        1. Cette logique capitalistique pour certain fait de grosse déception dans la vie des salariés et même si cette explication se défend, à 66ans je ne ferais jamais à ce rouleau compresseur qu’est le système capitaliste.

          1. OK
            Soit

            Mais toi même, tu es/étais :
            -plutôt Thomson que Sony?
            -plutôt Peugeot que VW?
            -plutôt Moulinex que Hoover?
            -plutôt Alcatel que Samsung?
            -plutôt fraise française que fraise espagnole?

            bref, quand tu pousses le caddy dans les rayons du supermarché, entre 2 produits équivalents dont l’un est bien plus cher (parce que made in France), que fais/faisais tu?

            bref, difficile de se comporter en tant que « consommateur capitaliste » et critiquer le comportement « industriel capitaliste »

            (ps: dans le cas où tu serais un parfait consommateur français responsable, n’oublie pas qu’ils sont des dizaines de millions de Français qui n’en ont rien à cirer de l’origine du produit qu’ils achètent, et ce pas forcement à cause de leur manque de pouvoir d’achat, mais plutôt à cause de leur volonté de consommer davantage. Faut bien serrer la ceinture sur certains budget si on veut s’offrir le dernier Iphone…)

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