Ferrari régale avec une double ration de V12

Competition fermée ou ouverte

Elle s’appelle Competizione, comme pour mieux affirmer la synergie toujours plus poussée que Ferrari mène entre la course automobile et la production des voitures de série. Nous avions pu la dernière fois apprécier les optimisations aérodynamiques de cette Competizione, qui, de face, ressemble fortement à une Challenge voire une GTE. Elle s’accompagne d’une déclinaison de type « Targa », la 812 Competizione A – pour « Aperta » dans la nomenclature Ferrari – qui reprend le mécanisme de toit rétractable que l’on trouve déjà sur la 812 GTS.

Le centre de gravité de la Competizione A semble plus bas, en particulier vu de côté, non seulement à cause du toit et du pare-brise enveloppant qui coule dans les vitres latérales, mais aussi parce que les arcs-boutants à l’arrière sont plus bas que dans la 812 Competizione. Dans la configuration fermée, les arceaux de sécurité se connectent parfaitement à la structure du toit pour former une « unité sans soudure ». Le dessus de targa est fait de fibre de carbone pour créer un sentiment de continuité esthétique avec les arceaux de sécurité.

Un V12 optimisé dans le détail

La pièce maîtresse demeure cependant ce fabuleux V12 atmosphérique – de plus en plus anachronique aux yeux des tendances actuelles – mais tellement envôutant et iconique. Pour votre serviteur, c’est notamment en entendant pour la première fois hurler les V12 des monoplaces rouges au début des années 90, que cette flamme de la passion automobile s’est allumée.

Dans son communiqué de presse officiel, Ferrari s’attarde longuement sur les améliorations mécaniques qui permettent à ce V12 de 6,5 litres de cylindrée de délivrer désormais 830 chevaux à un régime maxi bluffant de 9500 tours/minute (le couple maxi de 692 Nm s’obtient pour sa part à 7000 tr / min). Pour obtenir une telle optimisation, plusieurs domaines ont été considérablement repensés concernant l’admission et la combustion, afin de réduire aussi les frottements internes.

Le vilebrequin est allégé, ainsi que les bielles, 40% plus légères grâce au titane, tandis que les axes des pistons et les cames ont un revêtement en carbone DLC (Diamant-like) issu des développements faits sur les moteurs de F1. Du côté de l’admission, le collecteur et le plénum sont plus compacts et fournissent ainsi plus de puissance à haut régime, tandis que la courbe de couple est optimisée à tous les régimes moteur par un système d’admission à géométrie variable. Pour réduire les frottements et les pertes mécaniques, une nouvelle pompe à huile à cylindrée variable  ajuste en continu la pression d’huile sur toute la plage de fonctionnement du moteur, le tout associé à une huile moins visqueuse (Shell Helix 5W40) que celle utilisée sur les V12 précédents.

Bien entendu, Ferrari a du tenir compte dans son optimisation des nouvelles contraintes règlementaires, passage obligé pour prolonger encore un peu la vie de ces fabuleux V12. Pour maintenir le niveau de bruit tout en introduisant simultanément un GPF (filtre à particules pour essence) dans le système d’échappement qui garantit la conformité avec les toutes dernières réglementations en matière d’émissions, les ingénieurs ont ajouté un nouveau tuyau d’échappement qui compense les pertes dues à l’utilisation du GPF.

Pour contenir aux mieux les émissions, les ingénieurs ont introduit une évolution du système HELE, qui permet une fonction Start & Stop en mouvement , et une série de cartes moteur de performance qui, lorsque le HELE est désactivé, reviennent avec un changement de vitesse ultra-rapide pour une réponse maximale.

Appui et allègement, les obsessions issus de la course

La 812 Competizione bénéficie d’une augmentation d’appui globale de 30% grâce aux évolutions aérodynamiques, dont les générateurs de vortex, qui, outre leur impact visuel sur la parie arrière,  dévient une partie des flux aero vers les côtés du spoiler et boostent la génération d’appui, au profit de l’efficacité du diffuseur. Les générateurs de vortex brevetés garantissent à eux seuls 10% de l’augmentation totale de la force d’appui arrière par rapport au 812 Superfast.

Une attention particulière a également été portée à la chasse aux kilos superflus, la Competizione affichant une gain de 38 kg par rapport à la 812 Superfast. Les domaines principalement concernés sont le groupe motopropulseur, les trains roulants, la carrosserie généreuse en fibre de carbone ainsi que les jantes, entièrement en fibre de carbone,  disponibles pour la toute première fois sur une Ferrari V12 et qui offrent une réduction de poids totale de 3,7 kg par rapport aux roues forgées légères 812 Superfast.

Le prix des deux bêtes n’est pas encore connu, mais laissez vos plans d’épargne tranquilles, de toute façon ces 812 Competizione et Competizione A sont réservées à des clients et collectionneurs triés sur le volet.

(14 commentaires)

  1. L’aéro est assez dingue ! Bon, après j’avoue que ce n’est pas ma cam’…mais je ne suis pas non plus la cam’ de Ferrari 😀 (je suis resté bloqué à la 355)

      1. Ah j’ai du mal justement avec ce bouclier inauguré avec la 360 (les deux ouvertures à la place de la longue centrale).
        Remarquez, c’est top on ne se battra pas pour les mêmes 😛

        1. la 458, comme ça tout le monde d’accord : il y a bien 2 ouvertures, mais il y a aussi une bande centrale ^^

  2. hmmm ce porte à faux arr rappelant délicieusement la 330 P4…
    je la trouve plus belle et moins torturée que la 812 « classique » !

  3. Les Ferrarri avec le moteur à l’avant, les Corvette avec les moteur à l’arrière… J’arrive plus à suivre moi !

    1. Ferrari à toujours fait des voitures à moteur central avant, mais ils se sont aussi mis à en faire avec le moteur au bon endroit, depuis que Lamborghini leur à montrer comment on fait. 🙂

      1. c’est plus la Cooper T51 de 1959 qui a commencé à montrer comment on fait, Lamborghini n’était pas encore une marque automobile ^^

        1. Hummmm une Cooper T51?, Je suis persuadé qu’on peut trouver des autos à moteur central arrière plus anciennes.

          Je ne dis pas que Lambo a inventé ça, mais qu’il l’a montré d’une certaine manière à Ferrari.

          En fait c’était plus un clin d’œil à l’histoire du fabricant de tracteurs, qui nous sort de nul part une supersportive modernissime, comme un pied de nez à Ferrari. Pour cela les deux marques ennemis sont liées d’une anecdote communes.

    2. Pas une nouveaute chez Ferrari. Les chevaux tire la charette, ils ne la poussent pas 😉

  4. C’est sympathique comme tout!

    dommage pour la bande noire sur le capot dans la largeur. C’est sûrement une innovation de technologie extraterrestre qu’il faut monter.

  5. Deux divas dans un monde dominés par des monstruosité hybrides ou électriques.
    Certainement un des plus nobles moteur au monde.
    V12 9500 tr/min j’en ai la chair de poule.
    Et dire que tout ca va disparaitre, triste monde…

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