Ferrari Purosangue : le cheval réhaussé

Conception inédite

L’association des termes « SUV » et « Ferrari » relève pour beaucoup du blasphème, d’une aberration. Les pragmatiques répondront que c’est une formidable cash-machine et que le cheval cabré se devait de répliquer à l’Urus de Lamborghini, au Cayenne de Porsche, au Bentayga de Bentley ou encore au DBX d’Aston Martin. Néanmoins, Ferrari ne parle pas de SUV – gros mot ? – mais de la première Ferrari 4 portes et 4 places. Nuance…

Il a fallu quatre ans de développement pour arriver à ce lancement. Le Ferrari Purosangue a un style unique qui représente une sorte de mélange entre les caractéristiques typiques des voitures Ferrari et certains traits typiques des voitures surélevées. Maranello évoque carrément la naissance d’u nouveau segment…

Le tout nouveau châssis de la Ferrari Purosangue a été conçu afin d’obtenir une structure avec une excellente rigidité en torsion. La coque était faite de matériaux allant de l’aluminium à la fibre de carbone, introduisant de l’acier à haute résistance dans les points clés et ajoutant une liaison structurelle aux joints mécaniques.Le toit, une coque unique en fibre de carbone avec insonorisation intégrée, est entièrement nouveau et a une rigidité égale à celle d’un pavillon en verre, en plus d’un poids inférieur de 20% à celui en aluminium avec insonorisation.

Afin créer une voiture capable de s’intégrer pleinement dans la gamme, Ferrari a voulu une disposition et des proportions nettement différentes par rapport aux archétypes qui caractérisent les crossovers et SUV. La Ferrari Purosangue  présente une architecture de boîte-pont sportive avec le moteur en position centrale avant et la boîte de vitesses à l’arrière, ainsi qu’un PTU (unité de transfert de puissance) connecté devant le moteur pour un 4 × sans précédent. 4 modes de transmission. De cette façon, la voiture atteint exactement la répartition du poids que les techniciens de Maranello considèrent comme optimale pour les voitures de sport à moteur central avant, à savoir 49/51.

élancé, malgré tout

Le design de cette voiture avait déjà été deviné à partir des nombreuses photos d’espionnage apparues sur le web, ainsi que des teasers eux-mêmes publiés par Ferrari. On peut saluer l’effort de Ferrari qui ne propose pas un char d’assaut monolithique, mais un SUV assez « gracieux » qui pourrait presque passer pour un FF surélevé. L’avant se distingue par un bouclier assez chargé et une calandre basse mais surtout des feux extrêmement fins et étirés en deux parties, situés de part et d’autre d’une ouverture transversale entre le capot et le bouclier. Le design des optiques est assez mitigé…

La Purosangue présente un beau profil élancé, avec un pavillon plongeant, des poignées de portes intégrées dans la carrosserie, des flancs sculptés, dont se distingue une prise d’air située sous le rétoviseur et qui s’entrelace avec la ligne de caisse qui monte jusqu’aux passages de roues arrière très musclés. A l’arrière, c’est plus massif avec un énorme diffuseur arrière, 4 sorties d’échappement et des feux étroits insérés dans le becquet aérodynamique de coffre. En parlant de coffre, le Purosangue offre des prestations familiales avec plus de 470 litres de capacité, et une habitabilité inédite permise par ses mensurations : 4,97m de long, 2,03m de large, 1,59m de haut et 3,02m d’empattement.

L’intérieur est sportif et élégant. Le SUV dispose de 4 sièges avec des sièges indépendants également à l’arrière au lieu du canapé classique. Le siège du conducteur ressemble beaucoup à celui de la SF90 Stradale. L’intérieur du Purosangue comprend enfin une finition luxueuse mais durable, qui repose sur du polyester et du polyamide recyclé, du cuir semi-aniline mais aussi sur de l’Alcantara. Le cockpit embarque quant à lui un écran de 10,2 pouces réservé au divertissement passager, tandis que les compteurs du conducteur sont numériques.

Un bijou à l’intérieur

La pièce maîtresse, c’est le moteur V12 de 6,5 litres, purement atmosphérique, et sans hybridation pour l’instant, capable de fournir 80% de couple dès les bas régimes , et qui délivre une puissance totale de 725 ch et 716 Nm de couple.

Les systèmes d’admission, de distribution et d’échappement ont été entièrement repensés, tandis que les culasses dérivent de celles de la 812 Competizione. Une grande attention a été accordée à l’amélioration de l’efficacité mécanique et de la combustion, en utilisant des concepts d’étalonnage inspirés des voitures de Formule 1.Le système d’échappement a également été optimisé en améliorant sa perméabilité et en réduisant ainsi sa contre-pression. Les pistons sont spécifiques, avec un développement dédié du haut, visant à améliorer l’efficacité de la combustion.

Le système d’injection directe est équipé de deux pompes haute pression de 350 bars qui envoient l’essence aux injecteurs directement dans la chambre de combustion. Le système, composé de douze bobines et bougies d’allumage, est géré par une unité de contrôle de courant ionisant capable de contrôler l’allumage de l’étincelle en mode simple ou multiétincelle, afin de maximiser l’efficacité de la combustion à toutes les vitesses.  La calibration moteur intègre également une nouvelle fonction brevetée, issue de l’expérience en Formule 1, qui permet d’optimiser la valeur et la forme du couple moteur lors des transitoires d’accélération à partir des bas et moyens régimes. De l’orfèvrerie mécanique on vous dit !

Selon ce qui a été communiqué par Ferrari, le SUV – pardon, la Ferrari sur élevée – accélère de 0 à 100 en seulement 3,3 secondes et atteint une vitesse de pointe de 310 km/h. La Ferrari Purosangue sera équipée de quatre roues motrices tandis que la boîte de vitesses sera de type F1 à double embrayage et huit rapports. Un autre élément très intéressant est la présence de suspensions actives qui utilisent la technologie TASV (True Active Spool Valve) . C’est une technologie qui, entre autres, optimise les performances en virage.

Les prix restent encore mystérieux…

 

 

(33 commentaires)

  1. Je suis rassuré. J’avais vraiment peur de la caricature. Là ça va. Je préfère la Ferrari classique mais pour un SUV c’est plutot pas mal. Cartón assuré.

  2. C’est pas même pour choquer mais j’aime bien : faut dire que la plus jolie Ferrari est peut être la Dino pour moi, que je préfère une 412 ou 308 GT4 à une 360, que la Scaglietti très Enzo avec son V12 avant était très moche alors que la GTC4 Lusso était très belle, comme celle-ci finalement.

    J’aime beaucoup la Roma très Aston, ceci explique peut-être cela quand on n’est pas très Ferrari

      1. La plus belle est peut-être la FERRARI 250 GT California Spyder (à mon goût, mais dans 30 ans peut-être que sénile je préférerai la Roma que je trouve assez pas mal en fait ?

  3. le moins qu’on puisse dire c’est que Ferrari n’a pas choisi la facilité. ils auraient pu se contenter de greffer une calandre maison sur un Renault Trafic, comme Aston ou Lambo ou plein d’autres…. en espérant que cela ne se paie pas côté fiabilité…

  4. Vivement le SUV lotus, le SUV caterham, le SUV Bugatti…
    Ferrari va gagner encore plus d’argent, c’est le seul point positif que je vois pour la marque

  5. C’est surtout la première Ferrari à 4 portes ! Ce n’est pas vraiment un SUV et la voiture n’est ni assez haute ni assez grande pour offrir assez de confort aux passagers arrière. Curieux modèle donc, dont la forme a été dictée par pur souci d’image de marque – cf les poignées arrières cachées. Tiens voilà je vais être franc, c’est raté pour moi. Des demi mesures pour une Ferrari, pfff.

  6. completement à l’inverse de ce qu’il faudrait faire (éssuvé, gros moteur à pétrole). Donc ça va bien se vendre, à la louche 100 000 € de marge par voiture !

  7. ça remplace admirablement bien la Lusso. Ce Purosangue est un très beau Shooting-brake surélevé, parfait pour emmener ses enfants à la crèche à Monaco.

      1. Cela dépend des pays 🙂 shooting break ou shooting brake, break ou brake…

        En France on parle de shooting break, en Angleterre de shooting brake…sauf qu’à l’origine, un « break » était un véhicule hippomobile qui servait à « casser » les jeunes chevaux….et non à les freiner 🙂

        Les chariots de transports de leur côté étaient appelés des « Station Wagon » car ils servaient en majorité à transporter les marchandises et les bagages vers et depuis les gares ferroviaires (les stations).

        Quand on a commencé à fermer les breaks/brakes (toujours en hippomobile) les termes sont restés. Et une fois motorisés, ces véhicules ont conservés les noms.

        C’est pour cela que l’on trouvera break, brake, station wagon (ou SW), etc. Quant au shooting brake/break, c’est un véhicule qui servait à la base à aller à la chasse. L’arrière était dépouillé pour y mettre les chiens et les fusils, l’avant pour les (2) occupants.

        Le shooting brake/break a lui aussi évolué pour devenir un coach (et non un coupé….puisqu’il y a des vitres arrières) avec 4 ou 5 places.

  8. Plus de 400000 euros …et l’éternel débilité que nous entendons…. »c’est déjà tout vendu pour quatre ans !! »
    Cela nous fait bouger une sans faire bouger l’autre… comme dit Macron après Chirac !!
    Une bouse thermique qui va pétarader ! Pour des vieux qui veulent monter dans une Ferrari plutôt que descendre …car l’arthrose guette !
    Au fait, c’est aussi la claque dans la gueule de ceux qui payent une caisse plus de 400000 euros et qui n’est pas une Ferrari !
    Il faut être un vrai con de riche …du genre Bugatti à 5 millions d’euros et maintenant appartenant à des rigolos électrisés d’un pays de l’Est …mais finalement le cul sur une caisse avec quatre pneus et bien moins regardée qu’une Ferrari sur la route !! Ils sont trop forts les ritals !
    Ils ne commettent pas la bêtise de faire une petite production …et des pompes à essence il y aura toujours dans le monde…sauf en Europe !!
    Vous voyez en 2035 Ferrari dire au petit riche européen: Touche pas, ce n’est pas pour toi, déménage avant à Dubaï !!
    Pas de changement climatique en Italie …le Pape et sa foi veille…
    sur l’export de Ferrari !!

    1. @Jdfor : « des rigolos électrisés d’un pays de l’Est » >> Après c’est pas mal de connaître un peu la géographie de l’Europe 🙂

      La Croatie est autant à l’est que ne l’est l’Italie de Rome à Lecce…
      C’est plutôt Europe centrale que « pays de l’est » comme l’Autriche ou la Tchéquie 🙂
      Ou alors que dire de la Roumanie ou du Belarus ?

    2. « C’est plutôt Europe centrale que « pays de l’est » comme l’Autriche ou la Tchéquie 🙂 »
      Et l’Allemagne. 🙂
      Sinon, en effet, la Croatie, qui fut une composante de l’ex-Yougoslavie, est un pays d’Europe centrale.

      1. Mouais, l’Allemagne est à 95% à l’ouest de la Croatie 🙂
        On a une vision biaisée de la position géographique de la Croatie (je ne dis pas que c’est le cas de Jdfor) en France car on pense que c’est loin à l’est alors que c’est juste en face de l’Italie avec une grande partie à la même longitude que l’Italie. Au passage, très beau pays qui a gardé pas mal de tradition (dont des plats miam miam !).

  9. Au moins, en lui greffant le V12 atmospherique, ils coupent court à la question « est-ce une vrai Ferrari? ».
    Pour le reste, c’est à voir en vrai.
    Mais en photo, l’avant me fait penser au MG Marvel R.

  10. L’allure générale est plutôt équilibrée, l’ouverture des portes antagonistes, c’est bien pour attacher les gamins dans leur siège. Côté conducteur et planche de bord, ça a de la gueule.
    Quand je regarde les baquets qui remplacent des sièges classiques à l’arrière, ça envoie un bon signal sur le mode de conduite supposé de la personne derrière le cerceau, et ça donne pas envie de monter à l’arrière. On a pas de photo du coffre, donc je crains qu’il soit riquiqui malgré les 5 m de long du bestiau.
    Un Urus avec un V8 4 l bi-turbo Audi pèse 2,2 t, alors avec un V12 6,5 l, on va être dans des valeurs similaires.
    Ça va être difficile de concurrencer le SUV Lamborghini. Il offre 5 places (ou 4 en option), un grand coffre et a donc un réel côté utilitaire (Lambo ou pas, ça reste un SUV), et s’offre le luxe d’être confortable, ce qui est tout de même important pour un véhicule familial. Et surtout, il ne coûte « que » 200.000€, alors qu’on peut présumer que Ferrari proposera son utilitaire à un tarif plus près des 300.000€, comme une 812.
    Sinon, pour les pauvres, un Cayenne est bien plus abordable.

  11. Je m’attendais à un truc pas terrible comme cela. C’est à la mode voilà tout.
    Et j’ai pensé à une FF direct, Ferrari manque d’inspiration ?

  12. Bravo pour le coup de diversion géographique dont la principale question c’est pourquoi VW se débarrasse de Bugatti ?? Les vendre au départ 1 million et maintenant cinq millions … et pourquoi pas trente millions la fois suivante ??
    Cette industrie auto mondiale devient totalement obscène !! Mais il y a encore mieux, quand Musk nous dit qu’il va aller sur Mars … c’est pathétique … surtout avec des carburants fossiles !
    Courrez acheter aussi des carburants synthétiques !!
    Nous allons de plus en plus dans une industrie de cirque avec des gros guignols !!

  13. Content que Ferrari évolue. Mais une 308 GTB m’impressionnera toujours plus que cette chose et ce, 47 ans après sa commercialisation.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *