Ferrari a inauguré le e-building, une unité « multi-énergies »

La Ferrari électrique approche

Après avoir engagé une première évolution notable en introduisant l’hybride sur ses modèles SF90 Stradale et 296 GTB, puis osé le SUV avec le Purosangue, Ferrari s’apprête en 2025 à ouvrir un nouveau chapitre hautement délicat de son histoire, avec sa première supercar électrique. Un tournant à la fois nécessaire, vu les tendances de l’industrie automobile mondiale et l’évolution des législations, mais très risqué en termes d’image et de symbolique, car l’ADN du cheval cabré s’est construit sur des motorisations thermiques nobles.

Si le V12 survit encore, une Ferrari « sans bruit » suscite déjà la controverse. L’équation n’est pas aisée financièrement, car Ferrari devra à la fois s’assurer des marges confortables pour amortir les coûts d’investissements conséquents demandés par l’électrification, tout en préservant une certaine exclusivité en maitrisant la hausse de sa production. Ferrari souhaite en effet maintenir une certaine « rareté », d’où un prix de 500 000 euros s,elon les informations de Reuters , hors options et personnalisations qui peuvent ajouter 15 à 20% supplémentaires, estimés pour cette Ferrari électrique au sommet de la gamme, loin devant le prix moyen de 350 000 euros pour une Ferrari « classique ».

Un bâtiment durable et conçu pour une « flexibilité » maximale

Pour préparer le lancement de son premier véhicule électrique l’année prochaine, Ferrari a ouvrt une nouvelle unité de production dans son usine de Maranello. La nouvelle installation, inaugurée lors d’une cérémonie en présence du président italien Sergio Mattarella. Conçue pour maximiser la « flexibilité de production » du constructeur italien , ce E-Building, qui a coûté 200 millions d’euros, dispose d’une superficie totale de 42 500 m2  répartie sur quatre étages. Cette nouvelle structure a été conçue pour produire les Ferrari de demain, qu’elles soient électriques, hybrides ou thermiques. Les lignes d’assemblage y sont pensées pour offrir une flexibilité maximale, permettant la production des moteurs V6, V8 et V12 emblématiques de la marque, mais aussi et surtout les futures Ferrari électriques.

La conception du bâtiment avec des panneaux de verre opalin et transparent est l’œuvre du studio bolognais Mario Cucinella Architects, avec une grande attention à l’efficacité énergétique et à la durabilité. Les structures stockent et recyclent l’eau de pluie, possèdent des propriétés thermiques et isolantes intelligentes toute l’année et un système de climatisation alimenté par des énergies renouvelables. De plus, les 3 000 panneaux photovoltaïques sur le toit produisent une puissance maximale de 1,3 mégawatts, contribuant ainsi à « une performance énergétique presque nulle du bâtiment ».

En plus des travailleurs humains, Ferrari utilisera également des « robots anthropomorphes » dans la nouvelle chaîne de production. Les postes de travail sont « reconfigurables et très ergonomiques », équipés de « crochets d’accoudoirs multi-réglables ». Les salariés auront également accès à des espaces de loisirs et à un centre éducatif, tandis que 30 % de l’espace total sera laissé libre pour un « développement futur ».

 

 

Une maîtrise totale de la production

Le PDG de l’entreprise, Benedetto Vigna, a souligné les avantages de la construction d’une nouvelle usine pour le prochain véhicule électrique : « La Ferrari entièrement électrique nécessite de nouvelles technologies, composants et processus, que nous voulons concevoir, fabriquer et fabriquer à la main ici à Maranello. C’est pourquoi nous avons investi spécifiquement dans l’E-building, cela nous permettra d’entretenir notre savoir-faire interne et de conserver notre avantage concurrentiel dans les années à venir. »

La décision de produire des batteries et des moteurs en interne est une intention significative dans la volonté de Ferrari d’avoir un contrôle maximal sur ses futurs produits. Plus de 300 collaborateurs travailleront dans le bâtiment E. La formation pour les nouvelles lignes de production a commencé il y a plus de deux ans et Ferrari a déclaré que le processus était vital pour « renforcer les connaissances » nécessaires à la production de moteurs et à l’assemblage de batteries. Un « made in Italy » qui en fera réfléchir d’autres !

Silva Gabrielli, Chief Digital and Data Officer chez Ferrari , a déclaré que pour le développement de l’E-Building, ils ont exploré « toutes les dernières technologies qui soutiennent ce type de structure industrielle et ont identifié les plus prometteuses pour les 20 prochaines années ». Le point culminant est la technologie ultra-large bande (UWB) intégrée à l’infrastructure, offrant sécurité et « précision de positionnement précise ». Ferrari affirme que l’E-Building est déjà « pleinement opérationnel » et est actuellement en « phase d’accélération ». L’entreprise n’a pas fourni de détails sur le début officiel de la production, ni sur les modèles particuliers qui seront produits dans la nouvelle usine.

 

Source : Ferrari

(9 commentaires)

  1. Avec la santé financière insolente de Ferrari, ils peuvent tout se permettre. Tant mieux pour eux et leurs clients

    1. Bon …. en principe BNP donne 10 fois plus de dividendes pour la meme somme investie , insolant ….

  2. Dans 30 ans, ce bâtiment sera en train de pourrir et les gens de Ferrari passeront devant en rigolant « Comment on a pu être si con ? Tu te souviens ? ».

    1. @Franck Boizard : pourquoi sera-t-il en train de pourrir ?

      Vous dites cela juste parce qu’il peut permettre l’assemblage de VE ?
      En fait vous n’avez pas lu l’article de Nicolas…
      Ce bâtiment permet l’assemblage de VE mais aussi de VT et de VH. Il permet de faire des économies de chauffage et de climatisation, récupère intelligemment les eaux de pluie pour les réutiliser (comme vous faites chez vous si vous avec un récupérateur d’eau de pluie ou une citerne enterrée en fait…), etc.

      Pourquoi voulez vous que ce bâtiment pourrisse dans 30 ans à part si une guerre thermonucléaire nous vitrifie tous d’ici là ?

      Oubliez un peu votre détestation du VE pour vous concentrer sur un bâtiment qui utilise moins de ressources, moins d’énergie, etc et qui était nécessaire dans la croissance de l’entreprise Ferrari.

        1. Au hasard……Parce que cela coûte cher ?

          C’est d’ailleurs la démarche de l’installation des PV qui ont un amortissement sur 15 à 20 ans actuellement mais cela dépend du prix du kWh.

          Sans même parler d’écologie ou autre, économiser de l’énergie c’est bon pour votre propre portefeuille.

          Pourquoi économiser de l’eau en réemployant l’eau de pluie ? Ben…….parce que cela coûte cher aussi 🙂
          Et que si vous cela ne vous gène pas d’uriner et déféquer dans de l’eau potable, pour beaucoup c’est un souci.
          Vous arrosez votre jardin à l’eau du robinet ?

          Là encore, nulle question d’écologie ou, comme vous aimez à l’écrire, de « carbophobie », mais simplement une question comptable.

  3. Usine spectaculaire! Prix?
    Etre ouvrier chez Ferrari a Maranelo doit etre plus valorisant et rendré plus fière qu’être directeur chez un généraliste.!!!
    C’est Comme travailler au chantier de Notre-Dame! Ça doit être quekque chose de spécial.

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