Maserati, parent pauvre de la synergie FCA ?
On le sait, Sergio Marchionne avait fait de l’augmentation substantielle des volumes l’alpha et l’omega de sa stratégie de relance des franchises du groupe. Cette approche incluait aussi Ferrari, qui avait pour tradition de limiter sa production. Sauf que cette stratégie n’a pas fonctionné pour toutes les marques. Si Jeep apparaît comme le grand gagnant de l’ère Marchionne et que Alfa Romeo relève la tête -doucement mais sûrement- d’autres marques font grise mine. Fiat est hyper-dépendant de la 500, qui ne peut à elle seule porter un constructeur. Sans parler de Lancia, devenue « spectrale » et dont le sacrifice est indigne de son passé, Maserati cale à son tour.
En effet, pour le Trident, l’année 2018 est bien mauvaise. A la fin de l’été, Maserati affichait un bilan de ventes de 26400 véhicules, bien loin de l’objectif de 50 000 ventes affiché en Juin, et qui était lui-même une réévaluation à la baisse de l’ambitieux objectif de 75000 ventes fixé par Marchionne. Les chiffres sont en recul sur tous les marchés. Aux États-Unis, zone cruciale, Maserati est en baisse de 16% par rapport à 2017 et n’a pas franchi les 10 000 unités. Certains évoqueront aussi le ralentissement du marché chinois ou la mise en place des nouvelles normes WLTP pour justifier ces performances en berne, mais ces « excuses » ont bon dos et masquent de vrais soucis.
Les erreurs à ne pas reproduire
D’abord, l’absence de nouveautés. Certes, le SUV Levante ne date que de 2016 et son arrivée fut (modérément) salvatrice pour doper les ventes, notamment en 2017, mais le reste de la gamme tire sur la corde. La GranTurismo soufflera ainsi ses 12 bougies l’an prochain. La Ghibli et la Quattroporte datent de 2013, ce qui est déjà très long dans l’industrie automobile moderne. Les restylages et les versions spéciales, comme le Levante Trofeo, ne suffisent pas à tenir la cadence. Le plan 2022 parviendra-t-il à inverser la tendance ?
Ensuite, c’est la stratégie de positionnement de la marque qui a fait défaut , point sur lequel insiste justement Mike Manley : Lors de la conférence présentant les résultats du 3e trimestre, il a décrié la direction commune instaurée pour gérer les deux blasons. « Avec du recul, avoir mis Alfa Romeo et Maserati sur le même pied a eu deux conséquences. Tout d’abord, nous avons réduit notre attention sur la marque Maserati. Deuxièmement, Maserati a été traitée pendant un certain temps presque comme s’il s’agissait d’une marque autre que de luxe, mais pour le marché de masse, ce qui n’est pas la façon dont une marque de luxe de son niveau devrait être traitée. « . Question de philosophie donc, à se demander si le Trident et le Biscione se cannibalisent ? Toujours est-il que la volonté de faire évoluer Maserati, constructeur de prestige exclusif, vers une marque premium à diffusion plus large sur le modèle Porsche, a échoué. La Ghibli « dieselisée » symbolisait cette stratégie d’ouverture qui avait fait hurler les puristes mais qui s’est heurtée à la suprématie germanique.
Ces erreurs semblent avoir été comprises, puisque Manley a rappelé à la tête du Trident Harald Wester, qui avait dirigé la marque entre 2008 et 2016, et a débauché un cadre marketing de Ferrari, Jean-Phlippe Leloup, qui, à la tête de la nouvelle structure Maserati Commercial, doit repositionner le Trident et travailler sur son image. Mais quoi qu’il en soit, l’offre produit elle seule pourra réellement rectifier le tir.
Ce constat en amène un autre: dans une industrie automobile toujours plus financiarisée et obnubilée par les « volumes », le respect de l’âme et de l’histoire d’une marque sont des paramètres à ne pas négliger, surtout quand il s’agit d’un nom aussi prestigieux.
Je viens de faire un tour sur leur site. j’ai également configurer plusieurs modèles, et je ne comprend pas pourquoi ça ne marche pas. il sont dans la même gamme de prix que la concurrence, voir en dessus. Mais j’ai une théorie, c’est un peu comme ceux qui achète une clio, un iphone, il ne réfléchisse pas. Ils ce content de faire comme le voisin, ou privilégie la marque au produit. Bordeeeeeel!
Et la fiabilité ? on en parle jamais …
Exacte, mais ce n’est pas plus capricieux que Ferrari ou Lamborghini contrairement a ce que l’ont pourrait penser.
Si l’on veut une super sportive fiable, il vau mieux ce tourner ver les japonnais. La GT R ou la NSX… Apres… certain diront que le prestige n’est pas le même…
Ou une Porsche, leur cible comme l’indique l’article…
Et être dans la même gamme que le ou les leader(s) n’est pas suffisant : face aux REFERENCES (justifiées ou pas, là n’est pas la question) on ne peut pas se permettre de ne pas en offrir plus… Une Quattroporte (outsider) était plus chère que la S8 (Référence) avec 2 roues motrices de moins, des chevaux en moins de la performance en moins et la fiabilité à prouver (mais une jolie gueule, il faut le reconnaitre)… Et regardez les Maserati en occasions récentes, vu comment elles vieillissent mal, les références en était bien et à juste titre
Le choix du voisin est aussi ce qui va dicter la valeur de revente. Hors qui dépense 100 000€ prendra forcément en compte sa dépréciation sur les 5-6 premières années, que ce soit directement (achat puis vente) ou indirectement (coût du leasing). Et cette dépréciation élevée pourra facilement doubler le coût de revient d’une voiture.
Donc ce n’est pas seulement du conformisme, mais aussi une logique économique.
Et enfin, en termes de prestation et fiabilité, Maserati est quand même souvent un cran en dessous des Jag’, Porsche et autre constructeurs hdg. Cela parait peu important quand tu es un passionné qui n’a pas l’intention d’acheter ce genre de voiture dans un futur proche, mais quand tu dois sortir tes deniers cela entre certainement en ligne de compte.
L’erreur a peut être surtout été de rapprocher Maserati de Alfa au lieu de Ferrari, pour moi le plus simple serait que FCA vende Maserati à Ferrari qui en ferait sa marque « d’accès » avec des berlines et SUV.
Maserati pourra retravailler son image comme il le souhaite, tant qu’il ne développe pas un plan produits à la hauteur de ses espérances ça ne marchera pas.
Mis à part pour un élément de différenciation (marre de voir des Allemandes ou Britanniques) je ne vois pas ce qui pousse un client à venir chez eux.
Pourquoi ne pas positionner Maserati dans une gamme face à Aston Martin (des GT luxueuses et performantes), Alfa face à Jaguar (des sportives familiales avec du temperament, et de tout gabarit-La 1300 junior n’etait pas un paquebot ), et Lancia face à Lotus (des sportives à « petite motorisation », -6 cyl.)
Tu fais quoi de Ferrari, si tu positionnes Maserati face à Aston Martin?
En terme Prix/produits Aston est en concurrence Avec Ferrari et Lamborghini.
Je veux bien que officiellement, Ferrari ne fasse plus partie de FCA, mais les Agnelli ne vont pas se tirer des balles dans le pieds.
Quant à Lancia hélas Marchionne a tué la marque 🙁
Porsche et Ferrari ne sont déjà pas réellement concurrent, leurs clientèles sont relativement disjointe (La Ferrari est à la pointe de l’Art(isanat) et Porsche une vision de la parfaite ingénierie)… Alors je ne pense pas Aston en compétition avec Ferrari : Même segment CSP+++ mais pas les mêmes attentes…
Ferrari et Aston Martin, c´est la même gamme de Prix, Services, et puissance.
La clientèle est également assez proche.
Il y a également cet aspect « artisanat » qui est bien présent.
Une Aston est entre une Lamborghini et une Ferrari Niveau tarification.
Une Rapide coute presque 50% de plus qu´une Panamera. Et même plus chère qu´une Continental. La différence Avec Maserati est également très importante.
J´avais fait une étude sur le Sujet il y a quelques mois…
Ferrari, c’est le fleuron. Le demonstrateur technologique à part. Un peu comme Bugatti pour VW. Avec une différence, une gamme et plus accessible. Pour moi, je vois Aston comme des super jaguar, avec une pointe de Rolls dans l’esprit de la présentation. A la fois sportive et classe… Comme une Maserati. Ferrari y mets moins de forme, comme Lambo. Avec l’une on vas au casino en smoking, avec l’autre, en survet, claquettes, chaussettes en portant plus de chrome sur soi que sur la voiture. Même si elles sont performantes, elles sont à part…
On n´a pas de commentaires de Bruce sur son ex-idôle? 😉
Maintenant faut pas s´étonner, les Clients ne sont pas totalement idiots.
Effectivement on un coupé/Roadster antédiluvient qui utilisait encore jusqu´à peu une Radio et un combiné GPS que l´on retrouvait aussi sur une Peugeot 207, les Ghibli, Quattroporte et Levante reprenaient une base technique (pour le Levante, la plateforme n´est pas la Giorgio, mais celle de la Ghibli, donc Chrysler) et partiellement des motorisations essence (le moteur le plus vendu était le Pentastar), le tout Avec un réseau de Distribution plus sélectif que chez Porsche et jouant ouvertement la carte du luxe, sans en offrir les prestations produit.
C´est un peu comme si Rolls essayait de vendre des voitures entre 50000 et 100000€ en prenant la plateforme traction de BMW et des moteurs PSA.
Base techniques et motorisations chrysler je voulais dire 😉
Décidément, t’insistes avec la base Chrysler des dernières Maserati. Sauf qu’à part de vieilles rumeurs, il n’est stipulé nulle part que c’est le cas. Idem pour les moteurs, cités comme d’origine Ferrari.
Quand à Rolls-Royce, les moteurs et de nombreux éléments viennent bien de chez BMW. Quand à l’autoradio et le GPS « de 207 », c’est peut-être parce que c’est le même fournisseur.
Décidément, toujours aussi mauvaise langue, le greg.?
Les V6 Maserati sont dérivés du V6 Pentastar.
Les V8 sont développés par Ferrari.
La plateforme est bien basée sur une Architecture Chrysler, c´est ce qu´avait démontré une enquête du LA Times en 2014.
Accessoirement, si tu branchais un peu ton cerveau, qu´est ce qui est le plus logique?
Que FCA développe une toute Nouvelle plateforme Propulsion, inaugurée en 2012, l´utilise pour 3 voitures, puis l´abandonne pour re-développer une autre toute Nouvelle Architecture Propulsion pour Alfa?
Achètes-toi une crédibilité 😉
« Les V6 Maserati sont dérivés du V6 Pentastar. »
Sources?
« La plateforme est bien basée sur une Architecture Chrysler, c´est ce qu´avait démontré une enquête du LA Times en 2014. »
Idem.
« Accessoirement, si tu branchais un peu ton cerveau, qu´est ce qui est le plus logique? »
Mon cerveau est bien branché (par contre, je me pose des questions au sujet du tien – réponse du berger à la bergère;) ).
La logique? C’est d’utiliser le meilleur moteur – en l’occurrence le Ferrari. Après tout, le V6 biturbo Alfa Romeo est dérivé du V8 Ferrari (tu sais, le V6 dont tu prétendais toi-même qu’il est dérivé du V6 Pentastar).
« Achètes-toi une crédibilité ? »
Venant du deuxième fanboy-allemandes de service du site, tu es mal placé pour parler, hein.;)
Mes sources (au passage) :
https://it.wikipedia.org/wiki/Maserati_Quattroporte_(2013)
https://it.wikipedia.org/wiki/Maserati_Levante
https://it.wikipedia.org/wiki/Maserati_Ghibli_(2013)
https://it.wikipedia.org/wiki/Pianale_Maserati_M156
Voilà, le débat est clos. A moins que tu ne considères comme certains que le Wikipedia est une source non fiable et que – accessoirement – les italiens sont des menteurs. 😉
Mike Manley à raison, Maserati à été mal positionné et n’aurait jamais dû « descendre en gamme ». Maserati c’est luxe-sport, pas du premium. Et comme pour appuyer ses propos, il a remis à la tête de la marque au trident Harald Western- que j’apprécie beaucoup- un connaisseur.
En tout cas, ça change de l’ère Marchionne et redonne de l’espoir à ceux qui sont attachés au groupe italo-américain.
Ah oui, autre chose : j’espère que la prochaine bonne nouvelle sera la suppression du SUV Ferrari.?
Arf, je n’avais pas vu (foutu correcteur au passage). Il fallait lire Harald Wester, bien sûr. 🙂
je crains qu’il n’y ai pas que Maserati qui ai été mal géré par Marchionne. Ce gars, qui fut un temps le PDG de l’automobile le mieux payé du monde du fait de montage financiers foireux, était d’une incompétence notoire. Et dire qu’on fait chier Ghosn qui, lui, a su donner à Renault une vraie vision industrielle et une vision internationale tout en gagnant moins ?!?