Viry vent debout
Quelques jours plus tôt, Viry avait diffusé un communiqué dans lequel étaient fustigées les errances du management de l’écurie et du groupe Renault, qui amènent à vouloir sacrifier, en bouc-émissaire idéal, un patrimoine technologique et une aventure sportive lancée comme un immense défi Français 50 ans plus tôt, sur l’autel de la rentabilité économique. D’un point de l’histoire et de l’image, tout autant que sur le plan économique et social pour le site lui-même et les nombreux sous-traitants associés, et au regard des investissements et de l’état d’avancement du projet 2026, ce choix résonne comme une trahison et une honte.
Action à Monza
Ainsi, les actions se multiplient. Une pétition circule, les politiques sont interpellés et une action symbolique sera menée à Monza. Dans un nouveau communiqué, le CSE (conseil social et économique) annonce qu’une centaine de collaborateurs du site feront le déplacement lors du grand prix d’Italie, avec une présence en tribune qui se matérialisera par un dress code (t-shirt Alpine, message #viryontrack et brassards noirs) et des banderoles revendicatives, tout en restant dans le respect.
Dans la mesure du possible, des opérateurs présents dans les stands Alpine participeront à cette action (il sera intéressant de voir comment cela se déroule en interne), sans pour autant entraver le bon fonctionnement de l’écurie et des voitures, contrairement à ce qui s’était passé en 2000 avec les ingénieurs Peugeot et Prost GP. En parallèle, le même jour à Viry-Châtillon, les autres salariés seront en grève, par solidarité avec ce mouvement. Des élus locaux doivent se déplacer et afficher leur soutien à cette mobilisation, de même que la population locale si elle le souhaite.
Monza n’est pas un grand prix anodin, puisque le « temple de la vitesse » est considéré comme LE circuit qui repose le plus sur le moteur pour avoir de la performance. Il est certain qu’un mauvais grand prix à Monza de l’équipe donnerait du grain à moudre à ceux qui veulent mettre le moteur Français à la poubelle, quand bien même cela ne présage en rien de ce que donnerait le nouveau V6 de 2026…
Briatore couvre ses arrières
On sent en effet que la tension monte. Oliver Oakes et Flavio Briatore ont déjà commencé à se couvrir et à essayer de désamorcer la crise, surtout pour le second, dont le retour est très contesté et qui est pointé du doigt par certains comme l’instigateur de coup de Trafalgar. Ce sont les « dirigeants précédents » d’Alpine qui sont pointés du doigt. Briatore refuse d’endosser le rôle du méchant : « En ce qui concerne le moteur, la décision avait déjà été prise par la direction, et pour moi c’est très bien », explique l’Italien. « Tout ce que notre président décide, c’est très bien. C’était déjà décidé peu avant mon arrivée dans l’équipe. Non, je ne suis pas tout le temps le méchant… Tout le reste peut m’être reproché, mais pas cette fois. » Un clin d’œil au Crashgate ? On devine bien toutefois que Viry semble totalement méprisée, et que Enstone a remporté le bras de fer.