F1 – Spa 2018 : Vettel remporte la bataille des Ardennes

L’épreuve de Formule Un sur le mythique circuit de Spa Francorchamps voit Sebastian Vettel l’emporter sur Hamilton. Au départ, ce fut encore une « pluie de carbone » avec un accident spectaculaire.

Mise en grille

Après des qualifications un peu folles qui ont vu la grosse surprise Racing Point Force India prendre les 3 et 4e places, et Grosjean la 5e devant Räikkönen. La course promet une belle bagarre en tête entre Hamilton et Vettel (avantage Vettel sur le sec ?) ainsi que pour le podium avec la deuxième Ferrari qui part de la 6e place, mais aussi Bottas sur la deuxième Mercedes qui part de l’arrière de la grille.

L’évolution des Red Bull, des Haas, des Force India, mais aussi l’éventuelle remontée de Renault et la tenue de Toro Rosso sera intéressante à suivre. Sans compter sur les aléas météo même si pour le moment, la pluie n’est pas annoncée. A noter que Sainz et Vandoorne ont changé leur moteur. En partant de la fin, on a donc Vandoorne, Sainz, Hülkenberg et Bottas.

Depuis plusieurs courses, les autres écuries se demandent comment fait Ferrari pour faire des départs canon. Une astuce activée depuis le volant ? Un truc pour mieux trouver le point de patinage de l’embrayage et sauter hors de la place sur la grille ? On verra si aujourd’hui ce sera le cas. Même si cela commence à dater, nul doute que Romain Grosjean aura l’épreuve 2012 en tête avec son premier virage catastrophique.

Départ chaotique

Tout le monde devant est en super tendres. D’autres plus loin vont tenter la stratégie décalée comme Sainz. Pas évident. Les voitures se rangent sur la grille.

A l’extinction des feux rouges, Hamilton part très bien. Mais derrière Alonso s’envole ! Encore une fois à la source ! Touchette avec Hülkenberg visiblement. Dans Kemmel, Vettel réussit à prendre l’aspiration d’Hamilton et le passe aux Combes. Voiture de sécurité (SC) ! Räikkönen de son côté a la roue arrière droite crevée. La Renault de Hülk percute violemment Alonso qui s’envole sur la Sauber de Leclerc. Pour Raïkkönen, c’est visiblement Ricciardo qui a touché la Ferrari. On rentre la voiture aux stands, plus d’aileron arrière. C’est le bazar. Et c’est une valse de passage aux stands.

Faisons le point, on a donc Vettel qui a pu passer Hamilton juste avant l’ordre officiel de SC. Suivent Perez qui a passé Ocon, Verstappen qui a pu passer Grosjean, Magnussen, Gasly, Ericsson et Sirotkin. Raïkkönen a chaussé des pneus medium. Derrière lui, on trouve Vandoorne et Bottas qui a dû repasser par les stands après avoir éclaté son aileron arrière sur une Williams. Ricciardo revient en piste, mais très en retard, à un tour.

Le HALO est sans doute très moche, mais ici, il a probablement évité des blessures à Leclerc. La McLaren d’Alonso est en effet retombée dessus.

« Restart »

Allez, la voiture de sécurité s’efface à la fin du 4e tour. Vettel joue au chat et la souris avec Hamilton. C’est parti ! Hamilton la joue à l’intox mais cela ne passe pas à la chicane de l’arrêt de bus. Vettel a créé un petit écart et tente de mettre Hamilton à plus d’une seconde. Pour l’instant le DRS n’est pas autorisé.

Vettel appuie sur le « champignon ». Meilleur tour en course et 1,6 seconde d’avance sur la Mercedes. Derrière, les Racing Point se font décrocher (2,5 secondes de retard de Perez sur Hamilton). Verstappen est derrière Ocon et devrait avoir le DRS d’ici peu. Ocon ferme la porte mais Verstappen a plus de vitesse et passe le Français aux Combes. Très joli passage. Et de suite, la Red Bull s’échappe. Ocon n’est pas sur la même stratégie visiblement.

Devant, Vettel a la course en main. 2,6 secondes d’avance sur Hamilton. Bottas passe Hartley dans le raidillon de l’Eau Rouge ! Incroyable. Iceman repasse aux stands, coup de vis sur l’aileron. Course à oublier sans doute. Mais comme on ne sait jamais ici, il repart en piste. Bottas dépasse Sainz dans Kemmel. Le voilà 12e, derrière les deux Williams. Et voilà, Kimi abandonne finalement. Le fond plat a dû être touché.

Tour 10/44

Max « la menace » Verstappen passe Perez à la fin de Kemmel avec l’aide du DRS et de la pleine puissance du Renault. Voilà le batave 3e du GP. C’est le minimum qu’il vise cet après-midi. Ricciardo de son côté est bon dernier, 17e en course. Bottas s’intercale entre les deux Williams en passant Stroll. Sirotkin ne devrait être qu’une formalité dans quelques hectomètres. C’est fait au 12e tour. Il sort de l’eau rouge à fond et profite de Kemmel pour aspirer la Williams.

Vettel est toujours en tête avec 3,7 secondes d’avance. Hamilton essaie de le garder à portée de tir et qui sait. Derrière, Verstappen est à 12 secondes de Hamilton, Perez à 8 secondes derrière, Ocon à 3 secondes, puis Grosjean à 3, Magnussen avec le même écart. Bottas de son côté est 10e à 1,5 secondes d’Ericsson sur Sauber. Gasly est 8e. Hamilton semble revenir en ce 16e tour. Une différence d’usure des pneumatiques ?

Nico Hüllkenberg est convoqué chez les commissaires de course pour s’expliquer. Est-ce un souci mécanique qui ne lui a pas permis de freiner ? Ou une « panne de cerveau » ? En 2012, Grosjean avait pris 1 GP de suspension. Qu’en sera-t-il en 2018 ?

Mercedes joue l’intox dans les stands en sortant les mécanos. Mais les changements pour les leaders devraient être un peu plus tard. On arrive vers la mi-course tout de même ! Hamilton revient à 3,3 secondes.

Tour 20/44

Avec tout cela, on en oublie l’arrière. Bottas a passé Sirotkin et Gasly. Le voilà 8e derrière les deux Haas de Grosjean (6) et Magnussen (7). Hamilton plonge dans les stands au 22e tour ! Il va tenter l’undercut. C’est à dire rentrer un tour plus tôt que Ferrari et Vettel et compter sur un tour de sorti d’enfer pour passer devant ou revenir à 1 seconde. Il comptait 3 secondes de retard.

Ferrari réagit et fait rentrer Vettel. « box box box » ! Verstappen pourrait être le chien dans le jeu de quille. C’est du rapide chez les rouges. 2,2 secondes. Impeccable pour Vettel qui ressort devant Verstappen. Mais, Hamilton va avoir le DRS et l’aspiration dans Kemmel. Ca passe tranquillement. 1,3 seconde d’écart maintenant.

Mais, Vettel semble avoir déjà ses gommes en température et reprend le large. 1,8 seconde. Chez Haas, on se prépare. Grosjean est dans les stands. C’est moins rapide que chez Mercedes et Ferrari. 3,1 secondes. Mais depuis l’Australie on fait très attention dans l’écurie américaine. Romain repart devant Sirotkin, derrière Ericsson. Il a un peu d’espace et va pouvoir garder son rythme.

Tour 25/44

Au tour 25, c’est chez Racing Point Force India qu’on se prépare. Pour Ocon. On marque Grosjean à la culotte. Pas de souci, le poulain Mercedes repart devant Grosjean. Il est même devant Ericsson. Perez imite son coéquipier un tour plus tard. Gasly rentre aussi. 2,4 secondes d’arrêt seulement pour la Toro Rosso.

Avec le jeu des arrêts aux stands, Bottas est remonté 4e et cravache. Perez est 5, Magnussen (non arrêté encore) 6, Ocon 7 puis Ericsson (pas d’arrêt), Grosjean et Gasly. Verstappen rentre à la fin du 26e tour et repart 3e. Ericsson rentre et libère Grosjean. Magnussen s’est aussi arrêté. Dans le top 10, il n’y a donc plus que Bottas à s’arrêter. Mais, il est rentré après le départ et la perte de son aileron.

Hartley passe Ericsson et rentre dans les points. Ericsson contre-attaque et passe Hartley à la source. Mais la Toro Rosso repasse dans Kemmel. Ericsson aurait dû attendre ! Devant, Vettel a remis un écart conséquent sur Hamilton. En outre, Mercedes indique à son pilote que les pneus se dégradent (blistering). La Mercedes baisse de rythme. Ericsson repasse Hartley dans la ligne droite de Kemmel. C’est bon pour Gasly cette bagarre.

Tour 30/44

Bottas rentre au stand pour changer de gommes. Il ressort derrière Ocon, mais à 1,5 seconde seulement. La Mercedes a de quoi doubler les deux « RPFI ». Si les monoplaces roses finissent 5 et 6e, cela fera 18 points pour une écurie qui repart de 0 ce weekend. Bottas est dans l’échappement de Ocon à la source. Dans Kemmel, c’est une formalité. Ocon ne cherche pas à batailler. C’est inutile et c’est la « maison mère ». Ricciardo met pied à terre définitivement. 5e abandon.

Le circuit a beau être long de 7 km, les leaders reviennent sur les « retardataires ». Est-ce que cela va influer sur les 5,5 secondes d’avance de Vettel sur Hamilton ? Bottas lui revient à 3,6 secondes de Perez. La jonction devrait se faire rapidement. Pour Haas, c’est les 7 et 8e places. Gasly est à 7 secondes, Ericsson à 8 secondes. Sainz est hors des points à 7 secondes derrière. Il tente de rentrer dans les points.

Bon, l’intérêt actuel en piste est surtout tourné vers Perez et Bottas. La Mercedes est encore à 3 secondes ! Les deux pilotes sont dans le même temps au tour. Bottas pousse de nouveau et se rapproche à 8 dixièmes. Il reste 4 passages par Kemmel. Cela passe par l’extérieur au freinage des Combes. Bottas est 4e. Enorme remontée pour Bottas qui en plus a cassé son aileron avant au départ. Cela montre la différence entre les 2 premières écuries Ferrari/Mercedes et les autres. Sainz semble avoir abdiqué pour les points.

Arrivée

Vettel l’emporte après une course marquée par un départ pour le moins chaotique. C’est sa 52e victoire en carrière. Il devance Hamilton et Verstappen. Bottas prend une belle 4e place devant Perez, Ocon, Grosjean, Magnussen, Gasly et Ericsson. Dernier en course, Vandoorne, local, a moins d’applaudissements que Verstappen.

[Mise à jour 19h : Nico Hülkenberg reçoit 10 places de pénalité sur la grille de Monza et 3 points sur sa superlicence. Il en cumule 4 pour le moment. On pourra noter que Hülkenberg a admis avoir raté son freinage, éliminé 4 concurrents, mis en jeu la sécurité de 2 pilotes au moins. Mais, pas de GP de suspension pour lui.

Bottas de son côté a reçu 5 secondes de pénalité et 2 points pour son accrochage avec Sirotkin au départ. Il conserve sa 4e place.]

P # NAME
1 5 S.VETTEL
2 44 L.HAMILTON
3 33 M.VERSTAPPEN
4 77 V.BOTTAS
5 11 S.PEREZ
6 31 E.OCON
7 8 R.GROSJEAN
8 20 K.MAGNUSSEN
9 10 P.GASLY
10 9 M.ERICSSON
11 55 C.SAINZ
12 35 S.SIROTKIN
13 18 L.STROLL
14 28 B.HARTLEY
15 2 S.VANDOORNE
Abandon 3 D.RICCIARDO
Abandon 7 K.RÄIKKÖNEN
Abandon 16 C.LECLERC
Abandon 14 F.ALONSO
Abandon 27 N.HULKENBERG

Classements

Au classement pilotes, Vettel reprend 7 points avant Monza « chez Ferrari ». Mais, Hamilton reste en tête avec 17 points d’avance. Räikkönen voit Bottas revenir à 2 petits points après une course « chat noir ». Verstappen double enfin Ricciardo pour la 5e place.

Pos Pilote Pts
1 Lewis Hamilton HAM 231
2 Sebastian Vettel VET 214
3 Kimi Räikkönen RAI 146
4 Valtteri Bottas BOT 144
5 Max Verstappen VER 120
6 Daniel Ricciardo RIC 118
7 Nico Hulkenberg HUL 52
8 Kevin Magnussen MAG 49
9 Fernando Alonso ALO 44
10 Sergio Perez PER 40
11 Esteban Ocon OCO 37
12 Carlos Sainz SAI 30
13 Pierre Gasly GAS 28
14 Romain Grosjean GRO 27
15 Charles Leclerc LEC 13
16 Stoffel Vandoorne VAN 8
17 Marcus Ericsson ERI 6
18 Lance Stroll STR 4
19 Brendon Hartley HAR 2
20 Sergey Sirotkin SIR 0

Au classement par écurie, Force India a donc perdu tous ses points. Mais, Racing Point Force India fait une entrée fracassante avec 18 points. Les voilà déjà en passe de doubler Sauber et déjà loin devant Williams toujours bon dernier.

Devant, Mercedes profite des malheurs de Raïkkönen pour augmenter son avance de 5 points malgré la victoire de Vettel. Haas revient à 6 longueurs de Renault. Danger pour les jaunes.

Pos Ecurie Points
1 Mercedes 375
2 Ferrari 360
3 Red Bull Racing TAG Heuer 238
4 Renault 82
5 Haas Ferrari 76
6 McLaren Renault 52
7 Scuderia Toro Rosso Honda 30
8 Sauber Ferrari 19
9 Racing Point Force India 18
10 Williams Mercedes 4

Prochain rendez-vous le weekend prochain avec le GP d’Italie 2018 à Monza. Quant à nous, nous reviendrons sur cette épreuve belge avec une sélections des photos de Michaël.

Illustration : Michael Dautremont/Leblogauto.com

(14 commentaires)

    1. La distance est toujours la même, 305km, mais comme le circuit est le plus long du championnat, on y fait le moins de tours 😉

      1. Après, c’est vrai que Spa est très rapide. Et pourtant il a été ralenti plusieurs fois (cf. l’article de présentation avec l’historique du circuit : https://www.leblogauto.com/2018/08/f1-belgique-2018-presentation-photos.html ).

        Aujourd’hui, la voiture de sécurité fait « perdre du temps » et poutant, 1h23m30 de course.
        Le temps moyen d’un GP c’est 1h30. Là on est un poil plus « lent » que l’Autriche (1h22).
        Habituellement dans la saison, l’Australie est aussi sur 1h20, Monza est le plus rapide avec 1h15 environ.

        1. Je ne dis pas le contraire, vous avez raison, reste que je trouve ça hyper court, dommage que 2h ne soit pas la norme standard pour un GP..

          1. 2h est la durée max 🙂 si un GP va à 2h, il est interrompu et déclaré terminé (cela arrive très rarement).

            Le gros souci de la F1 (pas qu’elle) est que 300/350 km et 1h30 à 1h50 environ est un format déjà trop long par rapport au spectacle offert.
            Avant, quand on ravitaillait en essence, quand on avait des gommes pouvant aller loin, mais lentement, quand il y avait des défaillances, etc. c’était top.
            On a eu jusque dans les années 2000, des GP qui ont été chamboulés par des moteurs en fumées, des suspensions qui lâchaient, des erreurs dans les stands, ou des remontées de folie (voire des pannes d’essence !).

            Désormais, tout est calibré au poil de pouïème près.
            Reste le départ qui est toujours intense, les premiers tours quand la voiture de sécurité ne rentre pas en piste au bout de 1 ou 2 virages 🙂 et….c’est tout ou presque.
            Au niveau des rebondissements, il faut des pilotes de pointes partant de derrière pour avoir un peu de frisson.

            Le GP d’hier fut sympathique.
            Avec Bottas devant remonter, la petite incertitude lors du changement de pneus de Hamilton et Vettel.
            Mais sinon…
            Avec l’obligation d’avoir des moulins ultra-fiables, la F1 perd l’incertitude de la casse mécanique.
            Désormais, on abandonne car on a un petit bout du fond plat cassé (Räikkönen), ou parce qu’on commence à déceler un souci moteur sur la télémétrie et qu’il faut tout couper en urgence.

            Enlever cette cochonnerie de fiabilité donnerait 2 améliorations :
            – retour des casses moteur. En effet, il y aurait toujours certains qui voudront aller aux limites mécaniques et casseront, quand d’autres plus conservateurs passeront entre les gouttes, ou pas. > Suspense jusqu’au dernier tour
            – baisse des coûts. Fiabiliser un Power Unit (PU) coûte énormément plus cher que de consommer 10 PU par saison et par voiture. En outre, la fiabilisation ralentit toute réaction. Il faut passer énormément de temps au banc, en simulation, en vérifications, etc avant d’introduire une nouvelle version du moteur. Et en plus il faut « jouer » avec les pénalités pour l’introduire au bon moment.

            Pour en revenir aux 1h20 trop courtes, oui sans doute. Mais c’est le « prix » à payer pour avoir de vrais circuits rapides et pas des parkings made in Tilke sans relief 😉 (ou des particularités historiques comme Monaco).
            La F1 a envisagé il y a qq mois de passer à 2 courses, comme plein d’autres championnats. Là je pense que cela en serait fini de l’esprit F1.

            En 1950, à part Silverstone et Bremgarten (Suisse) qui n’ont duré que 2h et qq (300 à 325 km), tous les autres étaient bien plus longs en distance ou en longueur.
            Monaco 1950, c’est 100 tours ! Que 318 km, mais 3h et qq de course 😀
            Que dire des Indy 500 (qui n’iront pas au terme des 200 tours), ou du GP de Reims, 3h et 500 km comme Monza, ou Spa sur le grand-circuit.

            On était déjà très loin des formats de Grand-Prix des débuts (avant la création du championnat du monde de F1).
            1906, premier grand-prix, en France, sur le circuit de la Sarthe. Mais, attention, quel circuit ! 100 km par tour 😀 🙂
            En gros, Le Mans, Saint Calais, La Ferté-Bernard.
            Le GP était sur 2 jours ! 6 tours le premier jour, 6 tours le second jour. Et pour réparer ? On se débrouille ! On file chez le maréchal-ferrant, ou le garagiste si on en trouve un (à l’époque, c’est une profession en devenir).
            Ah c’était autre chose.

          2. Pour Räikkönen, ce n’était pas un « petit bout de fond plat cassé », mais le côté gauche de l’aileron d’abîmé et le DRS qui ne se refermait plus complètement, il a essayé 10 tours puis abandonné car trop dangereux

  1. Je te rejoins globalement, j’ajouterai aussi qu’il faut virement cette aéro de merde beaucoup trop pénalisante si on veut du spectacle.

    Autrement, ça me laisse un gout mitigé ces GP trop courts, y a un poil d’action souvent au début comme tu le soulignes et après ça zone. Avec le sentiment que les pilotes viennent faire leurs quelques dizaines de tours et basta, plutôt qu’un vrai acharnement et plus d’inconnus sur des formats plus longs…

    « un format déjà trop long par rapport au spectacle offert. »

    Trop long par rapport à quoi et à qui ?

    Parce que là 1h15/1h30, c’est vraiment limite je trouve.

    1. « Trop long par rapport à quoi et à qui ? » > Par rapport au spectacle comme indiqué 🙂

      Prenons l’exemple du WRX. 5 tours par course, 6 en finale.
      En qualif, il y a environ 4 ou 5 groupes/courses, fois 4 qualif + 2 demi + 1 finale.
      Soit une 20aine de courses ultra-intenses avec autant de départs 🙂
      En prime, le WRX impose un passage par un tour joker, quand on veut. Cela donne des stratégies possibles, des rebondissements jusqu’à la fin, etc.
      Je passe outre l’ADN du rallycross de se frotter les portières.

      Le format du WTCR est intéressant aussi.
      3 courses par weekend (sur 2 jours pour des raisons de réparation et pour en donner aux spectateurs).
      Une course avec qualif libres, puis une course avec grille inversée et une course principale.

      Evidemment, le WRX est un peu à part (on peut rajouter dans le même format le Trophée Andros).
      Mais si on veut du spectacle, on pourrait par exemple envisager une course de 1h et un sprint de 30 minutes en F1.
      Reste que cela change totalement la nature du sport.

      Ici, on a 1h30 de course environ avec en moyenne 60 tours (Spa étant spécifique).
      Sur place, on voit donc 60 fois les voitures passer…c’est peu.
      En plus, une fois le bordel du départ passé, on va avoir un peu d’action devant soit. Et le tout pour un prix énorme.
      Ok il y a l’ambiance (et encore ce weekend à Spa c’était le boxon façon Castellet avec uniquement des chemins carrossés pour sortir…), il y a le fait d’être sur un circuit mythique, il peut y avoir des courses d’appui, etc.

      Devant sa télé, cela commence à 15h10, et hier c’était fini (ou presque hein, j’exagère un peu pour grossir le trait) à 15h20.
      C’est pauvre en « bagarre ». Reste le formidable spectacle de la technologie ultra-maîtrisée, de la stratégie appliquée, modifiée en qq secondes selon les aléas, etc.

      Ce vieux grigou de Ecclestone avait déclaré un jour (enfin plusieurs) qu’il faudrait des raccourcis dans les circuits avec possibilités de les emprunter X fois par GP (un peu comme en WRX).
      Et il avait aussi dit qu’il faudrait envisager des arrosages automatiques aléatoires des circuits pour simuler la pluie.
      Car il faut bien l’avouer…les qualifs de Spa furent « géniales » avec la pluie en Q3.

      Les qualifs tiens, parlons-en. La F1 a longtemps eu des qualifs format long genre 1h, tout le monde en piste, que le meilleur tour l’emporte.
      Souvent, cela finissait en attente de la bonne fenêtre de tir avec peu d’action en piste.
      Désormais…1 heure de qualif, 3 sessions avec « suspense » pour les éliminés, pas le droit à l’erreur ou presque, et une pole qui se joue sur 1 ou 2 tours max.
      Très bon format pour le spectacle. Reste la course 🙂

  2. Oui @Guallaume. C’était bien plus que cela hier.
    Mais c’était pour dire que désormais, un bout de fond plat cassé et la course est « foutue ».
    Tout le monde est extatique sur les coups de roues que se donnaient les Villeneuve, Arnoux, Pironi, etc.
    Mais aujourd’hui à la moindre touchette, c’est la dégringolade dans le tableau à l’arrivée.

    Pourquoi le parle du fond plat ? Car le fond plat et les fentes qui le parcourent, « scellent » le diffuseur.
    La moindre perturbation sur ce fond plat, et le scellement n’est plus symétrique, plus optimal. La voiture perd énormément en appui.
    Sans jouer les vieux cons avec du c’était mieux avant, l’aéro (que je trouve superbement géniale à décortiquer techniquement de mon point de vue d’ingénieur) est désormais trop primordiale et prend trop le pas sur le reste de la voiture et le pilote.

    1993 :
    https://images.cdn.circlesix.co/image/2/1200/630/5/1/wtf1.co.uk/wp-content/uploads/2016/12/1993williams02.jpg
    On peut voir les ailerons avant et arrière des F1. Des « gurney flaps » et…c’est à peu près tout.
    On peut voir « le début de la fin » avec la Benetton à nez haut (en jaune) et la Ferrari qui commence à remonter le museau.

    Début des années 2000 on commence à voir des ailerons de partout, encore plus ou moins droits.
    Ca bascule vers 2004…pour arriver aux « immondes » F1 de 2007/2008 (les ailerons avant à pont, les cornes, les cheminées, etc.).
    https://www.quartoknows.com/blog/quartodrives/wp-content/uploads/sites/4/2017/06/4444_2008_McLaren_F1_Espionage_Wacky_Wings_Finale_the_art_of_the_formula_1_race_car_stuart_codling_james_mann_.jpg

    Les ailerons actuels apparaissent en 2009. Avec l’immense contraste entre une Brawn GP ultra sobre (l’une des plus belles F1 modernes à mon sens), et la McLaren par exemple :
    https://thumbs.dreamstime.com/b/f1-2009-lewis-hamilton-mclaren-10646437.jpg

    Ce sont les mêmes formes pour les ailerons modernes mais en dentelle de carbone.
    C’est techniquement superbe, à la fois en conception et en technicité pour la fabrication.
    Mais c’est à mon avis bien trop.
    https://cdn.images.express.co.uk/img/dynamic/galleries/x701/344682.jpg

    Bref, oui le DRS était bloqué (ça encore ce n’est pas trop gênant) mais surtout l’aileron menaçait de céder.

  3. C’est bien ce qu’on répète ici à longueur de post de virer cette aéro de merde et remettre des moteurs qui gueulent ! Résumé en 2 lignes Thibaut !

    Cela dit, merci pour l’analyse comparative 🙂

    1. Les doigts n’ont d’existence que parce que la FIA fait un règlement à trou 🙂
      Si la section obligatoire allait plus loin, on aurait des nez « carrés » et pas bizaroïde.
      Après tout, la FIA impose bien la section centrale de l’aileron plate et sans rien.

      1. C’est triste à dire, mais je me découvre réac’ à force de voir ce qu’est devenue la F1 depuis 15 ans, puisqu’il me paraît évident qu’elle était bien mieux avant. A vous lire, je ne suis pas le seul, et pourtant je ne vois aucun motif de satisfaction dans ce constat, notamment dans le diagnostic livré par Thibaut que je partage (sauf sur la Brawn GP, mais c’est plus le règlement qu’il faut blâmer).

        Du coup, je suis dans l’approche où soit ce sport malade crève des suites de ses blessures, soit je le tiens loin de moi, chose que j’ai parfois peine à faire après tant d’années (15) à l’avoir si assidument suivi 🙁

        Mais plus que d’être vraiment réac’, je pense que c’est surtout la tristesse qui me domine : aéro torturé, look massacré, diktat de la fiabilité, bruit étouffé, prise de risque annihilée, règlement technique abject, règlement sportif infantilisant, pilotes pantins rendus immatures voire détestables, mais basse inflationniste des constructeurs, pilotes payants chassant les talentueux, diffusion à péage, et acharnement thérapeutique par tous les moyens artificiels possibles pour tenter de rendre la chose à nouveau séduisante… Bref, tout ce qu’on appelle le « progrès », mais qui va irrémédiablement à l’encontre de ce qui faisait tout le charme et l’attrait d’une discipline (jadis) reine des sports mécaniques.

        Et pourtant, il y a encore tant de gens qui y croient toujours !
        Peut-être parce que l’ADN de la discipline n’est pas encore trop altéré, avant la prochaine révolution électrique ?

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