Sur la grande ligne droite de Baku, Stroll et Verstappen ont connu une explosion de leur pneu arrière gauche. Pirelli donne les conclusions de son enquête.
Initialement, Pirelli avait évoqué des entailles provoquées par des débris. Mais, cette première explication ne convainquait pas grand monde. A haute vitesse, les pneus arrière gauches de l’Aston Martin et de la Red Bull avaient vu la bande de roulement s’arracher des flancs. Et bien ce n’était pas des débris !
Selon Pirelli, il ne s’agissait pas non plus de défaut dans la production de ces pneumatiques. Pour rappel, les écuries avaient indiqué qu’aucun signe de fatigue ou de délamination n’avait été détecté sur les pneus, ce que confirme le manufacturier.
Toujours selon le communiqué de Pirelli, publié en marge du Grand Prix de France qui aura lieu ce weekend au Castellet-Paul Ricard, les pneus n’avaient pas encore atteint la limite estimée de nombre de tours. De plus, la pression minimum, et la température des couvertures chauffantes maximum avaient été établies et contrôlées selon le protocole mis en place.
Alors quoi ?
Eh bien…sans doute un trou dans ce protocole. En effet, Pirelli, en plus du rapport envoyé à toutes les écuries, la F1 et la FIA, a mis au point un nouveau protocole de contrôle qui entre en vigueur dès ce weekend.
« La FIA et Pirelli ont convenu d’un nouvel ensemble de protocoles, y compris une directive technique améliorée déjà distribuée, pour surveiller les conditions de fonctionnement pendant un week-end de course et ils envisageront toute autre action appropriée ».
Ainsi, Pirelli ne répond pas vraiment à la question du pourquoi les deux explosions de ses pneumatiques. Surtout, en éditant un nouveau protocole, le manufacturier détourne les regards et semble indiquer que le précédent aurait pu être contourné. Désormais, les contrôles des pressions des pneumatiques auront lieu, non seulement avant roulage, mais, également après un relais. Les pneus seront mis sous scellé et choisis aléatoirement pour contrôle à froid. Le but est d’éviter tout stratagème des écuries pour contourner le précédent protocole.
So what was the reason for the failures then?! Aston and Redbull stuck to the limits given, no cuts in tyre from debris and no defects or failure from Pirelli? Voodoo magic then I guess
— Jenson Button (@JensonButton) June 15, 2021
Notre avis, par leblogauto.com
Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup, dit-on. Et pour le coup, c’est flou cette « non conclusion », non ? Soit Pirelli a été optimiste dans sa durée de vie des pneumatiques durs à Baku, soit deux écuries (au moins) avaient trouvé comment contourner le protocole de contrôle des pressions. Car il semble improbable que deux pneus du même côté explosent dans des conditions similaires.
En ne répondant pas vraiment à la question du pourquoi, Pirelli entretient le flou, et espère sans doute que cela se tasse avec le temps. Question image, ce n’est pas sûr que ce soit la meilleure défense. Michelin, à l’époque du fiasco du Grand Prix d’Indianapolis 2005, n’avait pas hésité à demander à ses écuries clientes de ne pas prendre le départ et d’avouer sa faute. Il n’y a qu’à lire les réactions à ces incidents et à la réponse apportée pour voir que non, ce n’est pas la bonne réponse.
D’ailleurs, la F1 n’est pas le seul championnat où les pneus Pirelli sont sous le feu des critiques actuellement. Le rallye WRC a eu aussi son lot de pneus « décomposés » et de pilote plutôt peu amènes avec le manufacturier (euphémisme).
Illustration : Pirelli
Je crois qu’il y a une coquille. C’était en 2005 pour le GP d’Indianapolis. Sale weekend pour les écuries en Michelin. Ça restera dans les mémoires comme l’un des GP ou le moins de voitures étaient alignées sur la ligne de départ ?
Saleté de « 1 » 🙂 merci du signalement.
Cela reste surtout, selon moi, comme le GP où Michelin a pris ses responsabilités pour éviter un drame, quitte à passer pour de mauvais manufacturiers.
Question communication et image, c’est le total inverse de Pirelli ici.
Pirelli devrait créer un joint-venture avec hansaplast .
Ma foi, inutile de prendre des pincettes : la seule véritable et universelle conclusion qu’on peut tirer avec eux, c’est que JAMAIS ça ne sera de leur faute.
Circolare !
Les causes des deux défaillances des pneus arrière gauche …. ont été clairement identifiées. Dans chaque cas, il s’agissait d’une cassure dans le pourtour du flanc intérieur, qui peut être liée aux conditions de roulage du pneumatique.
Bref aucun flou, c est écris noir sur blanc dans le rapport Pirelli
RB, AM et Mercedes sont +/-visés par le « contournement » des régles de pressions.
Régles renforcée apres Imola 2015 ou 2016 avec des pressions trop basses chez Mercedes
Sainz :
« Il y a deux problèmes différents auxquels nous devons faire face. Premièrement, à mon avis, en tant que pilote, un pneu ne devrait pas être défaillant en fonction de 2psi en plus ou en moins.
Deuxièmement, si l’on craint que le pneu ne défaille en dessous d’une certaine pression, alors les équipes ne devraient jamais faire courir à leurs pilotes le risque qu’un pneu explose juste pour des raisons de performance. »