Le sursis, juqu’à quand ?
Sergio Perez était clairement sur la sellette depuis plusieurs courses, suite à ses nombreuses contre-performances, et beaucoup ne donnaient plus très cher de sa peau après un grand prix de Belgique qui s’apparentait à une « course couperet ». Son issue a été une nouvelle fois très décevante pour le Mexicain, qui a terminé 8e après être parti en première ligne, Marko parlant d’un « effondrement », tandis que Christian Horner avait déclaré après Budapest, alors que la lutte au championnat se resserre entre Red Bull et McLaren, qu’ils ne pouvaient se permettre de se battre « sur une seule jambe ».
Christian Horner a confirmé néanmoins, à l’issue d’une longue réunion d’évaluation à Milton Keynes, que Perez va garder son baquet Red Bull jusqu’à la fin de la saison. Dans une déclaration adressée au personnel de Red Bull à Milton Keynes, il a déclaré : « Checo reste un pilote Red Bull Racing, malgré toutes les spéculations récentes. Nous avons hâte de le voir performer sur les circuits où il a déjà bien performé, après la pause estivale. »
Malgré la signature d’un nouveau contrat pluriannuel avant le Grand Prix du Canada, Perez a connu depuis une nouvelle baisse de forme alarmante, enchaînant sorties de piste, qualifications ratées et dégringolade au championnat. 2e du championnat après Miami, le voici désormais 7ème, à 146 points de Verstappen. Depuis Miami, sur les 8 dernières courses, Perez n’a inscrit que 28 points. Hulkenberg en a marqué 16 avec Haas !
McLaren, qui peut compter sur Norris et Piastri pour maximiser les points, revient rapidement sur Red Bull au championnat constructeurs, alors même que Verstappen se retrouve aussi en difficulté depuis quelques courses et ne peut plus porter Red Bull à lui tout seul, comme en 2022 ou 2023.
Ricciardo en embuscade, mais pas rassuré non plus
Dans la foulée de l’annonce de la poursuite de Sergio Perez à sa place, une autre information similaire a eu lieu chez RB F1 aujourd’hui, car tout cela est lié. Le personnel de l’équipe de Faenza a appris que le duo Yuki Tsunoda – Daniel Ricciardo serait maintenu pour le reste de la saison 2024. Le Japonais a déjà un contrat pour 2025 mais pas l’Australien.
Ricciardo, revenu l’an passé en remplacement de Nyck de Vries, est également sur la sellette, alors qu’il peut difficilement cacher son envie de récupérer le baquet de Perez (c’est même devenu un running gag). Globalement dominé par Tsunoda, Ricciardo a néanmoins réagi depuis quelques courses, mais il doit continuer à se battre pour garder sa place pour l’année prochaine, notamment face à Liam Lawson, qui avait brillamment suppléé Ricciardo l’an passé quand celui-ci s’était blessé et avait manqué quelques courses. Produit de la filière, le Dr Marko a promis un baquet en F1 à Lawson, sans quoi ce dernier pourrait aller voir ailleurs.
Le plan de roulage d’Imola demain est maintenu, avec cependant quelques modifications. Initialement, il était question d’une comparaison directe entre Lawson et Ricciardo. Finalement, Lawson et Ayumu Iwasa se partageront seuls l’AlphaTauri AT03 de 2022 (tests d’une ancienne F1, kilométrage illimité) sur la journée alors que Ricciardo rejoindra Tsunoda dans la VCARB 01 de cette année pour le tournage promotionnel, limité à 200 kilomètres. Ce changement confirme donc le revirement effectué dans le « plan pilotes ». N’oublions aussi dans l’équation Isaac Hadjar, pilote de la filière Red Bull et actuel leader de la F2, qui devrait aussi frapper à la porte.
En F1, rien n’est jamais acquis
Perez peut-il dormir sur ses deux oreilles durant ce chaud mois d’août ? Rien n’est moins sûr, car Red Bull a déjà donné des ailes à certains pilotes après la Hongrie et au début de la pause estivale, mais plutôt dans le sens du siège éjectable. En 2009, Sebastien Bourdais avait été débarqué à l’été de chez Toro Rosso pour laisser sa place à Jaime Algursuari. En 2019, après un grand prix de Hongrie difficile où il avait terminé à 1 tour de Verstappen, Pierre Gasly avait été confirmé officiellement par Christian Horner, avant d’être remplacé par Alex Albon seulement quelques jours plus tard et « rétrogradé » chez Toro Rosso.
On se rappelle aussi de Daniil Kvyat, évincé en cours de saison à plusieurs reprises, en 2016 et en 2017. Donc, ces confirmations sont à prendre avec des pincettes. Perez doit sans doute son maintien à Horner, qui l’a souvent soutenu contre Helmut Marko, qui n’en est pa à sa première charge contre le Mexicain. Souvenons-nous de ses déclarations très limites l’an passé déjà, où la question de sa reconduction s’était déjà posée.
Red Bull a pu considérer aussi qu’un Lawson ou qu’un Ricciardo, déboulant en pleine saison, ne feraient peut-être pas mieux que Perez…cependant, le mexicain n’a rien de garanti pour 2025, c’est une évidence.