F1 : la règle du drapeau rouge devrait bientôt évoluer

Dans une interview donnée au média Auto Motor und Sport, Stefano Domenicali, PDG de la Formule 1, a souligné un problème important découlant du Grand Prix de Monaco, qui pourrait déclencher des changements réglementaires substantiels dans les courses à venir.

Un changement de pneus anti-sportif ?

Lors du dernier GP de Monaco, un drapeau rouge a été déclenché dès le 1er tour suite à l’accident entre Kevin Magnussen et Sergio Perez, ce qui a incité la grande majorité des pilotes à effectuer leur changement de pneus obligatoire beaucoup plus tôt que prévu. En effet, la règlementation actuelle permet aux pilotes de changer de pneus après une interruption de course.

Cet ajustement, dicté par la pause soudaine, a eu comm effet de transformer la course en un événement « processionnel », la dépouillant de sa profondeur stratégique et de son dynamisme, les concurrents n’ayant plus d’opportunités de gagner des positions lors des arrêts aux stands, ce qui reste la meilleure chance, à Monaco, de progresser dans la hiérarchie.

Non seulement cela a désavantagé les pilotes qui ont choisi d’essayer quelque chose de différent et de démarrer avec des pneus durs, les obligeant à parcourir toute la distance de course en pneus médiums, mais cela a également éliminé tout danger pouvant découler de l’exécution des arrêts aux stands et de la stratégie en général, à l’image de ce qu’avait vécu Daniel Ricciardo en 2016. Autre effet pervers, personne ne voulant prendre le risque de perdre des positions avec un nouvel arrêt, chacun a essayé d’économiser au maximum ses gommes, en adoptant ainsi un rythme très lent.

Les pilotes à l’unisson

Dans tous les domaines, les pilotes ont déploré que le drapeau rouge au premier tour ait tué toute sorte de jeu stratégique.

« Après le drapeau rouge, notre stratégie a été ruinée car nous avons dû mettre le médium jusqu’au bout car tout le monde avait un arrêt gratuit et cela signifiait que nous avons dû économiser beaucoup », a déclaré Verstappen, sixième. « J’ai juste essayé de suivre George et nous étions tellement en retard en essayant de gérer les pneus. C’est assez ennuyeux là-bas, conduire littéralement à moitié régime dans les lignes droites à certains endroits. »

Lando Norris, quatrième, a rajouté : « Il n’y a tout simplement rien que vous puissiez faire, surtout avec le drapeau rouge au début, je pense que cela a gâché toutes les autres opportunités qui auraient pu se présenter à moi avec la stratégie et l’économie de pneus, donc un peu dommage. »

Domenicali a exprimé ses inquiétudes concernant de tels scénarios où l’essence de la compétition et l’imprévisibilité des courses sont compromises.Il expliqua:  « Cette année, nous avons un drapeau rouge au premier tour, et tout le monde a déjà automatiquement fait son arrêt au stand. Quelque chose comme ça ne devrait pas nous arriver à nouveau. Nous devons mieux anticiper de tels scénarios et utiliser les règles pour y faire face.Cela nous concerne tous. »

Les implications de cet incident vont au-delà d’une seule course. Le commentaire de Domenicali souligne un engagement plus large de la part de la gouvernance de la Formule 1 à affiner et réviser les réglementations actuelles protégeant contre les événements perturbant la course comme les premiers drapeaux rouges. Plusieurs pilotes ont également mis en lumière le problème des drapeaux rouges causés pendant les qualifications par des pilotes accidentés, réclamant qu’une pénalité soit apploquée au pilote fautif pour le « préjufice » qu’il porte aux autres concurrents, qui voient ainsi une tentative avortée ou même perdent le bénéfice d’un bon chrono.

On se rappelle de la qualification de Monaco en 2021, où Charles Leclerc avait obtenu la pole mais après avoir subi dans la dernière minute de la Q3 un crash à la chicane de la Piscine, précipitant la fin de la séance et ne permettant pas à ses rivaux de battre éventuellement son temps. Cela n’était pas intentionnel évidemment, et Leclerc l’avait payé cher en ne prenant pas part à la course le lendemain après une défaillance de sa Ferrari dans le tour de mise en grille, mais la frustration est légitime du côté des pilotes floués.

Domenicali a insisté sur la nécessité d’avoir des règles pensés pour préserver « l’intégrité et l’attrait de la course en garantissant que les éléments stratégiques de la course, tels que les arrêts aux stands, conservent leur rôle essentiel dans la compétition. » Il en a profité aussi pour appeler à une clarification et une simplification des sanctions.

« Les règles sont généralement trop compliquées. Également sur le plan sportif. Personne ne comprend le système de sanctions. Des règles plus simples sont une tâche que la Commission de Formule 1 s’est fixée et souhaite créer des propositions. C’est déjà trop compliqué pour les équipes. Pouvez-vous imaginer qu’est-ce que cela signifie pour le spectateur ? Dans mon rôle, je dois regarder le sport avec les yeux du public. »

À l’avenir, les changements réglementaires potentiels déclenchés par cet incident pourraient impliquer des modifications dans la façon dont les courses sont contrôlées en cas de drapeau rouge, notamment en ce qui concerne le timing et l’exécution des arrêts aux stands. De tels ajustements viseraient à préserver la variabilité de la stratégie de course et à garantir que chaque course reste aussi compétitive du début à la fin, malgré des interruptions imprévues.

Un commentaire

  1. Pour éviter ce genre de situation, il faudrait interdire toute intervention sur les voitures pendant toute la durée du drapeau rouge. On a déjà assister à une réparation / reconstruction d’une voiture sous drapeau rouge à Imola il y a quelques années !!

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