F1: gros ménage d’été chez Alpine

Un ans plus tôt, c’est au niveau des pilotes qu’Alpine connaissait un chamboule-tout avec le départ d’Alonso vers Aston Martin et celui inattendu de Piastri vers McLaren, alors qu’Alpine avait annoncé sa promotion, ce qui avait donné lieu à une comédie assez dérageante sur les réseaux sociaux.

Cette anné, c’est la direction sportive et technique qui subit un gros chambardement. Quelques jours seulement après le départ surprise de Laurent Rossi, remplacé au poste de PDG par Philippe Krief, c’est une grande partie de la direction d’Alpine F1 qui saute. Les mauvais résultats qui se sont enchainés ont sans doute povoqué l’ire de Luca di Meo, qui a donc validé une grosse lesisive du directoire.

Otmar a été tué

En premier lieu, le team manager, Otmar Szafnauer. L’américain, qui était arrivé l’an dernier en provenance de Aston Martin/Racing Point, paye évidemment l’échec de la saison 2023. Son leadership n’a jamais été clair, tout autant que sa communication, souvent faite de méthode Coué et de déclarations à contre-temps. Le fiasco Alonso-Piastri, où Sfaznauer a montré une certaine légèreté, a largement entamé la confiance et ses récentes saillies contre le moteur Renault n’ont peut-être pas arrangé les choses. Celui qui se disait encore « serein » sur son avenir après Budapest cessera ses fonctions après Spa. Il va être remplacé de manière temporaire par Bruno Famin, qui a récemment pris la direction de la branche « motorsport » d’Alpine.

Bruno Famin, qui a expliqué en conférence de presse les raisons de ce départ : « Nous avons décidé avec Alan et Otmar de nous séparer. C’est d’abord un accord mutuel. Nous avons discuté pendant un moment de ce que nous devions faire pour le calendrier, pour l’évolution dont nous avions besoin dans notre équipe de F1 » a déclaré Famin (…) A un moment, on se rend compte qu’on n’est pas sur les mêmes chemins là-dessus alors on décide de se séparer. Mais ce sont des gens formidables, et nous les remercions pour tout ce qu’ils ont apporté à l’équipe, depuis très longtemps pour Alan, 34 ans à Enstone, et plus récemment avec Otmar. Nous avons obtenu la quatrième place du championnat l’an dernier ce qui est un bel exploit (..) mais nous n’étions pas sur la même ligne sur la chronologie pour récupérer le niveau que nous avons connu ou pour atteindre le niveau de performance que nous visons. Mutuellement nous avons convenu de nous séparer, et c’est tout. »

Autre départ, historique, celui d’Alan Permane. Le britannique était présent dans la maison Enstone depuis 1989 (!!), quand il commença comme ingénieur électronique chez Benetton ! Directeur sportif depuis 2012, c’est un pilier mais aussi un représentant de la « vieille garde » qui s’en va. Actuel directeur de l’Alpine Academy, Julian Rouse est nommé directeur sportif par intérim.

Enfin, le directeur technique Pat Fry fait aussi ses valises. Passé par Benetton, McLaren et Ferrari, il occupait le poste de directeur technique depuis 2020 et paye sans nul doute l’échec de l’A523, dont les évolutions n’ont pas porté leurs fruits, alors que la 4e place acquise en 2022 s’est irrémédiablement éloignée face aux progressions fulgurantes d’Aston Martin et de McLaren. Mais Fry a déjà trouvé un nouveau job, chez Williams.

Un électrochoc nécessaire, ou une fébrilité inquiétante ?

Comment interpréter ce changement radical ? Faut-il y voir une réaction rapide et ambitieuse, avec la volonté de remettre à plat une équipe qui jusque-là n’a pas donné satisfaction, ou plutôt une sorte de fébrilité, avec cette pulsion de chamboule-tout très « latine », que l’on retrouve aussi chez Ferrari ? Après tout, certains dirons que Mercedes n’a pas viré tout le monde après la saison 2022, mais l’équipe a prouvé qu’elle savait gagner ! Inversement, on peut avancer l’exemple de McLaren, qui a procédé à de nombreux changements de personnes entre 2022 et début 2023, ce qui semble commencer à payer en piste !  Reste désormais à trouver les bonnes personnes pour fixer une nouvelle structure, car la stabilité est nécessaire désormais pour réussir. Il y a fort à parier que la pause estivale va servir à finaliser cette réorganisation cela, alors que le développement de 2024 est désormais prioritaire, comme l’a déjà indiqué Red Bull.

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