Quand c’est flou…
Pour attirer de nouveaux motoristes à l’horizon 2026, ceux-ci pourront bénéficier de temps en plus sur le banc d’essai, via une autorisation de dépenses supplémentaires, avant l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation, contrairement aux motoristes établis comme Mercedes, Ferrari et Renault. Le calvaire de Honda en 2015 lors de son retour avait dû être dissuasif.
Toutefois, le statut de « nouveau motoriste », évident pour Audi, l’est moins pour Red Bull, qui dispose de son propre département moteur, même si dans les faits la compagnie japonaise s’occupe toujours de la fourniture de l’écurie. Bien que Red Bull ait appuyé le fait que RB Powertrains était nouveau et que les liens avec Honda étaient ténus, la concurrence, Ferrari en tête, a pointé du doigt le statut ambigu de Red Bull en tant que nouveau motoriste. Maranello a lancé la fronde, rejoint ensuite par Mercedes, Audi et Renault Alpine. Il semblerait, selon les dernières informations ayant fuité, que ces derniers aient eu raison.
Audi ou RBPT Ford, pas le même combat
Les équipes ont fait valoir auprès de la FIA que bien que Red Bull Powertrains n’existe que depuis 2022 et ne fait qu’exploiter un moteur Honda déjà existant, elle possédait déjà beaucoup d’expertise et de connaissances. En 2026, RBPT aura donc accumulé une expérience et un savoir sur l’hybridation qui peuvent difficilement leur assurer un statut de « nouveau », d’autant plus que Ford ne s’engage pas avec la même logique que Audi, le constructeur allemand étant lui parti pour de bon d’une feuille banche. La réglementation 2026 a anticipé cela avec le « statut partiel de nouveau motoriste », qui permet à la FIA de ne pas pleinement faire profiter des avantages liés au statut de nouvel entrant.
L’article 5.2 de l’Annexe 5 du Règlement sur les Unités de Puissance 2026 dispose ainsi que : « Si, à la suite d’un examen de la documentation demandée, la FIA détermine qu’un fabricant d’unités de puissance [PU] ne remplit pas entièrement les conditions nécessaires, la FIA se réserve le droit, à sa discrétion absolue, d’accorder au fabricant de PU un statut partiel de nouveau fabricant de PU. Le statut partiel de nouveau fabricant de PU donnera lieu à une réduction des droits supplémentaires accordés aux nouveaux fabricants de PU par les règlements techniques, sportifs et financiers. »
La partie hybride en cause
Afin de déterminer la réalité de ce statut de nouvel entrant dans le cadre de la réglementation financière, la FIA « divise » celui des motoristes en trois catégories : l’infrastructure compte pour 40%, le moteur à combustion interne compte pour 50% et la partie ERS compte pour 10%. C’est justement cette partie ERS qui ferait perdre à Red Bull le statut plein de nouvel entrant. En effet, l’article 5.1 dispose entre autres que la FIA tiendra compte pour définir ce statut de « l’expérience antérieure du fabricant de PU en matière de systèmes ERS de Formule 1, et de la possession potentielle d’une importante propriété intellectuelle récente ».
Or, Red Bull Powertrains étant actuellement chargé de l’assemblage des packs de batteries pour le moteur Honda, il a été considéré qu’il bénéficiait bien d’une connaissance de cette technologie. Son score tombe donc à 90%, ce qui veut dire que Red Bull Ford ne pourra prétendre qu’à 90% des avantages offerts aux nouveaux motoristes, Audi bénéficiant évidemment de 100%.
Initialement, Honda devait se retirer mais ont prolongé leur assistance à redbull powertrains suite au titre. Redbull possède bel et bien une équipe en charge du développement assisté par honda. (un peu à la manière supertech qui avait repris les moteurs renault, c’est un peu vieux dans ma tête)
Au final, l’équipe qui sera en charge sera redbull powertrains et ford. La décision de la FIA semble logique.
Dommage pour l’alliance avec porsche. L’alliance redbull porsche aurait eu plus de gueule.
Ceci étant, le groupe VAG a réussi jusqu’à présent à très bien géré la cohabitation audi/porsche dans le groupe, faisant d’elles des équipes concurrentes en interne. Porsche bénéficie d’une autonomie importante dans le groupe. Porsche aime être indépendant (d’où peut être l’echec avec redbull, ces derniers ne voulant pas être absorbés)