Si Ricciardo a glané hier son 8 ème podium – dont 3 victoires – de la saison, c’est un peu l’arbre qui cache la forêt pour Renault Sport F1 et ses clients. Arrivé non fiabilisé en début de saison, le Power Unit au losange accuse non seulement un manque de récupération d’énergie, mais également un manque de puissance sur le bloc thermique évalué tout de même à environ 50 chevaux par rapport au V6 turbo Mercedes. Pressé par RedBull de trouver une solution, Renault Sport F1 s’est profondément réorganisé et recentré sur son écurie première, RedBull Racing.
Pour accompagner cette restructuration, Renault Sport F1 discute actuellement avec Mario Illien pour qu’il donne son avis (et améliore) le V6 thermique. Si Auto Motor und Sport est catégorique sur le recrutement du Suisse par RS F1, Cyril Abiteboul, le patron de RS F1 confirme seulement des discussions sans préciser quel en est le périmètre.
Mario Illien, c’est le « Il » de Ilmor, société fondée en 1983 avec Paul Morgan (le « Mor » de Ilmor). Ilmor s’est occupé pendant des années de V8 Américains pour le compte de Penske en Indycar/CART avec à la clé un record de victoires. Puis vint l’ère du V10 en Formule 1 et la fourniture d’un moteur à March puis Tyrell et enfin la nouvelle entrante Sauber en 1991 sous l’oeil de Mercedes.
Un peu fâché avec Sauber et voulant aligner les victoires, Mercedes prit une part significative de Ilmor en 1995 pour finalement apposer sa propre marque sur les moteurs de la société et fournir les moteurs à McLaren. Ce fut l’épopée McLaren-Mercedes avec les titres 1998-99 et de nombreuses victoires.
10 ans plus tard, Mercedes prenait définitivement le contrôle de Ilmor renommée alors Mercedes-Benz HPE. Après plus de 5 ans loin de la F1 (durée imposée par Mercedes lors du rachat de la société) Mario Illien ferait donc son retour dans les paddocks. Récemment, Ilmor Engineering Inc., nouvelle entité de Mario Illien, s’est illustrée en créant le V6 biturbo d’Indycar pour Chevrolet, titré cette année avec Will Power. Cela donne une légitimité naturelle à aller voir le V6 turbo de Viry-Chatillon, non ?
Source : Auto Motor un Sport, agences, illustration : F1 (Illien et Haug à l’époque McLaren-Mercedes en 2004)