Une industrie en voie de disparition
Au printemps 2013, Ford prend la décision de cesser sa production en Australie en 2017. Un choix imposé selon le constructeur par l’étroitesse du marché (un million d’unités environ chaque année), et les coûts élevés, tandis que le gouvernement ne souhaite plus jouer le jeu des subventions à répétition.
Une décision qui va entraîner la chute de l’ensemble de la filière, dans un jeu de domino géant. Car le retrait de Ford met en difficulté les fournisseurs, et donc les autres constructeurs… En décembre 2013, General Motors prend la même décision, suivi deux mois plus tard par Toyota… Ainsi, en 2017, toute production automobile de masse devrait cesser, ne laissant subsister que quelques petits artisans.
Un ancien nom pour un nouveau projet
Mais c’est compter sans la volonté de Matthew Newey, le patron d’un potentiel nouveau constructeur, Ethan Automotive. Conscient de la difficulté d’imposer un nom, il indique avoir en vue le rachat d’une marque aujourd’hui disparue. Il n’en cite aucune pour le moment, mais quelques noms peuvent venir à l’esprit : Rover (propriété de Tata, mais qui pourrait refuser pour éviter la confusion avec Land Rover), Pontiac ou Oldsmobile (GM), ou quelques noms plus anciens issus de l’automobile britannique : Wolseley (SAIC), Triumph (BMW)…
Mais l’affaire est encore loin d’être conclue, car il faut à présent trouver des fonds. Matthew Newey cherche des investisseurs privés, mais aussi des subventions gouvernementales, venant à la fois du gouvernement fédéral de Canberra, mais aussi de celui de l’Etat d’Australie méridionale à Adelaïde. C’est que l’on parle de 1,5 milliard de dollars australiens, soit environ 1 milliard d’euros. Newey espère aussi obtenir la prolongation du plan d’aide aux équipementiers mis en place pour accompagner l’arrêt de la production des constructeurs en 2017.
C’est que le plan est assez ambitieux et Ethan Automotive n’est pas un énième constructeur de supercar qui compte vendre au mieux quelques dizaines de voitures par an. Il s’agit d’installer une usine dans la région d’Adelaïde, avec dans un premier temps une capacité de 30 000 unités (soit à peu près le volume de ventes annuelles d’un constructeur comme Honda ou Mercedes en Australie), puis lancer trois modèles compacts, un SUV, une berline et un coupé. Le tout pour 2018. Le calendrier est donc serré.
Il est aussi légitime de se poser la question de l’origine des véhicules. Si Ethan Automotive compte partir d’une feuille blanche, l’objectif de 2018 semble bien peu réaliste pour mener à bien l’ensemble du processus de développement et d’industrialisation des véhicules. A moins de partir de modèles existants, issus d’un partenariat. Avec un constructeur chinois par exemple… Suivant ainsi le modèle de l’allemand Borgward qui prépare sa renaissance, avec le chinois BAIC en arrière plan.
Source : motoring.com.au