Un design sans fioriture
Les pick-ups en ville sont plutôt rares,se résumant à ceux des artisans ou des hommes des champs qui viennent livrer. Et quand on en voit un s’aventurer au milieu des boulevards, il s’agit dans la plupart des cas d’un Toyota Hilux, d’un Mitsubishi L200 ou d’un Nissan Navara. Avec l’Amarok, VW a dans l’idée de rappeler aux spécialistes de ce marché qu’ils ne viennent pas juste histoire de cocher un segment de plus dans leur offre. Ils débarquent avec un véhicule à la finition plus en rapport avec ce qu’ils font d’habitude. C’est ce du moins à quoi on est en droit de s’attendre.
En termes de style, dans ce segment où la fonction prime sur la forme, les designers ne se laissent pas aller à des folies et se contentent la plupart du temps d’apposer une identité de marque sur un assemblage de cubes à peine façonné. Sur ce point VW ne fait pas du tout exception avec un avant droit et robuste, en imprimant toutefois la patte maison à l’image notamment d’une calandre rectangulaire à lamelles, des doubles optiques et d’une base de boulier aux traits communs avec le reste de la gamme. Le profil se révèle brut avec avec des passages de roues marqués, et une piscine parallélépipédique à l’arrière.
Jusqu’à 1 160 kg de chargement dans la benne, équipements VW
Et parlons-en de cette benne qui se révèle particulièrement logeable au regard de ses dimensions et de sa capacité. Comptez environ 2,50 m2 dans lesquels on peut disposer une palette de bois standard, ce qui donne une idée de l’encombrement au sol disponible. On peut y charger jusqu’à 1 160 kg environ, ce qui ne devrait pas déplaire aux vignerons livreurs de premier cru. En outre le rabat en position ouverte peut servir de banc d’appoint lors d’un barbecue sauvage, pour peu que les convives assis dessus ne pèsent pas plus de 150 kg au total.
L’habitacle ne dispose pas de matériaux raffinés, ce qui risquerait de rebuter des professionnels un peu rugueux. La planche de bord moussée serait ici contreproductive. On retrouve donc des éléments et des panneaux de plastique robustes pour résister aux agressions usuelles de la journée de travail de ce brave engin de transport. Pour autant, on se retrouve dans une ambiance Volkswagen, que ce soit dans la présentation, l’assemblage rigoureux et bien entendu les équipements. Cela étant on regrettera une assise qui n’a pas le confort de celle d’une Golf et une position de conduite à laquelle il faut se faire quand on vient du monde des berlines. En revanche cette double cabine apparaît spacieuse. Nous tenions en effet facilement à deux derrière avec nos bagages sans les avoir sur les genoux.
Comportement quelconque sur la route, agréable sur les pistes
Sur les longs rubans d’asphalte du Maroc, l’Amarok n’affiche pas un comportement mou comme on peut l’attendre parfois de certains franchisseurs ou autres SUV peu taillés pour le long cours. La voiture semble même presque dure dans ses mouvements transversaux, même si à rythme élevé elle peut prendre du roulis, une tendance de nos jours devenue presque inexistante sur les SUVs de route. Sous le capot, un puissant BITDi de 180 ch, au couple maxi de 420 Nm, qui malgré les deux tonnes de l’engin ne peine pas à le mouvoir. Evidemment on ne concurrencera pas sur la route les Audi Q7, Mercedes GL et autre Porsche Cayenne, mais le moteur assure un compromis agrément/prestation/consommation acceptable.
En tout-chemin, on en n’attendait pas moins, il se débrouille plutôt bien et encaisse aspérités du terrain sans sourciller. Sur terrain meuble, pour peu qu’on garde un peu de vitesse, là aussi on s’amuse sans se faire peur, en grimpant même des petits massifs rocheux sans soucis. Monter des marches, passer des ornières, là aussi l’Amarok n’a rien à envier à personne, il s’en sort assez facilement sans même l’aide d’une électronique adapté. La boîte automatique à 8 rapports qui sait se laisse oublier sur la route, en revanche empêche l’adaptation d’un système de rapports courts, ce qui s’avère problématique dans certaines situations critiques.
Pas de rapports courts avec la boîte automatique à 8 rapports
Nous avons eu également l’occasion de prendre le volant d’un véhicule légèrement préparé pour le rallye des gazelles, avec un amortissement et une monte pneumatique plus adaptés pour jouer dans le grand bac à sable du désert marocain. La transmission cette fois-ci manuelle avec une option de rapports courts nous a permis d’affronter certaines dunes sans sourciller, là où même à pied on se retrouverait en difficulté. La hauteur de caisse et l’empattement long finalement dictent ou non le passage de murs de sable, sous peine de se retrouver bloqués au sommet comme nous l’avons constaté. Evidemment, ces situations de rallye, on ne les retrouvera jamais avec un Amarok classique. Au final, ce dernier permet de traverser le pays tranquillement vu son aisance sur la route et les pistes sans sourciller. Il est fort à parier toutefois que n’importe quel SUV 4X4 n’aurait pas non plus particulièrement de problème.
L’Amarok s’adresse à des professionnels ou tous ceux qui ont besoin d’une benne en priorité, et pour cette mission il offre des prestations en première approche dans la moyenne de son marché, avec des avantages sur certains points, notamment pour ses prestations de chargement. Choisir la transmission automatique limite dans certaines situations extrêmes suivant son usage, toutefois elle offre plus de polyvalence et de confort d’utilisation. VW laisse le choix, pour contenter tout le monde. Si la gamme démarre à 27 000 €, notre version BITDi 180 ch réclame elle avec nos options environ 40 000 €. Reste que la réputation d’un pick-up se construit sur la durée. L’Amarok, qui n’a pas encore 5 ans, n’est qu’au début de sa trajectoire.
Crédit images : AD/le blog auto