Essai Volkswagen Coccinelle Cabriolet: décapotable épicurienne

Présentation

Le dessin est reconnaissable entre tous. Les ailes rapportés et rebondies, le pare brise vertical de dimension réduite, et cette capote façon landaulet, posée sur la malle arrière. Sans renier son prédécesseur, ni ses origines, la Coccinelle est transformée. Fini la robe mâtinée de bio design, issue du bureau californien de la marque, place aux costumes à la milanaise, cousus sous l’œil de Walter De Silva. Marc Lichte, à qui l’on doit la Scirocco, a donné du muscle et de l’assurance à la Coccinelle, impression renforcée par un gabarit en progression. Elle toise même la Golf 7 d’un centimètre en largeur comme en longueur.

Référence légitime à l’histoire, elle semble lorgner du côté de Zuffenhausen avec des phares ovoïdes cerclés de chromes et une découpe du capot dans la lignée de ceux d’une 356C. La version décapotable s’accommode parfaitement de ce nouveau dessin. Délaissant la forme d’igloo de la New Beetle, la capote est plus élancée, dans l’esprit d’un coupé « Hard Top » sans montant et du Ragster Concept de 2005.

L’espace dévolu au conducteur et au passager avant est généreux, avoisinant le mètre cinquante aux coudes, alors que les passagers arrière sont moins chanceux, conséquence logique des ailes protubérantes et du bac à capote. L’intérieur, similaire à celui de la version coupé, est de bonne facture, sans toutefois égaler les dernières réalisations maison, Golf en tête. Un choix de raison, pour le moins cher des cabriolets Volkswagen, qui compense cette légèreté par une originalité bienvenue et quelques fantaisies sur la forme.

Lanières de bacs de porte, rappels de la couleur sur les panneaux de porte et le tableau de bord, la Coccinelle évite les manières ou les clins d’œil trop pesants de certaines néo-rétro. Le compromis est réussi, sans que l’ergonomie en souffre. Tout juste peut-on regretter le manque de rangements conséquents et fermés, pénalisant sur une décapotable où il importe de se protéger de la poussière ou des indiscrets. Les effets personnels pourront toujours prendre place dans le coffre, dont la contenance et l’accessibilité progresse. Il n’est pas question de soute pour autant, mais ce gros point faible de la précédente génération a été retravaillé. Les sièges arrières rabattables apportent un supplément de modularité bienvenu.

Moteurs et finitions

Dérivé du coupé né il y a bientôt deux ans, le cabriolet reste fidèle à la plateforme PQ35 de la Scirocco ou de la Jetta. Cette dernière, produite elle aussi à Puebla au Mexique et taillée pour le continent nord-américain, est la plus proche cousine de la Coccinelle. Sous le capot on retrouve de vieilles connaissances et du turbo au menu pour tout le monde. Les 1.2 et 1.4 TSI sont à la carte « Essence ». Développant 105 et 160cv, le plateau est complété par un 2.0 de 200cv, alors que deux TDI, les 1.6 105cv et 2.0 140cv sont au menu de l’alternative « Diesel ». Seul le 1600 dans cette motorisation est encore fidèle à la boîte mécanique à 5 rapports, et les 6 vitesses sont la règle par ailleurs. Disponible avec tous ces 4 cylindres, la transmission à double embrayage DSG comporte 6 rapports sur les 2 litres et un rapport de mieux pour les autres cylindrées. Volkswagen France propose 3 niveaux de finition, « Coccinelle », « Vintage » et « Sport », auxquelles s’ajoutent pour le lancement, comme ce fut que cas pour la Up!, des séries limitées au parfum rétro, « 50’s », « 60’s » et « 70’s », dont 550 exemplaires sont réservés au marché hexagonal.

La « Vintage », associée aux 1.2 et 1.4 TSI ainsi qu’aux deux moteurs diesels se veut la finition de cœur de gamme, appelée à la plus large diffusion. Climatisation manuelle, régulateur de vitesse, jantes alliage en 17 pouces, Bluetooth ou encore capteur de pluie sont au programme. La finition Sport se distingue par une utilisation conséquente du « laqué noir » et se dote de la climatisation automatique. En 2.0 TSI, la sportivité est plus affirmée, avec un châssis sport et des jantes de 18 pouces. A l’autre bout de la gamme  la « Coccinelle 1.2 TSI » retient l’attention par son prix, un peu plus de 20000€, calé sur celui d’une Mini One Cabrio. A ce tarif la VW offre une dotation et des performances similaires. Presque une décapotable du peuple !

Elle n’est pas championne de la polyvalence, et ne peut jouer la carte du véhicule unique, mais son tarif n’en demeure pas moins concurrentiel face aux Audi A3, Peugeot 308, Renault Megane ou encore Opel Cascada. Au chapitre des équipements optionnels, on notera le système audio Fender, un nom qui résonne aussi bien qu’une Stratocaster aux mains de David Gilmour ou Jimi Hendrix,ou encore les séduisantes jantes alliages « Disk » de 18 pouces, aussi originales que réussies. Les séries limitées offrent elles un surcroît d’équipement conséquent. Cuir, clim automatique, démarrage sans clef, filet anti-remous ou encore radars avant et arrière font partie de la dotation commune. Mais le choix des motorisations et de la transmission ou des couleurs sont imposés. Diesel 105cv à boîte manuelle 5 rapports pour la 50’s, TSI 160cv et DSG7 pour la 60’s, Diesel de 140cv BVM6 sur la 70’s.

En route

Nous avons pu prendre le volant des versions 60’s et 70’s, pour effectuer 200 kilomètres de routes sinueuses et d’autoroutes. Et c’est d’abord avec la version essence que nous avons passé la journée. L’installation à bord est facilitée par les portières droites et le pare brise vertical. On retrouve le plaisir de s’installer à bord d’une décapotable avec un pare brise éloigné. Pas de risque de heurter le montant et une vision périphérique sans égal. Position de conduite facile, bonne ergonomie, la prise en main est aisée et le décapotage éclair –et possible jusqu’à 50 km/h- ne prend que 9,5 secondes. Le contact mis, le moteur à essence est inaudible. Coupleux à souhait, il est bien desservi par la boite DSG à 7 rapports, et permet d’évoluer à un train de sénateur, seulement perturbé par des jantes en 18 pouces et des pneumatiques à taille bien basse. Le comportement routier est sécurisant, tout comme le freinage, la bonne visibilité et l’absence d’angles morts. Capoté l’insonorisation ne souffre aucune critique, et décapoté on apprécie le filet anti-remous. Même par temps frais, il est possible de rouler sans risque pour la nuque.

Le 1.4 s’avère également vif –le 0 à 100km/h est parcouru en 8.6 secondes-, d’autant que la boîte et le turbo travaillent en bonne intelligence. Sobre en utilisation conforme à l’esprit de ce cabriolet, –on reste entre 6 et 7 litres aux 100-, le 4 cylindres peut cependant se laisser entraîner à la boisson si on le provoque. Rien n’oblige à ces excès et  l’on ne paye que si l’on joue. Ce n’est finalement que justice. Le mariage de ce moteur à essence avec la boîte robotisée nous a semblé très réussi. C’est moins vrai pour le diesel. La Coccinelle se fait bourdon à faible allure et le train avant accuse quelques kilos de plus. En abusant, ou sur autoroute, le diesel s’avère bien sur plus frugal, mais en utilisation touristique, l’avantage n’est pas net. Autant de raisons qui font préférer la version essence et donnent envie de découvrir la version 1.2 TSI, que nous avions pu tester avec le toit rigide.

Conclusion

Ce cabriolet est avant tout un véhicule d’agrément, qui ne fait pas de la polyvalence et de la sportivité une priorité. A son bord, la course à la performance, aux objectifs ou au rendement semblent s’éloigner. C’est peut-être là que réside son principal charme.

+ Vision périphérique et sensation de conduite d’une authentique décapotable

Dessin flatteur capote ouverte ou fermée

Moteur à essence et DSG en harmonie avec la philosophie du véhicule

Capote et décapotage rapide et sans contrainte

Prix d’appel concurrentiel

Manque de rangements fermés et profonds

Couvre capote encombrant, à la mise en place délicate

Largeur aux coudes à l’arrière limitée

Roues en 18 pénalisant le confort

Rapports de boite mécanique trop longs

Gamme et prix
Coccinelle Vintage Sport 50’s 60’s 70’s
1,2 TSI BVM6 / DSG7 20980€ / – 23990€ / 25730€
1,4 TSI BVM6 / DSG7 27180€ / 29820€ 28060€ / 29880€ – / 33390€
2,0 TSI DSG6 32390€
1,6 TDI BVM5 / DSG7 24260€ / – 26960€ / 28780€ 29690€ / –
2,0 TDI BVM6 / DSG6 29190€ / 30930€ 30070€ / 31890€ 32390€ / –

Caractéristiques
Moteur
Type et implantation 4 cylindres en ligne Essence Injection directe Turbocompresseur 4 cylindres en ligne Diesel Rampe commune Turbo,
Cylindrée (cm3) 1197 1390 1984 1598 1968
Puissance (ch à tr/min) 105 à 5000 160 à 5800 200 à 5300 105 à 4400 140 à 4200
Puissance fiscale 6 9 12 6 8
Couple (Nm à tr/min) 175 de 1,550 à 4100 240 de 1,500 à 4500 280 de 1700 à 5200 250 de 1500 à 2500 320 de 1750 à 2500
Transmission
Boîte de vitesses Manuelle à 6 rapports / Séquentielle à double embrayage 7 rapports Manuelle à 6 rapports / Séquentielle à double embrayage 7 rapports Séquentielle à double embrayage 6 rapports Manuelle à 5 rapports / Séquentielle à double embrayage 7 rapports Manuelle à 6 rapports / Séquentielle à double embrayage 6 rapports
Châssis
Suspension AV Type McPherson
Suspension AR Multibras
Direction Assitance électrique
Diamètre de braquage 10,8
Freins Disques ventilés (AV) et disques (AR)
Jantes et pneus 215/60 R16 ou 215/55/17 / 215/55/17 215/55/17 / 215/55/17 ou 235/45/18 215/55/17 215/60 R16 ou 215/55/17 / 215/55/17 215/55/17 ou 235/45/18 / 215/55/17
Performances
Vitesse maximale (km/h) 178 206 / 205 221 178 / 176 196 / 193
0 à 100 km/h 11,7 8,6 7,6 12,1 9,9
Consommation
Cycle urbain (l/100km) 7,8 / 7,3 8,8 / 8 10,3 5,6 6,4 / 7
Cycle extra-urbain (l/100km) 5,2 / 5,2 5,6 / 5,5 6,3 4,3 / 4,6 4,4 / 4,8
Cycle mixte (l/100km) 6,1 / 5,9 6,8 / 6,4 7,8 4,7 / 4,9 5,1 / 5,6
CO2 142 / 139 158 / 148 180 124 / 128 134 / 145
Dimensions
Longueur 4,278 mm
Largeur 1,808 mm
Hauteur 1,473 mm
Empattement 2,54 mm
Voie AV/AR 1,558/1,544 mm
Volume du coffre 225l
Réservoir 55l
Poids en ordre de marche 1388 / 1409 1454 / 1468 1505 1462 / 1479 1482 / 1505

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