Essai SsangYong Actyon : Aïe !

Et bien mes aïeuls ! Alors que SsangYong était bien lancé pour prendre quelques parts de marché avec des produits originaux, voici que la marque coréenne se prend le pied dans le pavé avec lActyon. Disons-le tout de suite, cette voiture semble avoir été conçue par des ingénieurs qui, étudiants, ont bâillé en cours.

Quest-ce qui ne va pas avec lActyon ? Presque tout. Tout dabord le comportement du châssis. Dès la prise en mains : des sueurs froides. Le roulis dans les ronds-points a tout de suite mis la pression. « Là, coco, faudra y aller mollo si tu veux rendre la voiture en état. » Bonne initiative puisque jai appris, par la suite, quun confrère na pas eu le même réflexe et a plié la Coréenne. Son témoignage est éloquent : « jai pas compris, elle est partie de larrière et jai pas su la reprendre en sortant du parking ». Et oui, dès les premiers mètres

Sur autoroute, toutefois, lActyon se défend mieux, grâce, notamment, à son moteur Diesel sous le capot. Ce turbodiesel de 2 litres affichant 136 chevaux en Belgique, 140 ch en France, est développé en Corée par SsangYong. Il utilise le principe de la rampe commune à injections multiples sous une pression de 1600 bars. Apparemment, les motoristes étaient plus en forme, mais il est vrai que ce bloc est issu de la Kyron, bien meilleur produit de ce constructeur. Son couple de 310 Nm est malheureusement brimé par la boîte automatique installée dans le modèle essayé. On retombe dans les travers car la BVA est une vraie calamité. Ce jumelage avec une boîte dépassée à quatre rapports tourne au désastre par sa paresse et sa lenteur. « Avec lActyon sur le quai, tu nes pas prêt de décoller » me suis-je dit. Quoique ! Dès que la route tourne, on risque la sortie de piste.

La direction est trop assistée. Inconsistante, elle ne donne aucune information sur la position des roues. On tourne la moulinette, narrangeant en rien la sensation dabsence du contrôle sur la caisse. Les freins cest pas çà non plus avec un avant qui pique du nez lors dun gros freinage. Bref, on a le sang qui bout et le front qui sue. Le châssis de lActyon est construit en échelle et se compose de trois couches dacier. Par contre, ce crossover sen tire mieux sur les chemins avec sa transmission intégrale. Jai bien dit « chemins ». Il ne faut pas rêver non plus, pas question de passer en quatre roues motrices sur la route pour compenser le manque de tenue en situation routière car lActyon na pas de différentiel central. Si, si, je vous jure. Si on ne fait rien, on roule avec une propulsion : deux roues motrices au comportement rebelle. Pour passer en 4×4, cest à la main et seulement sur terrain non bétonné. Elle a tant de défauts quà la fin, on rit dans la machine.

Dommage de bâcler ainsi son travail car la ligne surprenante pourrait séduire. Et le moteur nest pas mauvais, loin de là. Mais, pour achever cet essai, indiquons aussi, pêle-mêle, que le coffre est trop haut et trop petit, sauf si on rabat les banquettes afin de profiter des 1614 litres maximum. Dans lhabitacle, heureusement, lergonomie est originale mais efficace et les passagers ont bien de la place. Le confort est correct, surtout en ligne droite. Tout nest pas perdu. Mais diable, pourquoi autant dalertes sonores inutiles. On met la clé, bip, on allume le moteur bip, on fait-ci bip, on fait ça bip. Un casse-oreille qui finit par nous brouiller lécoute.

Sites constructeur : BelgiqueFrance

Photos : Olivier Duquesne

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