La gamme Skoda construite après le rachat de Volkswagen ne comportait jusqu’ici qu’une citadine de segment B, des berlines et des véhicules à tendance crossovo-utilitaro-ludospace comme le Roomster ou le Yeti. Bref, la marque passait à coté d’un gros potentiel de ventes sur le segment des toutes petites citadines pour une marque mettant souvent en avant le prix de vente de ses modèles.
Un trou enfin comblé depuis que Volkswagen a mis au point sa nouvelle microcitadine globale. Comme l’ancienne Lupo au siècle dernier, la nouvelle Up ! se décline aussi chez Seat sous le label Mii et pour la première fois, chez Skoda avec la Citigo qui complète une triplette qui compte bien prendre le pouvoir dans la catégorie face à la Renault Twingo, l’autre triplette PSA-Toyota (Peugeot 107, Citroën C1 et Toyota Aygo) sans oublier les deux cousines Ford Ka et Fiat 500 même si cette dernière joue dans un registre un peu à part.
Up Sizing
La stratégie mise en place par Volkswagen pour sa petite triplette est simple : la Up ! reste le produit à l’image la plus soignée et ses deux sœurs presque jumelles proposent quelques variations esthétiques en plus d’un tarif légèrement plus accessible. Chez Skoda, la Citigo reste identique à la Up ! en terme de silhouette ou de dimensions, mais les designers de la marque ont façonné une calandre et des optiques différentes pour la faire rentrer dans les codes de la gamme. On retrouve une grille chromée surmontée du nouveau logo de la marque, on note également quelques différences sur la poupe avec une vitre de coffre qui descend moins bas que sur la Up ! et des feux au style revu. Dans l’ensemble, la Citigo n’est pas désagréable à regarder même si elle perd un peu le coté lisse, simple et un brin hype de la cousine Up !
Le constat est quand même nettement moins sympa à l’intérieur. En regardant la planche de bord, on imagine bien le casse-tête imposé aux designers de la marque au sein du groupe Volkswagen : « Bon les gars, comme on compte quand même la vendre moins cher que la Up !, débrouillez-vous pour rendre l’intérieur moins joli »
Le dessin général de la planche de bord reste identique, tout comme son ergonomie. Mais par rapport à la Up, l’ensemble est devenu nettement plus terne. Oubliée, la planche de bord à la finition laquée qui donnait tant de fraîcheur dans l’habitacle de la Up !, façon Fiat 500, Mini ou DS3. Dommage, même si le tout reste très correct en qualité dans la catégorie face à une Twingo ou une 107. On retrouve donc les mêmes cotes que dans sa jumelle Volkswagen avec un espace plutôt bien géré, sans oublier quelques avantages pratiques en plus dans la Citigo au niveau de petits rangements complémentaires et d’autres petites astuces inédites. Nous avons essayé une version trois portes où les places arrières sont logiquement un peu limitées mais visiblement pas incompatibles avec des sorties en dehors de la ville, en fonction de la taille des passagers avant.
Start Up
Nous avons pris le volant de la version équipée du plus gros moteur, un adjectif qualificatif qu’il convient de relativiser puisqu’il s’agir d’un trois cylindres de 1,0 litres de cylindrée pour 75 chevaux, l’entrée de gamme se contente quant à elle d’une variante à 60 chevaux. Le son au démarrage est assez caractéristique de ce type de motorisations qui pullule désormais dans cette catégorie des petites citadines, le maniement de la boite de vitesses est plutôt agréable. En ville, la Citigo fait honneur à son patronyme et peut se conduire d’un doigt grâce à sa direction légère, ses dimensions parfaitement calibrées pour cet environnement et un diamètre de braquage de vélo.
En sortant de la ville, les performances sont simplement suffisantes pour se mouvoir sur voie rapide même s’il ne faut pas espérer de miracle avec 75 chevaux. Le poids est heureusement limité à un peu moins de 950 kilos et le comportement dynamique semble d’excellente facture, même si les conditions de circulation sur notre prise en main ne nous ont pas permis de la pousser dans ses derniers retranchements. Notre modèle était en plus équipé de pneumatiques hiver, il y a mieux pour torturer un train avant. Le mix de suspensions réussit à épargner les vertèbres des occupants, mieux que dans une Kia Picanto. Avec un bloc aussi petit, la consommation reste forcément supportable en toutes circonstances.
Tchèque Point
Sur le papier, la Citigo est peut-être le modèle le plus important de toute la gamme pour une marque au positionnement comme celui de Skoda, elle arrive donc à point nommé pour gagner de nouvelles parts de marché quitte à cannibaliser un peu ses propres cousines du groupe. La Citigo n’est pas moche et garde les mêmes qualités intrinsèques que la Up! même si sa planche de bord est plus triste. La bonne nouvelle c’est que cette planche de bord moins sympa s’accompagne d’une grille des tarifs légèrement plus abordable que sur la Volkswagen, avec un prix de lancement à 9 140 euros en version trois portes, 60 chevaux et finition Active. Elle possède tout pour se faire une bonne place dans la catégorie et les centre-villes. Espérons égoïstement le développement prochain d’une variante moins gentille, capable de répondre à une Twingo RS pour notre plus grand plaisir.