Essai Renault Kadjar dCi 130 4WD

Une forme moderne sans trop s’affirmer

Mais avant de passer au lever de roue sur un parcours spécial 4×4, faisons le tour de ce Kadjar. Pas ou peu de surprise, nous l’avons déjà découvert au travers de l’essai de la version essence TCe 130. De l’extérieur, le style Renault s’affirme tant à l’avant avec la patte Laurens van den Acker qu’à l’arrière où les ailes larges et rebondies assoient la silhouette du Kadjar.

Les feux avants portent une signature LED en forme de ‘C’ qui prolonge la calandre béante avec le logo verticalisé au milieu. Le bas du bouclier est en plastique noir non peint ce qui allège visuellement l’avant. Il faut dire que le capot bombé et nervuré est plutôt haut et le Kadjar évite une silhouette pataude.

De profil, le pavillon retombe tandis que la ceinture de caisse remonte, faisant même une vague au niveau de l’aile arrière, là encore pour dynamiser le style. L’arrière lui aussi est désormais connu avec la carrosserie remontant très haut, ne laissant qu’une petite lunette arrière. Les feux arrière sont en relief et le bas du bouclier intègre un faux sabot. Au final le style du Kadjar est moins affirmé que celui du Qashqai par exemple tout en restant actuel par rapport à la concurrence. Il devrait plaire même si certains lui reprocheront un côté « mou ».

Style intérieur et équipement

A l’intérieur, c’est un assemblage de différentes matières et textures plutôt flatteuses, notamment sur la partie centrale, et les ajustements sont bons. L’entourage des deux aérateurs centraux, qui se prolonge sur la gauche de la planche de bord, revêt un plastique texturé dur et sonore qui dénote dans cet ensemble. Les sièges en cuir disposent de mousse bi-densité souple au centre et ferme sur les côté et maintiennent bien en place. Le toit panoramique amène beaucoup de clarté et un sentiment d’air (le Kadjar n’est pas disponible avec un toit ouvrant).

On dispose de quatre modes de visualisation et cinq couleurs de personnalisation qui adaptent l’ambiance intérieure. On peut choisir quatre compteurs différents : un compteur classique avec compte-tours type aiguille et indication de la vitesse au centre, un compteur sport, avec indication de la vitesse au centre et un compte-tour simplifié, un compteur éco, avec graphe Eco qui indique la zone de consommation optimisée et la vitesse au centre, et un compteur épuré avec graduation de la vitesse sans compte-tour. « Inutile donc rigoureusement indispensable » pour paraphraser un présentateur télé.

Sur la route : confortable mais une tendance au roulis

Le Kadjar est le cousin du Qashqai et on voit qu’il y a un lien de parenté, mais un air seulement car c’est surtout en dessous que la filiation est flagrante. 60% de pièces en commun entre le Nissan Qashqai et le Renault Kadjar mais plus de 95% de ces pièces ne se voient pas. Il s’agit évidemment des moteurs, de la plateforme, mais aussi des trains roulants et ici de la transmission 4×4.

Le moteur de notre modèle d’essai est le 1.6 dCi 130 chevaux. Le seul disponible avec la transmission 4 roues motrices, accouplé à une boîte de vitesse 6 rapports. La boîte automatique double embrayage n’est elle disponible qu’avec le dCi 110 en 2 roues motrices. Le Kadjar ainsi pourvu pèse plus de 1500 kg à vide (230 kg de plus que le Tce 130) et les 130 chevaux ne sont pas de trop pour bouger la bestiole. Le SUV Renault effectue le 0 à 100 km/h en un peu plus de 10 secondes, ce qui reste honnête pour ce genre de véhicule, mais on aimerait tout de même un poil plus de pêche et on se demande ce que cela donne une fois chargé et/ou avec une remorque.

Sur la route, le silence intérieur est bon, le bruit moteur est bien filtré, même à l’arrêt, mais des bruits aérodynamiques se font entendre. Rien de méchant mais sur long trajet cela pourrait devenir lassant. Lancé sur voie rapide ou nationale, le Kadjar est paré pour avaler les kilomètres. De même sur autoroute, il se révèle une voiture confortable. La consommation grimpe tout de même un peu, de par le poids de cette version 4×4 mais aussi le profil d’armoire normande du Kadjar. Comptez environ 5 l/100 km en vitesse stabilisée sur voie rapide.

En revanche sur route secondaire, le poids et la hauteur du Kadjar se font sentir. Les suspensions filtrent bien les défauts de la route, mais le roulis pourra surprendre. On est quand même loin des suspensions chewing-gum de certains anciens modèles. En forçant un peu l’allure ce phénomène s’accentue évidemment mais reste contenu. Sur ce point, le Qashqai nous avait semblé plus ferme et moins sujet au roulis.

Au final ce Kadjar est une belle proposition pour qui veut rouler confortablement dans un véhicule à l’allure flatteuse et à la mode de SUV. Côté rangement cela ne vaut pas un monospace familial mais il y a tout de même 472 dm3 de volume de coffre jusqu’au couvre-tonneau. Il a une panoplie conséquente d’équipement d’aide à la conduite comme la lecture des panneaux de limitations, la détection d’angle mort, caméra de recul, système R-Link.

Le Kadjar, un 4×4 crédible

Le Renault Kadjar dispose de la transmission 4 roues motrices Nissan et d’une garde au sol rehaussée de 20 cm (21 pour le Qashqai). Il peut passer du mode 2 roues motrices au mode 4 roues motrices permanentes à la demande mais son mode de prédilection est le mode automatique qui transfert du couple aux roues arrière en cas de détection d’adhérence précaire. Passons-le en mode 4×4 permanent et dirigeons nous vers la piste 4×4 de Lohéac (Bretagne).

Même s’il a des atouts, le Kadjar ne part pas super bien armé pour la crapahute. En effet, son long porte-à-faux avant lui ferme l’angle d’attaque à 18°, mais l’angle de fuite lui reste d’une bonne valeur avec 28°. En plus, le Kadjar n’est pas livré avec une monte spécial 4×4 et cela se ressent. Toutefois on parvient à se sortir sans encombre de situations scabreuses une fois que l’on a compris les limites du véhicule et son fonctionnement (il a un léger temps de réaction à l’accélérateur).

En commençant par un passage facile dans la boue et les ornières, on sent bien les 4 roues travailler. Une marche se présente et il faut faire attention à ne pas arriver trop vite. Les suspensions un peu souples se comprimeraient et on raclerait facilement le pare-choc bien trop bas. Cela ne simplifie pas l’exercice et c’est sans doute là le gros point faible du Kadjar en 4×4. La descente qui suit doit se négocier de travers pour éviter de frotter justement et on réalise le premier croisement de pont. Le châssis ne bronche pas et le Kadjar finit sa descente tranquillement.

Une montée à plus de 40° s’avale sans trop de souci et le dCi 130 se montre suffisant. Un poil plus de couple ou une 1ère un peu plus courte serait appréciable mais même un débutant s’en sort sans souci. La descente qui suit montre de son côté les faiblesses des pneus route mais qui leur en voudra ? Les passages en dévers ne posent pas non plus de problèmes et on est même tenté de pousser le Kadjar un peu plus loin.

On tente de nouveau des croisements de pont, des mises en pentes plutôt scabreuses vu l’angle d’attaque. Il se sort bien de tout cela. Evidemment il n’est pas question de dire que le Kadjar pourra suivre les plus baroudeurs des 4×4 mais au moins voilà un SUV qui ne vous laissera pas tomber une fois sortie de la jungle urbaine.

Conclusion : le 4×4 pour quoi faire ?

La transmission aux 4 roues est-elle un gadget ou bien une option qu’il faut sérieusement envisager ? La plupart des Kadjar seront très certainement rencontrés en zone urbaine et de ce point de vue les 2 roues motrices sont suffisantes. D’autant que la consommation se ressent de cette transmission. Il faut compter 0,5 l/100 km de plus entre le mode 2RM et 4×4 avec le dCi 130. Si vous roulez souvent sur des routes glissantes (hiver, pluie, boue) cette option peut être intéressante avec son mode automatique qui rattrapera certains patinages (mais rien ne vaut une nouvelle fois des pneus adaptés). Sinon le dCi 130 en deux roues motrices, ou même le convaincant TCe 130 auront votre préférence.

Pour le reste, le Kadjar est une belle alternative à son cousin le Nissan Qashqai mais aussi aux Hyundai Tucson, Peugeot 3008 et autres VW Tiguan. Le Kadjar dCi 130 4WD commence en finition Zen à 31 300 euros TTC mais pour ce prix là, pas de sièges en cuir. Notre modèle d’essai était une finition Intens (33 800 euros TTC de base) avec option toit panoramique (+600 euros), pack cuir (1600 euros) et couleur Brun Capucino (+620 euros).

+ Look
Rapport prix/équipement bien placé
Aptitudes au tout-terrain
Tendance au roulis
Certains plastiques

Renault Kadjar dCi 130 4WD
Moteur
Type et implantation 4 cylindres en ligne 16 soupapes

Turbocompressé diesel

Cylindrée (cm3) 1 598
Puissance (kW/ch) à tr/mn 96/130 à 4 000
Couple (Nm) à tr/mn 320 à 1 750
Transmission
Roues motrices Avants et arrières
Boîte de vitesses Mécanique à 6 rapports
Châssis
Freins avants Ventilés 296×26
Freins arrières Pleins 290×13
Jantes et pneus 215/60R17
Vitesse maximale (km/h) 190
0 à 100 km/h (s) 10,5
1000 m D.A. (s) 32,5
Consommation
Cycle urbain (l/100 km) 5,5
Cycle extra-urbain (l/100 km) 4,6
Cycle mixte (l/100 km) 4,8
CO2 (g/km) 129
Dimensions
Longueur (mm) 4449
Largeur (mm) 1836
Hauteur (mm) 1607
Empattement (mm) 2646
Volume de coffre (l) 472 → 1478
Réservoir (l) 65
Masse à vide (kg) 1 536

Crédit photo : T. Emme/le blog auto

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