Essai Renault Clio Sport (2 et fin)

La deuxième mi-temps de cet essai sportif va commencer. Que peut-on déjà tirer comme conclusion de la première partie ? « Et bien, Thierry, que cette Clio doit rouler vite. » Mais ce nest pas avec ce genre de réflexion que lon va vraiment avancer. Disons que par rapport à une Clio III de base, la RS possède un bouclier spécifique, des ailes élargies avec extracteur et un diffuseur à larrière intégrant une double sortie déchappement qui lui donnent un air athlétique sans pour autant jouer dans le body-building excessif.

 

Le conducteur est prêt. Pied gauche sur lembrayage, pied droit sur le frein, il appuie sur le bouton Start Stop. Et voilà, cest magnifique, le moteur sest mis en route sans problème. Le pilote abaisse le levier de frein à main après avoir passé la première. Il relâche doucement la pédale dembrayage tout en retirant son pied droit du frein pour atteindre laccélérateur. « Mon Dieu, cest magnifique, quelle coordination dans les mouvements. Tout simplement superbe. » Il prend un départ tonitruant et passe déjà la deuxième, puis la troisième en direction de lautoroute. Mais le moteur est bruyant, au point de couvrir le cri des supporters. « Sachez mon cher Thierry, quune voiture de ce type na pas pour prétention dêtre silencieuse, il est donc normal dentendre le moteur ». Oui, mais maintenant que nous sommes sur autoroute, il faut bien admettre quà 120, voire 140, en sixième, le niveau sonore nest guère confortable. On aurait bien aimé une septième. « Tout à fait, les rapports sont trop courts pour lautoroute ». Mais voilà que nous quittons une première fois le ruban pour partir en campagne. Et là, le choix de la transmission se montre plus adéquat. On apprécie le jeu de levier pour attraper le régime moteur le plus intéressant. On arrive à lépreuve daccélération. Personne devant, personne darrière, pas de méchant arbitre à képi. On y va. On écrase la pédale, laiguille du compte-tours monte et les décibels augmentent dans un cri aigu jusquà 4000 4500 tr/min, puis la mélodie semble saturer. On passe la deuxième à 6000 tours. Mais déjà, il faut arrêter de jouer, la circulation sur route ouverte impose une certaine retenue sous peine de se voir infliger un carton rouge. « Rouge comme le repère sur le volant. Dautant que là on aurait déjà droit à la jaune. » On retiendra que la musique de ce moteur suit le rythme jusquà 4000 à 5000 tr/min, puis semble ne plus adopter le tempo sous le capot en saturant un peu dans les aigus. Car, le poids fait que la Clio Sport manque un peu de ressort aux régimes moyens. Il faut vraiment dépasser les 5000 tours pour recevoir un coup de pied aux fesses. Ceci dit, on notera le chrono officiel : 0 à 100 km/h en 6,9 s. « Et Renault nous promet aussi une vitesse maxi à 215 km/h ».

On reste sur la route pour lavant-dernière épreuve : les virages et les bosses en campagne. La direction assistée nest vraiment pas terrible sur une Clio normale. « Je dirai même désastreuse sur les premières Clio III produites. » Ici, heureusement, Renault a corrigé le tir. Il faut dire que lessayeur appréhendait un peu lexercice des lacets à cause de cette réputation. Heureusement, la Clio Sport a de la tenue. La direction à moteur électrique a fait de surprenants progrès. La voilà enfin précise et rigoureuse dans ses choix. On évite ainsi le changement dhumeur en pleine courbe. Un point dautant plus important que le comportement du châssis est remarquable. « Pas de hors-jeu ». La Clio Sport utilise un train avant à pivot dont laxe est totalement découplé du système damortissement. Cela diminue les effets transversaux provoqués par le couple moteur. Lavant est incisif et la motricité permet de saffranchir de tous les changements de direction. La suspension arrière fait appel à un essieu à bras tirés reliés par une traverse déformable. Que lon soit en attaque ou en défense, les freins sont vigilants et on peut changer de stratégie en déconnectant le contrôle de stabilité. Ce qui ninterdit pas de se faire plaisir et à mettre la voiture en déséquilibre volontaire ou en survirage. « Mais est-ce bien académique tout cela Thierry ? » Non, comme cette suspension au caractère raide qui fait ressentir parfaitement les irrégularités de la route. Et les portions en béton du parcours obligeront un passage chez le kiné à moyen terme. « Et il serait dommage de terminer la saison avec un corset, par manque de souplesse. » Oui, mais il est pire encore de louper une chicane et de finir sa carrière à embrasser les vers de terre. « Comme vous y aller mon petit Thierry. »

Avant den terminer, on traverse la ville. Un exercice qui demande beaucoup de concentration. Car on perdrait vite sa licence à appuyer trop fort sur la pédale de droite. Heureusement que la sonorité du moteur nous permet davoir un repère. Et puis, le limiteur de vitesse est disponible pour les distraits. « En parlant de distraits, noubliez pas de faire le plein pour la troisième mi-temps ». De fait, la Clio Sport consomme, en cycle mixte, 8,9 litres dessence. Mais, si on hausse le ton, cela monte au-delà des 15 litres. « Aïe, la fermeté de suspension fait mal sur les bordures. » Au final, on retiendra que cette voiture se montre incisive, agile et sportive. Avec une direction assistée bien calibrée. Par contre la transmission savère trop courte sur autoroute, dautant que le niveau sonore est fatigant sur les longs trajets. On aurait aimé une septième économique pour ne pas gâcher ces mêmes rapports fort agréables sur petites routes.

Découvrez ici un essai plus sérieux 😉

Et la première mi-temps

Sites constructeur : Belgique France

Photos : Olivier Duquesne & Renault

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *