Essai Peugeot 3008 1.6 e-HDI 112 ch BMP6 : Point noir

On peut aimer, ou pas, ses lignes torturées. Mais force est de reconnaitre que le 3008 est l’un des modèles français les plus réussis de ces dernières années. Du moins, c’est notre avis lorsqu’il embarque le 1.6 THP, le 2.0 HDI ou encore la technologie HYbrid4. Cette fois-ci, corsons le jeu en nous rabattant sur le bloc le moins puissant de la gamme -le 1.6 HDI 112 ch- et en l’accordant à la si décriée boîte robotisée BMP.

Belle idée que le toit vitré panoramique. Durant les quelques jours passés au volant du crossover au lion, il nous aura presque permis d’oublier le ciel gris qui recouvrait la France. Dans le cas présent, il accentuait d’autant plus la sensation de luminosité que notre voiture d’essai s’habillait d’un tissu clair, baptisé Guérande (?!). Ce gris clair légèrement bleuté pose toutefois deux problèmes. C’est sans doute l’une des couleurs les plus salissantes que l’on puisse trouver dans une auto et, comme il est repris sur les plastiques de la partie inférieure de la planche de bord, il accentue la qualité moyenne de ces derniers.

Rien de dramatique toutefois puisque si le 3008 est supplanté, sur ce point, par quelques rares concurrents, comme le VW Tiguan, il tient encore la dragée haute à son duo de cousins ennemis, les Citroën C4 Aircross et Peugeot 4008.

Même après trois ans, la présentation intérieure du 3008 fait toujours envie. Les commandes à basculeurs alignées sous les aérateurs centraux évoquent la Mini, tandis que la barre de maintien située sur la droite de la console centrale, et habillée d’aluminium, accentue le coté cossu de la planche de bord. Seul le levier commandant la fameuse BMP6 parait frêle, mais ca n’est pas le principal regret concernant cette transmission comme nous le verrons un peu plus tard.

Dans la version Allure de notre essai, l’équipement se veut complet puisque le GPS, le fameux toit en verre, ainsi que l’affichage tête haute, sont de série. De quoi satisfaire la plupart des acquéreurs, mais rien d’extraordinaire au vu des 30 100 € réclamés par Peugeot. D’autant que la liste des options comprend encore quelques raffinements comme les radars de stationnement à l’avant, les projecteurs directionnels au xénon ou la sellerie cuir.

Parmi les suppléments possibles, on trouve également le Grip Control. Cet antidérapage sophistiqué permet d’adapter la traction aux conditions de roulage (standard, ESP déconnecté, sable, boue et neige) et représente le seul système du 3008 capable d’améliorer un tant soit peu ses capacités. En effet, à l’inverse de ses concurrents, Peugeot a fait le choix, si l’on excepte la variante hybride, de ne proposer que des versions deux roues motrices de son crossover fétiche.

Au vu des chiffres de ventes, cet « oubli » ne semble guère décourager les clients. Cela ne pénalise pas non plus le 3008 sur la route tant son comportement se montre serein et précis. Bien sûr, par rapport aux berlines de la marque, le 3008 vire un peu moins à plat et il balance légèrement plus sur les routes en mauvais état. Mais, en aucun cas, il ne se montre aussi dodelinant qu’un Opel Antara par exemple.

Par ailleurs, ce n’est pas le 1.6, du haut de ses 112 ch et de ses 270 Nm, qui risque de mettre à mal le châssis. Non pas qu’il se montre amorphe, bien au contraire. La seule faute revient à la BMP, qui inflige des temps de passage de rapport indigne d’une voiture moderne. En cas de dépassement, l’anticipation est de mise, puisque même le passage en mode manuel ne résout pas ce problème. En cas de besoin, ne comptez pas non plus sur elle pour le frein moteur. Mais son pire ennemi, c’est bien le « cédez-le-passage ». Un exercice où elle se montrera plus qu’hésitante à repasser en première. Dans ce cas de figure, mieux vaut encore stopper complètement et n’envisagez de repartir qu’une fois le premier rapport verrouillé.

Après plusieurs centaines de kilomètres, on cherche toujours le mode d’emploi de cette boîte. Mais il faut se rendre à l’évidence : les ingénieurs chargés de sa conception n’avaient sans doute pour but que de convertir les conducteurs à l’ultra-éco-conduite. A un rythme de sénateur (d’escargot ?), elle parvient presque à faire oublier ses défauts. Lot de consolation, elle permet d’abaisser la consommation moyenne de façon très notable. Comptez, pour un usage mi-route, mi-ville, une moyenne oscillant entre 6 l et 6.5 l.

Et puis, cette nouvelle variante e-HDI se distingue surtout par son Stop&Start d’une douceur et d’une discrétion dont ferait bien de s’inspirer certains concurrents. En l’absence d’embrayage « manuel », c’est la pédale de frein qui sert de déclencheur. Au dessous des 20 km/h, la voiture donne l’impression de se retrouver en roue libre. Et le pied à peine relevé, le moteur se remet en marche sans vibrations.

Cela reste bien léger pour craquer pour cette variante. Toutefois, de nombreux utilisateurs de la BMP disent finir par s’en acommoder. Reste alors un appétit mesuré, apréciable en ces temps de carburant cher.

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Galerie Essai Peugeot 3008 1.6 e-HDI 112 ch BMP6

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