Essai Peugeot 207 1.6 HDI 90 ch (2) : as des lacets

Maintenant que les présentations sont faites, il est temps dentrer dans le vif du sujet. Ce cur de gamme va-t-il remplir sa mission ? On le verra. Son moteur doit déjà avoir suffisamment de muscle pour sacquitter dun poids de 1197 kg. Ensuite, il convient de rester élastique et économe. En tout cas, au premier abord, la Peugeot 207 1.6 HDI 90 ch 3 portes arrive à sortir son épingle du jeu. Dautant que le châssis de cette voiture a fait lobjet dune grande attention de la part de ses concepteurs. Et cest là, sans doute, le plus surprenant chez elle. Toutefois, rien nest jamais parfait dans ce bas monde et le conducteur devra composer avec quelques imperfections.

La 207 a un vrai comportement routier. La féline sort ses griffes et nous fait profiter dune étonnante agilité. Le train avant pseudo-McPherson joue la minutie pour bien diriger la berline. Mouvement suivi sans trop de mal par le train arrière à traverse déformable. Ce dernier est dailleurs tout nouveau. Les ingénieurs ont aussi monté des amortisseurs hydrauliques à clapets fabriqués maison. Grâce à ces choix techniques, la Peugeot 207 mérite une palme pour sa tenue de route et le filtrage des imperfections. Bien que ferme, la Française arrive à bien absorber les trous, à rester stable sur les pavés et à contenir les mouvements intempestifs. Il ny a jamais quen sortie de ralentisseur en dos dâne que la fermeté se fait sentir par un choc dur et sec.

La direction assistée, électrique, est nettement mois ferme. Peugeot nous précise quelle est de type « brushless ». Moi je dirai quelle est de type « Marshmallow ». Meilleure que celle de la Renault Clio, cette assistance est encore trop poussée à faible vitesse et à bas régime. Si bien que dans les ronds-points ou en ville, on est souvent surpris par ce volant sans consistance. Pour avoir davantage de fermeté, il faut accélérer ou monter dans le régime moteur. Alors, à ce moment-là, on peut sautoriser des passages plus rapides grâce à une meilleure information du volant permettant des prises de courbe tout en précision. Heureusement que cette progression soit linéaire et donc facile à apprivoiser avec un peu dhabitude. Pourtant, la solution existe. Regardez  Fiat, avec la Grande Punto par exemple, qui dote ses voitures d’une fonction City.

Pour tracter la 207, je profitais donc du moteur HDI 1.6 de 90 ch guidé par une boîte à cinq rapports. Une transmission précise mais commandée par une commande qui, parfois, saccroche. De son vrai nom DV6ATED4, le groupe 4 cylindres de 1560 cm³ et de 66 kW avec bloc en aluminium utilise une culasse à seize soupapes et un système dinjection pouvant monter jusquà 1600 bars. Il utilise un turbocompresseur piloté à géométrie fixe. Sa puissance maximale est de quatre-vingt-dix (ou nonante) chevaux à 4000 tr/min. Son couple affiche 215 Nm à 1750 tr/min. La courbe de régime (voir ci-contre) est dailleurs assez plate puisquà 3000 tr/min, on profite encore de 210 Nm. Inutile de dire quil faut conduire cette 207 comme un vrai Diesel : sur le couple.

De fait, ce qui la sauve, cest sa souplesse dutilisation de cette traction. En effet, le bruit du moteur lors de relances montre bien que les 90 ch et 215 Nm sont bien un minimum pour déplacer sans trop de peine cette voiture de douze cents kilos. Jamais vraiment étouffée, la 207 nest pas non plus un foudre de guerre. Elle réussit le 0 à 100 km/h dans un honorable 11,5s à vide (12,9 s en demi-charge) et peut rouler à 182 km/h. En cinquième, il lui faut 14,5 s en demi-charge pour passer de 80 à 120 km/h. La consommation mixte moyenne annoncée par le constructeur est de 4,5 litres aux 100 km. Avec ses 50 litres de réserve, on peut faire des étapes de 1000 km. À notre rythme, l’ordinateur de bord nous proposait un bon 900 km d’autonomie.

Le freinage est à la hauteur avec une aide électronique et des disques ventilés de 283 mm. Lors denfilades en pleine campagne prises sur un ton à faire avaler le képi dun gendarme obtus mais en respectant les vitesses autorisées, on a su apprécier la rigidité du châssis, la stabilité de lensemble et les capacités des freins. En retardant au maximum le changement de pédale, je nai jamais eu loccasion de me faire peur. Je me suis même permis denfoncer les freins en pleine courbe pour essayer de la mettre en défaut. Rien à faire ou presque.

Rien à faire non plus pour supprimer ces maudits reflets sur le pare-brise. Certes, cest très joli une voiture étirée et cela donne un bon aérodynamisme, mais au moindre rayon de soleil, on voit une image miroir de sa planche de bord dans le champ de vision. Réellement gênant. Dautant quavec le cerclage chromé de la finition de cette voiture dessai, jai été, en plus, éblouit par le soleil sy réfléchissant. Le port de lunettes de soleil est donc indispensable, même lors dun faible ensoleillement. Un responsable Peugeot ma dailleurs admis que lors de la conception, ils ont dû faire limpasse sur certaines couleurs et certains matériaux. Avec ceux-là, il était impossible de conduire car on ne voyait rien à travers le pare-brise : trop de reflets. Amis du Sud : bon courage. À suivre…

Sites constructeur : FranceBelgiqueInternational

Source photos : Peugeot

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