Essai Noble M600: Le joyau de la Couronne dérobé (2/2)

Au volant, cette Noble fait oublier son caractère angoissant et se montre d’une relative progressivité. La course généreuse de l’accélérateur et les turbos tempérés permettent de doser correctement la cavalerie. Les embouteillages monégasques au charme inimitable (une Lamborghini Murcielago SV devant, une Bugatti Veyron derrière, what else) offrent la possibilité de se rendre de compte du couple disponible à bas régime. Même en 2ème ou en 3ème la voiture reprend et s’élance avec vigueur jusqu’en haut du compte-tour, effaçant le caractère on/off des moteurs turbo, dans une sonorité caverneuse soutenue par la chorale des dump valves. La motricité, pour une pure propulsion, est exemplaire et catapulte le conducteur de 0km/h à 100km/h en 3,0 secondes. La direction renvoie une quantité d’informations non négligeables et le calibrage en ferait presque oublier la présence d’une pompe d’assistance. Sa capacité à changer de cap est honorable, surtout lorsque l’arrière se dérobe. Forcément, en mode Race et sans antipatinage, il ne faut pas espérer de miracles. Mais la danse s’effectue de manière prévenante et donnerait presque confiance tant la facilité est au rendez-vous. Je ne m’y essayerai pas dans une ville avec une voiture à 232 000€. En revanche, le véritable anglais qui m’accompagne n’hésite pas à reproduire l’exercice plusieurs fois, ce qui est loin de m’en déplaire. Une fois à l’arrêt on se pose alors quelques questions. La voiture se veut, selon Noble, conceptuellement et philosophiquement proche de la Ferrari F40. Comment une voiture aussi progressive en tout point se permet de perpétuer la méchanceté d’une italienne qui donne des coups de pied aux fesses à tout va avec ses turbos typiques des années 80 ? D’un tout autre coté c’est quasiment louable tant la conception et les sensations sont du même acabit.

Ces quelques kilomètres, certes urbains, m’ont mis une claque et l’écriture de ce papier est amplement justifié. Je cherche encore de défauts à cette M600. Peut-être le prix, un peu élevé pour la catégorie? Mais même à ce tarif, elle se place comme une bonne affaire. On pourrait très bien s’acheter une Ferrari 458 Italia ou Lamborghini Gallardo, mais niveau authenticité, tant au niveau de la conduite que de la production (50 exemplaires entièrement fait à la main), on repassera. Qui plus est avec des performances dignes de la catégorie supérieure. La vitesse maximale est donnée pour 360km/h en passant par les 100km/h en 3,0 secondes. Sans ABS, ESP, climatisation,… le rapport prix/équipements en prend pour son grade bien entendu, mais c’est pour la bonne cause. Une perle comme on en fait plus, dans un contexte politique de plus en plus effrayant. Un bijou qui pourrait trouver sa place sur la couronne, entourée d’autres excentricités anglaises à quatre roues!

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