Plusieurs intrépides reporters de ce site ont déjà eu la belle opportunité de se mettre derrière le volant de la Nissan GT-R Nismo, mais, au moment où arrive la dernière mouture de la R35 à New York, ça vaut le coup de se remettre dans le bain avec la version la plus aboutie jusqu’alors de cette génération.
Qui possède une Nissan GT-R n’est pas un amateur de supercar comme les autres. C’est obligatoirement un passionné de pilotage, qui aime en découdre au volant, sans chercher l’ostentation d’une italienne, ni la performance froide et rigoureuse d’une allemande… Confiez-lui les clés de l’exclusive version Nismo de cette GT-R (moins de 100 exemplaires vendus chaque année en France), il deviendra l’un des rares privilégiés à goûter à ce véritable duel homme-machine. Qui va l’emporter ?
Style extérieur
L’essai s’effectue sur le circuit d’Abbeville, une piste qui paraît presque trop courte et trop sage pour accueillir « Godzilla », le surnom donné à la GT-R par les Japonais. Au premier abord, le coupé est assez intimidant avec sa robe blanche, posé sur de larges pneus semi-slick, ses sigles chromés aux 4 coins de la carrosserie.
Mais notre regard se porte immédiatement sur les parties 100% carbone : le bouclier, la jupe inférieure, l’extracteur arrière et bien sur l’aileron, habillés d’un discret liseré rouge Nismo. Des éléments aérodynamiques retravaillés qui permettent de gagner 100kg d’appui à 300km/h par rapport à une GT-R « classique ». Moins visible à l’oeil nu, le nouveau dessin des boucliers avant et arrière réduit encore le coefficient de trainée. Le tempo ultra-sportif est donné.
Style intérieur
Sièges baquets (mais pas de harnais, juste des ceintures de sécurité traditionnelles) constitués de fibres de carbone, plusieurs inserts en carbone sur la planche de bord, l’univers de la compétition transpire sous nos yeux. De nombreux rappels « rouge vif » excitent les sens (fond de compteur, compte-tours, repère central sur le volant, surpiqûres…). Volant en alcantara, gigantesques palettes. Le bouton rouge de mise à feu se situe entre les sièges, sous le levier de vitesse.
Sur la piste
Le tour de reconnaissance donne un premier aperçu des capacités de la bête, à travers le feulement de son V6 3.8L. Rauque, ce biturbo ne demande qu’à lâcher ses 600 ch (652Nm de couple). Rapidement, la confiance s’installe entre la GT-R Nismo et son conducteur. La supercar se montre agile et très vive. Nous sommes évidemment conquis par l’accélération mais surtout impressionné par la direction d’une précision horlogère. Un simple petit degré d’inclinaison du volant et les roues braquent instantanément. Bluffant et rassurant quand la vitesse augmente. Gare à ne pas s’emballer en sortie de virage, au risque de se faire rappeler à l’ordre par un châssis réactif et dynamique qui vous remet dans le droit chemin : « Qui c’est le patron ? » semble nous rappeler la GT-R Nismo. Et c’est à ce moment que le passionné commence à s’amuser : quand ce retour de sensations lui monte dans les bras et dans le corps. Enquiller les virages et s’offrir des vibrations à la fois brutes et physiques mais qui ne prennent jamais à défaut.
Le vrai regret de ce test : impossible d’atteindre la Vmax annoncée à 315km/h, faute de ligne droite suffisamment longue…
Comportement et technologies
La GT-R Nismo est certes la voiture la plus ultime de la gamme Nissan, directement inspirée de l’univers GT3, elle reste néanmoins polyvalente. L’optimisation des technologies (collage et soudage des composants) et l’usage de nouveaux matériaux comme le titane et le carbone permet d’alléger la bête (1 660 kg) tout en conservant de la rigidité. Les bruits parasites de transmission ont disparu. Les suspensions, issues de la compétition, font le job. En chicane, les appuis sont faciles à trouver, la voiture obéit au doigt et à l’oeil. On garde de la souplesse et de la tenue de route malgré les aspérités du circuit, et on ressort de l’auto sans douleurs dans le dos…
Tarif et conclusion
La déclinaison Nismo de la GT-R, c’est 600ch, soit 50 de plus que la version classique. Cette dernière est déjà très capable, mais la version Nismo repousse les limites. Oui cette auto est une authentique pistarde, capable de tenir en respect les Porsche, Ferrari ou McLaren. Pas besoin d’aller sur l’exigeante boucle Nord du Nürburgring pour s’en rendre compte (vous vous souvenez ? 7’08’’679 pour avaler les 21km et 73 virages du tracé en septembre 2014). Montant du ticket pour accéder au Graal : 150 000 euros. C’est 70 000 de plus qu’une GT-R « de base », mais elle reste à un tarif beaucoup plus accessible que ses rivales du marché.
Crédit photos : le blog auto et Nissan
+ | Précision et efficacité diabolique |
Prix « abordable » par rapport à la concurrence | |
Grand coffre (si, si, c’est important) | |
– | Quatre places mais deux symboliques |
Délai d’attente de plus d’un an pour recevoir la voiture, du fait de sa production très limitée | |
Pas de données officielles sur le 0 à 100km/h. Murmuré à 2,7s selon les tests… |
Nissan GT-R Nismo | |
Moteur | |
Type et implantation | 6 cylindres en V
double turbo VR38DETT |
Essence | |
Cylindrée (cm3) | 3799 |
Puissance (kW/ch) à tr/mn | 441/600 à 6800 |
Couple (Nm) à tr/mn | 652 à 3200 |
Transmission | |
Roues motrices | Quatre roues motrices |
Boîte de vitesses | Double embrayage à 6 rapports |
Châssis | |
Suspension avant | Double triangulation |
Suspension arrière | Multi-lien |
Freins | 4 disques ventilés percés |
Jantes et pneus | 255/40R20 Av 285/35R20 Ar |
Performances | |
Vitesse maximale (km/h) | 315 |
0 à 100 km/h (s) | 2,7 ? |
Consommation | |
Cycle urbain (l/100 km) | 17 |
Cycle extra-urbain (l/100 km) | 8,8 |
Cycle mixte (l/100 km) | 11,8 |
CO2 (g/km) | 275 |
Dimensions | |
Longueur (mm) | 4670 |
Largeur (mm) | 1895 |
Hauteur (mm) | 1370 |
Empattement (mm) | 2780 |
Volume de coffre (l) | – |
Réservoir (l) | 74 |
Masse à vide (kg) | 1735 |