Essai Mercedes G500 : Glorious Bastard

En renouvelant son Classe G après 38 années de carrière, Mercedes n’a pris aucun risque sur le plan stylistique. Cette seconde génération est, à quelques détails près, un copier-coller de la précédente. Certes, les proportions et les dimensions des éléments (phares, calandre…) ont quelque peu évolué, mais globalement il sera difficile pour le néophyte de distinguer ce Classe G du précédent. On comprend bien la préoccupation des designers de ne pas dénaturer un look qui fait une (grande) partie du charme du modèle, mais un peu plus de modernité aurait été bienvenue pour surfer sur la vague « néo-rétro ». Dans le cas présent, on est juste sur le rétro, avec en point d’orgue les clignotants saillants posés sur les ailes avant. Au moins, le charme brut du modèle est parfaitement intact !

Boîte à luxe

Si les ultimes versions du précédent Classe G avaient déjà largement pris leurs distances avec le monde de l’utilitaire et cultivaient une certaine idée du luxe, le nouveau marque une vraie rupture sur ce point. On y découvre un meuble de bord directement inspiré des derniers produits Mercedes, avec ce double écran qui s’étend sur une bonne moitié de la largeur de l’habitacle (en option). On peut concevoir que les acheteurs de ce type de véhicule haut de gamme ne veulent aucune concession en matière d’équipement, mais le contraste entre la rusticité de l’extérieur et la modernité de l’intérieur n’en reste pas moins saisissant. Cela se poursuit avec un joli volant à commandes tactiles, et un système multimédia ultra-connecté. Complètement embourgeoisé, avec son cuir à profusion, ses sièges à croisillon et ses inserts singeant la fibre de carbone, l’habitacle conserve tout de même quelques traces des origines rurales de son ancêtre : une imposante barre de maintien fixée sur le meuble de bord face au passager avant, et une habitabilité loin d’être optimale au regard de l’encombrement extérieur. Les cotes sont toutefois en nette hausse, notamment aux places arrière où les passagers gagnent quelque 15 cm au niveau des jambes. Le coffre assure, lui, un volume de 667 litres, compensant sa faible profondeur par une belle hauteur sous le cache-bagage. L’équipement de série peut se faire ultra-complet, avec tous le nécessaire en matière d’assistants de conduite (freinage d’urgence, maintien de voie, feux matriciels automatiques, surveillance des angle-morts, reconnaissance de la signalisation, caméra à 360°, etc.).

On saluera aussi la qualité de fabrication, réellement époustouflante, et qui justifiera sans doute en partie le tarif salé : à partir de 110.701€ avant même d’avoir pioché dans l’interminable liste d’options.

Ecolo-quoi ?

A ce tarif, vous avez le G500, déclinaison la plus « modeste » proposées pour l’instant, équipée d’un V8 4.0l de 422 chevaux ! La gamme sera bientôt complétée du G350d, qui sera sans doute la variante la plus « logique » de ce Classe G. Car s’il procure un indéniable plaisir de conduite. Le V8 fait figure d’ovni dans la production automobile actuelle. Dans nos régions du moins, car au Moyen-Orient, en Russie et en Californie où il devrait réaliser la majeure partie de ses ventes, ce type de moteur n’émeut pas grand monde. Il transforme ce parpaing sur roues en une brute sportive. Le 0 à 100 km/h est expédié en 5,9 secondes ! Pas mal du tout quand on sait que la bête affiche plus de 2,3 tonnes sur la balance. La version AMG, qui tire 585 ch de ce même V8, réalise même l’exploit en 4,5 secondes ! Réellement grisant, d’autant que l’efficacité en courbe et l’adhérence sont étonnamment bonnes, mais la précision de la direction n’est pas aidée par les larges pneus. En revanche, la boîte automatique 9G-Tronic ne souffre pas la critique.

Ce V8 fait également fi des bonnes manières écologiques. En usage normal, ses 12,1l de moyenne normalisée NEDC sont une notion des plus abstraites, et la consommation réelle lors de notre essai flirtait plutôt avec les 19l/100km. Autant être en bons termes avec son pompiste…

BIEN VU
 Meuble de bord vertical, solide poignée pour le passager et boutons de verrouillage des différentiels préservés : le mariage des solutions mécaniques « brutes » et du luxe à profusion étonne, mais se montre finalement assez réussi.  
MAL VU
 Si la roue de secours sur la portière de coffre (à ouverture latérale) fait partie intégrante du charme du modèle, elle n’est pas très pratique pour les manœuvres, d’autant qu’elle n’est pas prise en compte par les capteurs de distance arrière.

Clin d’œil aux origines

Vu les prestations haut de gamme, et les prétentions tarifaires qui les accompagnent, rares seront sans doute dans nos contrées les utilisateurs à oser plonger dans les ornières avec les jantes de 19 pouces de leur Classe G immaculé. Ils ont tort, car sous ses airs précieux, le nouveau modèle reste un must en matière de franchissement. En témoignent ses trois différentiels verrouillables depuis le meuble de bord – fait quasi unique sur le marché – qui lui permettent de se sortir de toutes les embûches. Les assistants off-road ont volontairement été limités à leur plus simple expression, là encore pour conserver le caractère « brut » du modèle originel. Cela n’empêche pas ce G de passer partout, capable d’affronter des dévers de 35°, de traverser des gués de 700 mm et de gravir des côtes à 45° ! Sa garde au sol de 241 mm et ses porte-à-faux réduits garantissent d’excellents angles d’attaque et de fuit, de 30,9 et 29,9° respectivement.

Vous l’aurez compris, ce Classe G est aussi attachant qu’il semble anachronique dans la production automobile actuelle.

+ ON AIME
  • Qualité de l’habitacle
  • Equipement ultracomplet
  • Bond en termes d’agrément routier
  • Performances impressionnantes
  • Look préservé…
ON AIME MOINS
  • peut-être trop !?
  • Tarifs particulièrement salés
  • Consommation démentielle
  • Raison d’être ?

Mercedes-Benz G500
Prix (à partir de) 110701 €
Prix du modèle essayé 152.611 €
Bonus / Malus 10500 €
Moteur
Type et implantation Avant, V8
Cylindrée (cm3) 3982
Puissance (kW/ch) 310/422
Couple (Nm) 610
Transmission
Roues motrices Transmission intégrale
Boîte de vitesses Automatique 9 rapports
Châssis
Suspension avant Essieu à doubles bras transversaux
Suspension arrière Essieu rigide
Freins Avant: 400mm/ Arrière 370mm
Jantes et pneus 265/60 R 18
Performances
Vitesse maximale (km/h) 210
0 à 100 km/h (s) 5,9
Consommation
Cycle urbain (l/100 km) 13,4
Cycle extra-urbain (l/100 km) 10,3
Cycle mixte (l/100 km) 12,1
CO2 (g/km) 276
Dimensions
Longueur (mm) 4817
Largeur (mm) 1931
Hauteur (mm) 1969
Empattement (mm) 2890
Volume de coffre (l) 667
Réservoir (l) 100
Masse à vide (kg) 2329

(31 commentaires)

  1. Pas de tablette moche en série sur une véhicule à 120000 e Sérieusement?
    J aime aussi les seulement 40000 e d options du modèle essayé. Aux émirats, il y a très peu de G500, 95% des G sont en 63 AMG. Tant qu à polluer, autant le faire bien.

  2. Franchement , même si je peux comprendre l’engouement pour ce véhicule qui en plus d’être iconique et à la fois inchangé depuis 40 ans mais également en constante évolution , je dois avouer que je ne comprend vraiment pas cette remontée fulgurante , c’est devenu un véritable objet de mode , LE truc qu’il faut absolument avoir si on à un peu d’argent ….

    Je trouve que c’est un véhicule qui aurait du rester anecdotique avec un marché bien plus restreint , le voir en permanence sur le devant de la scène un peu au même titre qu’une Aventador , lui fait perdre beaucoup de sa saveur et de sa prestance … On est en train de banaliser le G alors qu’il devrait être tout sauf banal ?

    1. Clairement je ne vois aucun aspect iconique dans ce Cube. Ayant utilisé le loup original au canada à faire ce pourquoi il était fait, je n’ai aucune nostalgie pour cet utilitaire sans âme.

      Les variantes civiles du Classe G pour le chasseur de perdrix puis devenu l’AMG du citoyen urbain , ne repose sur aucune grande épopée.

      Mais on ne peut pas lui reprocher d’être mauvais, Mercedes à su le garder à la page. 45 ans plus tard sans réellement avoir été l’égérie d’aucune époque ou évènement de quoique ce soit, il se permet d’être le représentant des baroudeurs allemands. Grace à ce César d’honneur, il peut se permettre toutes les frasques d’une grande

  3. Célébration du débarquement en Normandie ?
    Ça va ce G est moins cher que le Hennessey Maximus 1000 . Par contre il manque la benne au G. Et la Gladiangler à un look d’enfer!
    Les Russes devraient nous remettre à jour leur UAZ.

  4. Raison d’être en Europe ? Bah à part le côté hype décalé.
    Mais ce n’est pas la même chose dans le reste du Monde : au Moyen Orient, aux USA, Asir ce type de véhicule est régulièrement utilisé en off-road.
    Ce n’est pas parce que chez nous il est devenu quasi impossible d’en faire (et heureusement d’ailleurs) que ça n’existe pas ailleurs.
    Aux USA en particulier, pays des grands espaces, on va très souvent en off road pour aller s’éclater en quad ou moto.
    Bon sinon, châssis séparé et gros moteur V8 : faut faire gaffe sur la route. Ce n’est pas un SUV.

  5. Maintenant avoir un V8 c’est mal ? Sérieux, ce genre de commentaire dans les articles… comme pour la mustang V8…

      1. En même temps je ne lis pas cela du tout dans l’essai de Nicolas.
        Il ne fait que constater qu’on a ici un V8 ce qui devient rare, surtout en ces temps où la conso est montrée (stupidement) du doigt.
        Est-ce que c’est marqué que « c’est mal » ? Non (ou alors j’ai mal lu et relu 😀 ).

        1. En quoi pointer du doigt la conso est « stupide » ? Même sans considérer l’écologie, ce qu’on met dans le réservoir, on le paye.

    1. C’est que c’est surtout dommage de gâcher un V8 sur un 4×4 de franchissement là où un gros diesel de grosse cylindrée, même en 4 cylindres, est mille fois mieux adapté.
      Un gros truc de snob millionnaire qui sert à rien.

      1. Les Ferrari sont de gros trucs de snobs (V8 ou V12) qui ne servent à rien et pourtant, tout le monde bave dessus…Franchement, il est consternant de lire des commentaires qui critiquent les « nobles mécaniques » sur un…Site auto. Si vous n’aimez pas les bagnoles, allez commenter sur Gala et arrêtez de donner des leçons de morale aux passionnées.

        Si j’avais les thunes, j’achèterais cette Merco, d’abord parce que je la trouve cool dans un monde de plus en plus aseptisé mais aussi pour faire c*** les bien-pensants.

        1. Un V8 dans une Musclecar ou une GT, je comprends facilement l’intérêt… Fun, performances, efficacité…
          Mais dans un 4×4 de franchissement … C’est du gâchis, uniquement de la frime mal placée moins efficace qu’un bon « vieux » diesel moderne efficient dans le domaine de prédilection des franchiseurs.

      2. J’ajoute quee votre comparaison revient à se demander ce qui est pire, le CO2 ou le NOx ? Quant au franchissement, 610 nm de couple, ça le fait déjà, hein !

      3. Ouai allez on ressort les gilets jaunes!!!vilains snobs millionnaires vous pourriez pas avoir le bon goût de crever la dalle bordel plutôt que de rouler dans des caisses sur lesquelles tout le monde bave!

    2. On rappellera que la mustang à la base ce n’est que 6 cylindres au pays de l’oncle SAM à une époque où le V8 était roi. C’était le petit coupé de la secrétaire, elle a bien évoluée la ‘stang et tout le mythe autour!

      La Mustang V8 en Europe en 2019, c’est de l’ordre du miracle alors louons tous les dieux (Pistonus, Cylindros, Turbalor etc…) qu’elle soit venue parmis nous.

  6. @SGL le G n’a jamais été proposé en diesel de mémoire… et un G diesel sacrilège !
    Je suis d’accord avec François, on est pas là pour se demandé s’il est politiquement correct ou pas. En France, le moindre moteur de plus de 200ch fait déjà office d’ovnis. Quand je vois les remarques de mon entourage, 100 ch c’est bien suffisant…
    si j’avais de gros moyen effectivement ce genre de jouet serai dans mon garage en version AMG bien sûr. A côté d’une Dodge Demon et autre folie auto du genre, juste pour le fun et faire le con entre amis.

    1. Le Mercedes G a toujours été proposé en Diesel. Ce véhicule est à l’origine un véhicule militaire et utilitaire (que ce soit sous les marques Mercedes-Benz, Puch, ou même Peugeot). Ce n’est que dans les années 90 (soit 20 ans après ses débuts) qu’il est devenu un modèle de luxe.

    2. « et un G diesel sacrilège ! » faut pas tout sacralisé comme ça, le G est avant tout un bon utilitaire qui fut diffusé en 4 cylindres ,5l, 6l et aussi en diesel.

      le G AMG et le reste ne sont que des déviances. De vrais jouets luxueux certes, mais qui repose sur la réputation d’un utilitaire adopté par toutes les armées.

      Si vraiment il fallait voir un sacrilège quelque part, c’est que certains G ne traceront leur route à 75% sur du bitume, et presque pas hors des routes.

    3. Historiquement le G, c’est un gros 4 cylindres diesel bien coupleux et bien fiable pour les militaires.
      Depuis les années 60-70, le diesel est roi chez les militaires.
      Pour plus d’autonomie, moins de risques d’incendie après dommage, etc.

  7. Viens au Grand Duché l ami. Il y en a à la pelle des stang. Une concession Ford est même importateur officiel shelby. Mattes un peu sur luxauto les occasions . Après y en a qui préfèrent des 308 hdi pour le même prix .

    1. Oui mais pour être à la page, faudrait une mustang V8 hybride genre j’ai le droit parce que je roule en hybride. Peut être qu’avec ça elle pourrait faire 13,5 litres au lieu de 14 😉

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