Essai Mercedes Classe S 350d 286 ch

Une histoire d’oreiller…

Commençons par le « moins important », les impressions du chauffeur. En s’installant, il y a de quoi le dégoûter du métier. Une fois que l’arrière de son crâne touche le doux oreiller complétant l’appui-tête, la dernière chose à faire est de démarrer. Il n’a qu’une envie, allonger le dossier et se relaxer. Ce sentiment de confort dès l’entrée à bord, accompagne tous les occupants.

Mercedes ne dissimule pas les boutons des réglages du siège avant sur l’assise, ils sont situés sur la contre-porte. Facile! Les rétroviseurs? Il suffit de poser les yeux dessus pour les ajuster avec la croix directionnelle, sans sélectionner au préalable le gauche ou le droit. Le V6 Diesel se fait à peine entendre au démarrage, et guère plus en fonctionnement à allure de sénateur.

Réalité augmentée, écran 3D…

Ses 286 chevaux et son couple de 600 Nm, écartent l’inquiétude que l’on aurait pu avoir sur sa capacité à se mouvoir avec vigueur.  L’appel de la vessie se manifestera sans doute avant celui du réservoir de carburant. La consommation hyper-maitrisée de cette lourde berline est toujours restée largement sous les 8 litres, malgré certaines phases très dynamiques. Le Cx de 0,22, obtenu en partie grâce aux poignées affleurantes, participe à cette optimisation, en plus de la boite à 9 rapports.

Devant les yeux du chauffeur, une vision tête haute à réalité augmentée, et un écran 3D. Rien que ça… L’automatisation ne remplace pas encore la personne derrière le cerceau, mais ses jours paraissent comptés. L’excellent système de conduite quasi-autonome (niveau 2, niveau 3 selon les pays), nous permet de la laisser agir sur autoroute et dans les bouchons sans intervenir. Le volant capacitif nous invite à garder les mains dessus, réglementation oblige. Le système agit en douceur, sans à-coups agaçants, et garde la voiture centrée dans sa voie.

Braque comme une Classe A!

Les rues étroites de certains villages provençaux ont de quoi effrayer ce vaisseau de près de 5,20 m. Mais Mercedes a trouvé la parade, les roues arrière directrices. Elles tournent de 4,5°, voire 10°, ce qui lui permet de braquer comme une Classe A. Elle s’enroule autour des difficultés avec une aisance insoupçonnée. Cela sert aussi bien entendu l’agilité, là aussi surprenante pour un engin pareil dans les virages.

Le mode Sport limite les tressautements de la suspension pneumatique quand on la bouscule. La direction s’adapte à la conduite alors plus dynamique. Les mouvements de caisse s’avèrent mieux contenus, avec des mises en appui progressives et pas percutantes. On peut ainsi augmenter le rythme, sans trop se faire mal au coeur. Ça tombe sous le sens, elle n’offre pas le même plaisir qu’une AMG GT R dans l’exercice.

Au doigt, à l’oeil et à la voix

Elle demeure excellente dans sa manière de rendre les voyages confortables, à toutes les places. Les assises réglables pour tous les occupants, moelleuses à souhait, permettent de s’installer comme dans un avion. En configuration limousine, on peut même mieux ajuster la position que dans un jet privé. Cet oreiller, vraiment… il fait presque à lui seul toute la différence.

On peut choisir son ambiance, et pour cela il suffit de le demander à la voiture. Elle diffuse un parfum, change la couleur des éclairages, optimise le programme de massage, et peut même choisir une musique idéale. La synthèse vocale commande aussi certaines fonctions, comme les stores par exemple. Il y a parfois quelques ratés, mais elle ajuste sa compréhension avec le temps en s’habituant à votre voix, pour devenir plus réactive.

Une Sono 4D

On a ainsi moins besoin de rentrer dans les arborescences des énormes écrans pour accéder à ses fonctions de confort. On pourrait vous dire qu’elle ne fait pas le café, mais… Pour la musique, Mercedes se repose sur un système 4D faisant même vibrer le dossier en rythme. Chaque passager peut agir sur son volume. Concrètement, le chauffeur peut avoir le son de la navigation, sans perturber l’écoute d’un album pour les autres occupants.

Depuis une tablette tactile entre les deux sièges, on peut commander quasiment toutes les fonctions de la navigation et du confort. On peut ainsi indiquer une destination, et laisser le pilote piloter. Les plus inquiets pourront également surveiller sa vitesse et plein d’autres données. Son hyper-connectivité permet en outre de prolonger ses tâches bureautiques, sur le trajet de l’aéroport. Il serait plus simple de se demander ce que l’on ne peut pas encore faire dans une Classe S.

Le meilleur reste à venir

On vous passe les chapitres sur la qualité des matériaux, de la finition, ou encore de la sécurité (airbags aux genoux et entre les passagers), ce serait défoncer des portes ouvertes. Mercedes va encore un peu plus loin dans le raffinement, même dans cette version « de base ». Il reste encore pas mal de choses à venir. Notamment le chassis E-Body Control, sublimant le confort et renforçant le dynamisme en s’inclinant dans les virages. Il ne sera disponible qu’avec les versions essence. Cet artifice permettant d’ailleurs de surélever la voiture en cas de choc latéral, a besoin du système 48V incompatible avec les déclinaisons Diesel, pour fonctionner.

On a hâte aussi de prendre le volant de la version hybride rechargeable, qui arrivera plus tard au catalogue. Cette dernière a la capacité d’évoluer en propulsion électrique, pendant 100 km. Et puis il y aura également la finition Maybach, pour embêter les limousines britanniques. Pour l’anecdote, l’âge moyen du propriétaire de Classe S, est de 62 ans. La voiture a également un des plus haut taux de fidélité du marché. Elle domine d’ailleurs de la tête et des épaules son segment.

Dès 100 599,60 €

On n’imagine pas vraiment d’ailleurs comment cette nouvelle génération peut se faire détrôner. Il suffit de regarder les berlines devant les palaces, pour se rendre compte que le modèle à l’Etoile laisse peu de place à la concurrence dans le monde du luxe. La gamme démarre à 100 599,60 €. Notre modèle d’essai avec les options en réclame 142 690,80 € hors malus de 4 543 €. Il s’agit d’une note salée, mais compte tenu de la débauche d’équipements, on s’attendait même à un peu plus.

Photos: Thibaud Chevalier pour Mercedes-Benz France

+ ON AIME
  •  Confort royal
  • Equipements d’avant-garde
  • Espace arrière, notamment en limousine
ON AIME MOINS
  •  Tarifs de certaines options
  • Quelques bruits aérodynamiques à haute vitesse
  • Indisponibilité du E-Body Control au lancement

Essai Mercedes Classe S
Prix (à partir de) 100 599,60 €
Prix du modèle essayé 142 690,80 €
Bonus / Malus + 4 543 €
Moteur
Type et implantation 6 cylindres en ligne – Injection directe turbo Diesel
Cylindrée (cm3) 2 925
Puissance (ch/kW) 286 / 210
Couple (Nm) 600
Transmission
Roues motrices  intégrale
Boîte de vitesses  auto. 9 rapports
Châssis
Freins à disques
Jantes et pneus  255/40 R20
Performances
Vitesse maximale (km/h) 250
0 à 100 km/h (s)  6,4
Consommation
Cycle mixte (l/100 km) 6,7
CO2 (g/km) 176
Dimensions
Longueur (mm)  5 179
Largeur (mm)  2 109
Hauteur (mm) 1 503
Empattement (mm)  3 106
Volume de coffre (l)  550
Poids (kg)  2 020

(70 commentaires)

      1. Oui, enfin en dehors d’une sportive ou de l’ultra-prestige, le diesel s’impose naturellement pour cette belle bébête de plus de 2 T.

      2. Hybrid c est pour les essence 450 500 et 580 et 680 (48v).
        La 580e débarque en Juin sur les marchés.

        La S klasse n est dispo qu en mazout en France ….. Si tu veux une S500, faut l’acheter au Grand Duché.

    1. Ben … Il faudra racheter… il y a encore du diesel a vendre… Aujourd’hui quand je vois des gens qui achetent cash un Diesel neuf je me dis que la valeur residuelle dans 5 ans ils s’en tartinent royalement…

    2. Tu y passes et tu paies l’amende, c’est pas bien compliqué. C’est une taxe sur la pollution quoi…

  1. Le volant semble superflu dans ce vaisseau amiral.

    Plusieurs remarques :
    1/ « En configuration limousine, on peut même mieux ajuster la position que dans un jet privé » => ça paye bien essayeur chez Leblogauto !!
    2/ « Il serait plus simple de se demander ce que l’on ne peut pas encore faire dans une Classe S » => ça manque d’une baignoire tout de même …
    3/ « Notamment le chassis E-Body Control, sublimant le confort et renforçant le dynamisme en s’inclinant dans les virages. Il ne sera disponible qu’avec les versions essence. Cet artifice permettant d’ailleurs de surélever la voiture en cas de choc latéral, a besoin du système 48V » => j’aimerais bien comprendre le lien si quelqu’un a la connaissance.
    4/ 100 599,60 €, c’est pas en augmentation par rapport aux précédentes ?

    Et enfin, à titre personnel j’impute à la classe S la dérive du suréquipement imposé sur les véhicules disons plus abordables (au hasard la 308) où pour avoir la couleur et le motif de jantes le plus intéressant, il faudra faire avec la version haut du panier suréquipée de gadgets de « confort » et d’ADAS imposés. On peut plus rien choisir à sa guise, on nous oriente docilement vers la finition la plus salée pour bien nous sucrer.

    1. Tu as raison, si les voiture haut de gamme n’introduisaient aucune nouvelle technologie, on pourrait toujours avoir des manivelles de vitre !

    2. Dis toi que l’essai précédant c’était un Dacia de 40 ch qui faisait office de salon roulant.

      Avec une telle amplitude de raffinement on serait dithyrambique envers cette S pour moins que cela.

  2. je trouve les sièges horribles. Bon les gouts et les couleurs… 8l/100, certes elle est lourde mais c’est pas jojo

  3. N’en doutez pas hors son blason cette limo vaut bien tout ce qui se fait au-dessus. A part son blason une RR n’apportera rien de mieux, elle n’arrivera même pas à l’égaler.
    Tout cela dans la discrétion, puisqu’elle ressemble à une Classe E.
    J’en ferais bien mon daily le jour où… j’en aurai les moyens. Ca tombe bien j’ai encore du temps avant mes 62 ans.
    OK je suis fan.

    1. Rolls Royce c’est vraiment un cran au dessus : isolation totale du moteur (les tests avec sonomètre ‘ont démontré), luxe infini : vous pouvez avoir des diamants dans le ciel de toit et une oeuvre d’art dans le tableau bord, oeuvre d’art que vous aviez auparavant. La classe S c’est le top du top du premium mais rolls royce ou bentley c’est au dessus, pour quleques milliardaires. Une rolls ghost sans options c’est 300k€

      1. La classe S se veut être l’équivalent des Rolls-Royce ou Bentley (surtout les versions HDG) … et y arrivent techniquement surtout depuis que les Anglaises partagent les plateformes et GMP avec leurs cousines teutonnes
        Nous sommes plus avant les années 80 !

        1. Justement, dans les années 80, RR et Bentley étaient complètement largués en terme technique vs les limousines « populaires ». Seuls, charme, côté ostentatoire et élitisme les distinguaient (ça peut suffire d’ailleurs).

    1. Ah les goûts et les couleurs !
      Depuis quelque temps, je trouve les Mercos magnifiques fassent aux BM qui se dégradent esthétiquement et les Audi qui sont de plus en plus sans originalité.

    2. Je trouve qu’elle manque un peu de pédanterie, d’un complexe qui ne lui permet pas d’affirmer sa supériorité comme osait la W112 ou W140. C’est déjà ce que je reprochais à la W220. La classe S doit être franchement statutaire et hautaine à mon sens (et donc à mon goût).

      Dérangeant d’afficher ses intentions d’être la meilleure ? Pourquoi, est-ce de l’arrogance ou une acceptation de rôle ?

  4. Est ce que l’on sait à quoi sert le trou derrière le compteur ? C’est une poubelle ? Un vide poche ?

      1. T’es aussi élégant que ce trou poubelle hud. J’aurai aimé te lire si un truc aussi laid avait été fait sur une française. Les avantages du cockpit.

          1. Quoique pour la bière et les chips, c’est pratique. Les Cracinuts sont aussi bien tenues dans les virages.

            Finalement, beaucoup d’utilisations potentielles.

          2. Solution reprise des utilitaires 🙂
            Comme quoi le i-cockpit n’a pas que des désavantages

        1. Bah comme certaines Tesla Model 3, des Volvo… Peut-être des BMW !?
          Aurait-il 100 x plus de demande si elle sera Made in France, j’en doute avec nos supporteurs !
          Quelque part, comment vraiment leur donner tort, même si cela devrait être interdit sur le principe.

        1. Ça c’est un gros cliché ! @ Mwouais
          La Française serait plus mauvaise parce qu’elle est Française ?
          Les fournisseurs de l’intérieur ne sont pas les mêmes ?
          …dans le doute la Française serait condamnée par être moins bien !?

  5. @ SGL re +1 pour le côté humoristique!! 5 commentaires plus haut tu écrivais que cette classe S pourrait être concurrencée par la DS9.
    maintenant tu oses classe S = RR.

    Comme il y a transitivité des égalités, on peut en conclure que tu oses DS9 = RR.

    Chapeau l’artiste, même feu Patrick Dupond ne pratiquait pas le grand écart aussi bien;)

  6. je ne suis pas spécialiste, mais je me suis deja trimbalé en classe S, c’est bien mais ça reste une voiture, certes vachement bien. Rolls Royce ou Bentley deja j’en croise que 2 ou 3 par an (sauf quand je vais à Monaco), et je sais que la personnalisation est sans limites. Les volumes de vente sont confidentiels, les prix astronomiques, mais effectivement techniquement une classe S égale voire dépasse une rolls. Mais le luxe c’est au dela de la technique

  7. Le petits coussins c’est assez spécial comme genre, cela dit ça irait très bien avec les house de siège en billes de bois !

    Je ne suis pas sûr d’être a l’aise à l’intérieur, le volant la planche de bord avec la guirlande lumineuse bleue, c’est pas ma tasse de thé. Après si depuis les places arrière on ne voit pas tout ça : pourquoi pas.

  8. MDR !
    À qui voulez-vous faire croire qu’ils vous ont laissé îessayer cette nouvelle classe S ???
    C’est honteux d’appeler « essai » le simple recopiage d’un dossier de presse.
    Si même Pierrick s’y met, alors ce site est foutu…

    1. C’est sur, vu que tu ne peux plus te plaindre qu’ils n’essaient « que des voitures du groupe Volkswagen », il faut trouver de nouveaux angles d’attaque.

  9. La Classe S est un truc à part dans l’automobile, celle-ci ne fait pas exception bien que je ne sois pas emballé par Merco ces derniers temps (enfin bon, la marque ne sombre pas comme BMW non plus), j’adore, tout simplement. Lors de la diffusion des premières images de l’habitacle, j’étais dubitatif mais maintenant, j’adhère. Si je veux faire mon c***, je vais dire qu’il manque un chouia de bois zebrano, néanmoins, je suis sûr que le mec qui en veut en aura. 😉

  10. Curieusement, la disposition de l’écran central rappelle celle del’espace. Pour le reste rien à voir, quelle auto!

  11. en 5 sec, j’ai parcouru. J’ai vu 2 tonnes, 2,10 de largeur – Très jolie mais très grosse auto – Boite 9 rapports 600 nm. Et Oui comme lu en 1ère ligne de commentaire: pas hybride , étonnant !

  12. L intégration de l écran en face du conducteur est une catastrophe, parfait pour faire comprendre au client qu il a la même tablette que celui d une classe A. C est dommage car le reste du TDB est pas mal , je ne parle pas des éclairages d intérieur Macumba

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