A en croire Charles, nouveau propriétaire dun exemplaire du dernier coupé Mercedes CL 500, cette voiture est formidable. Mais à vrai dire, on nest jamais vraiment objectif quand il sagit de parler de sa propre voiture.
Charles jeune producteur de musique de 33 ans sait que son véhicule est désiré par beaucoup, au vu des têtes qui se retournent sur son passage, et il se plait à imaginer ce que pensent les badauds qui lobservent. Enfin il faut dire quavec de telles dimensions, il ne peut pas passer inaperçu. Ce fut dailleurs un problème pour lui lorsquil se rendit au centre commercial du coin, pour faire quelques courses en vue du week-end quil compte soffrir avec sa compagne. Mais heureusement pour Charles les radars de proximité lont aidés à garer sans trop de difficulté son paquebot de plus de 5 mètres. Le grand coffre, mais pas non plus immense malgré tout, lui a permis de loger toutes ses affaires et celles de sa compagne.
Nous voilà donc vendredi et Charles annonce la nouvelle à sa belle, ce sera deux jours en Bourgogne au château de Chassagne. Prévenue quelle devait préparer une petite valise pour le week-end, elle fut par contre plutôt surprise que Charles lui laisse le volant. Un peu inquiète, elle trouva très vite sa position de conduite idéale et voulut très vite se mettre en route.
Elle constate alors très rapidement que le V8 de 5.5 développant 388 chevaux pour un couple maxi de 530 Nm entre 2 800 et 4 800 tours est plutôt discret. En quittant leur duplex du 8ème arrondissement, ils rencontrent quelques difficultés de circulation. Aussi, la consommation s’affole, pas loin de 20 litres dans les embouteillages. Mais grâce à des équipements sympathiques comme la télévision, le temps parait moins long à chaque arrêt. La boite de vitesses automatique 7G-tronic ne distille aucun à-coups pour le plus grand plaisir des occupants. Il faut dire qu’en mode confort, l’auto est remarquable de douceur que ce soit dans la direction, ou à l’accélération les mouvements de caisses sont quasi inexistants.
Après quelques kilomètres sur l’autoroute du sud, Charles reprend le volant. Véritable vaisseau autoroutier, les voies express sont le genre de tracé où le coupé CL 500 est le plus à l’aise. Par sa profession, Charles est un spécialiste de tout ce qui est sonorisation, et sa première impression est qu’à ce sujet, l’habitacle est particulièrement silencieux, peut-être même le meilleur de sa catégorie. C’est d’autant plus appréciable que l’installation hi-fi Harmann Kardon (CD, MP3, chargeur DVD etc…) marche dans des conditions optimales, ce qui permet à tout le monde d’écouter bien comme il faut, les dernières compositions de ses protégés.
Avant darriver sur leur lieu d’hébergement pour un week-end qui s’annonce agréable, la route entre l’autoroute et le château-hôtel trace quelques courbes ressemblant presqu’à une petite route de montagne. L’occasion de passer en mode « sport ». Alors, qu’est-ce qui change ? La direction assistée devient immédiatement plus directe, la course de la pédale de frein devient bien plus courte et moins molle, alors que la réponse à l’accélération est désormais instantanée. Question châssis, les mouvements de caisse devraient être a priori bien plus contenus encore, et voilà le CL 500 en route pour une partie de grimpette ! Mais le coupé à l’Etoile pèse tout de même pas loin de deux tonnes et Charles ne s’attend évidemment pas à ce que sa voiture se comporte comme une GTi de sa jeunesse. La voiture est plutôt rassurante et prévenante dans ses réactions par son caractère sous-vireur, du coup Charles enchaîne les courbes, et est plutôt ravi par les accélérations encore plus franches. Mais ce qui semble le plus surprenant, cest que sa compagne ne parait pas bousculée et à peine dérangée par la conduite devenue plus dynamique de son ami. Et pour cause, le confort s’est certes dégradé, mais ne casse pas le dos des occupants pour autant. Entre deux courbes, notre pseudo-pilote enfonce l’accélérateur pour enfin entendre le bruit grave et ronflant de son V8, passe les rapports via les boutons derrière les branches du volant. Laiguille monte rapidement (0 à 100 km/h en 5.4 s), alors que tout sentiment de dynamisme est largement atténuée par le confort qui décidément gomme toutes les sensations. Et puis le mode manuel de la boite nest pas très convaincant car le passage au rapport supérieur va un peu moins vite que la musique, sans compter qu’à la descente, celle-ci fait un peu ce quelle veut.
Ce n’est décidément pas une sportive. Du point de vue des aides à la conduite, tout est fait pour déstresser Charles derrière le volant. Grâce au Distronic Plus, l’autoroute n’était qu’une simple formalité, puisqu’avec le radar qui balaie la route en permanence, la voiture garde la bonne distance avec le véhicule qui précède. Toujours par l’intermédiaire de ce radar, les collisions sont quasiment impossibles puisque si Charles est distrait, l’auto le préviendra du danger imminent par un bip sonore qui suffit la plupart du temps à le faire réagir. Et si jamais il ne se secouait pas, l’auto freinerait à 40 % avant de préparer les organes de sécurité passives si le choc devenait inévitable.
Plus surprenant encore, lorsque ce système est activé sur les route classiques, il suffit là également de juste garder le cap, et tourner le volant dans les virages sans quil soit nécessaire de toucher les pédales. Car grâce aux capteurs situés dans les amortisseurs, pour peu que ceux-ci soient un peu trop sollicités dans une courbe alors l’électronique lèvera le pied à la place de Charles pour passer le virage en douceur. Incroyable Ajoutez un détecteur de changement de file, et lon pourra lire le journal en roulant dit-il. Toujours pour le confort, Charles s’amuse avec le système de reconnaissance vocale Linguatronic, qui commande toutes les fonctions du système COMMAND. Ca ne sert pas forcément à grand chose, mais c’est amusant…
Quant au système de vision de nuit, il est certes efficace, mais Charles l’utilise finalement peu, car devoir quitter la route des yeux semble pour lui encore un geste difficile à faire. Surtout la nuit où l’on fait justement encore plus attention qu’en plein jour. Il se satisfait pleinement du système d’éclairage ILS qui adapte le faisceau de lumière suivant les conditions météo et de luminosité, sans compter que les feux tournent dans les virages pour une meilleur vision.
Au final, Charles est heureux de sa dernière acquisition, bien que pour le commun des mortels, son tarif est peut-être son plus gros défaut. 122 200 euros de base, avec un prix qui frise les 130 000 euros quand on fait la somme des options. On a envie de dire à Charles que pour un tel montant, il existe bien des véhicules plus excitants sur le marché dans la catégorie. Jaguar XKR (V8 turbocompressé de 420 ch 100 700 euros) ou BMW 650 i (V8 de 367 ch 83 900 euros) voire M6 (V10 507 ch 118 850 euros) pour ne citer quelles, mais Charles préférait rouler en Mercedes. Et vu le confort remarquable que distille ce grand coupé, en plus de toute la technologie embarquée qui lui facilite la conduite, il pense ne pas sêtre trompé.
Quelques chiffres Mercedes CL 500:
- Moteur V8 5.5 de 388 ch couplé à boite automatique 7G-tronic (7 rapports)
- Couple maxi: 530 Nm entre 2 800 et 4 800 tr/min
- Dimensions pneumatiques av – ar : 255/45 R18 – 255/45 R18
- 0 à 100 km/h: 5,4 s (Vitesse maxi limitée électroniquement à 250 km/h)
- Conso (en litres / 100 km) urbain / extra-urbain / mixte: 18,1 / 8,5 / 12,1
- Emission C02 en mixte (g/km): 288 catégorie G
- Tarif (de base / modèle essayé): 122 200 / environ 130 000
Décor: merci au Château de Chassagne
Photos: avec l’aide de Frédéric Baton