Essai Mazda MX-5 : la philosophie Kaizen

En lançant la nouvelle génération ND du roadster le plus célèbre et le plus vendu de l’histoire, la firme d’Hiroshima a réussi à faire face au typhon dévastateur des normes actuelles en matière de sportives. Le Mazda MX-5 se présentait avec deux configurations possibles, toutes animées par un moteur atmosphérique et un châssis privilégiant le plaisir de conduite.

De la puissance et du caractère

Toutefois, la configuration de la gamme laissait un vide entre un 1,5 litre jovial mais aux réglages châssis un peu souples, et un 2,0 litres plus puissant mais au caractère muselé, ne laissait pas l’opportunité de profiter des liaisons au sol plus rigoureuses. Désormais, Mazda comble le fossé et réuni le meilleur des deux mondes avec la nouveau 2,0 litres de 184 ch.

Pour parvenir à ce résultat, le constructeur a opéré plusieurs modifications sur le bloc qui passent, pêle-mêle, par des soupapes d’admission et d’échappement plus larges, une arrivée d’air plus courte, une ligne d’échappement retouchée, offrant au passage une signature auditive plus marquée, et des organes mécaniques plus légers. Au final, le 2,0 litres Skyactiv-G grimpe à 184 ch et 205 Nm de couple, soit une hausse de 24 ch pour 5 Nm. Plus que de simples données dans les cases d’une fiche technique, le bloc affiche des courbes plus intéressantes, avec un pic de couple obtenu près de 1 000 tr/min plus tôt et une puissance maxi repoussée à 7 000 tr/min !

Une avaleuse de virage

Volant en mains, le Mazda MX-5 offre désormais le caractère enjoué qui m’avait particulièrement séduit dans la version 1,5 litre. Agréable dans les bas fonds du compte-tour, le bloc va chercher avec frénésie sa puissance, voire même le régime maxi de 7 500 tr/min. Un caractère particulièrement flatteur et fidèle à ce que l’on est en droit d’attendre d’un moteur atmosphérique, au contraire de la précédente mouture qui coupait à 6 500 tr/min. Je me retrouve alors à profiter de ces régimes de rotation élevés sans toucher à la commande de boîte, au demeurant exceptionnelle, en conservant le rapport entre deux épingles de la théâtrale Transfagarasan.

La précédente itération du Mazda MX-5 ne laissait guère le choix en matière de réglage châssis, avec l’entrée de gamme dénué de tout équipement et le haut de gamme équipé de l’amortissement Bilstein et du différentiel à glissement limité arrière. Désormais, la firme japonaise laisse le choix au client, selon ses propres aspirations. Si le caractère un peu trop souple du roadster laissait flotter le train avant avec un 1,5 litre moins lourd, le châssis dénué d’amortisseur Bilstein se montre désormais à la hauteur. Plus permissif dans ses mouvements et moins cassant sur les chaussées dégradées, il permet de profiter de l’excellent équilibre du Mazda MX-5 ainsi que d’une direction précise, qui gagne en communication. Et c’est cette configuration qui sied le mieux à la sportive pour une utilisation dynamique sur route, avec des réactions du châssis qui se font mieux sentir, et un train arrière maîtrisé par l’autobloquant.

Un équipement en hausse

En l’échange d’un chèque de 1 800 euros pour le pack Sport, le MX-5 reçoit une suspension Bilstein plus ferme, une barre anti-rapprochement et des sièges Recaro. Mieux maintenu dans ces assises toutefois peu accueillantes pour les plus bâtis, le conducteur découvre un roadster plus vivace dans les changements d’appuis, mais exige plus de concentration sur les ondulations de la route. Cette option n’est donc à privilégier que pour les plus sportifs, mais la configuration de série se place désormais comme le meilleur compromis.

Avec cette mise à jour, le MX-5 gagne de nouveaux équipements. On note ainsi l’apparition du volant réglable en profondeur pour ajuster au mieux la position de conduite, la lecture automatique des panneaux, le freinage automatique d’urgence ou la caméra de recul. Pour le reste, l’univers intérieur ne change pas avec un espace confiné invitant à la balade à deux et des espaces de rangement toujours trop rares.

Une configuration à la carte

Comme l’exige le Kaizen, le Mazda MX-5 évolue par petites touches. Un ensemble de menues modifications qui permettent d’améliorer sensiblement la copie. Si la partie cosmétique n’évoluent, tout comme l’habitabilité, le roadster brille désormais par sa gamme mieux agencée et son moteur puissant et jovial. Le catalogue permet même de configurer un MX-5 à la carte, avec l’un des meilleur compromis en oubliant de cocher le pack Sport optionnel, tant le châssis se montre enfin en phase avec la puissance du 2,0 litres.

Disponible à partir de 31 700 euros dans sa configuration 2,0 litres Selection, le Mazda MX-5 ne brille pas par un prix aussi contenu que sa masse, d’autant que le malus réclame une rallonge de 3 290 euros. Toutefois, les consommations et le rapport prix/plaisir grimpe d’un cran et en fait l’une des propositions les plus désirables du moment, et largement plus intéressante que l’Abarth 124 Spider (34 500 euros), désormais moins puissant.

Crédit photo : S. Benhammouda et W. Bouarab / Le Blog Auto

+ ON AIME
  • Sportive-école
  • Nouvelle santé du 2,0 litres
  • Gamme sans dilemme
ON AIME MOINS
  • Sonorité encore un peu etouffée
  • Rangements trop rares

Mazda MX-5 2.0 l
Prix (à partir de) 25 900 €
Prix du modèle essayé 31 700 €
Malus 3 290 €
Moteur
Type et implantation 4 cyl. injection directe
Cylindrée (cm3) 1 998
Puissance (ch) 184 à 7 000 tr/min
Couple (Nm) 205 à 4 000 tr/min
Transmission
Roues motrices Arrière
Boîte de vitesses Manuelle à six rapports
Châssis
Suspension avant Pseudo McPherson
Suspension arrière Essieu multi-liens
Freins Disques ventilés
Jantes et pneus 205/45 R17
Performances
Vitesse maximale (km/h) 219
0 à 100 km/h (s) 6,5
Consommation
Cycle urbain (l/100 km) 8,4
Cycle extra-urbain (l/100 km) 5,9
Cycle mixte (l/100 km) 6,9
CO2 (g/km) 156
Dimensions
Longueur (mm) 3 915
Largeur (mm) 1 735
Hauteur (mm) 1 230
Empattement (mm) 2 310
Volume de coffre (l) 130
Réservoir (l) 45
Masse en ordre de marche (kg) 1 100

(29 commentaires)

    1. Tout a fait d’accord. Cette voiture fait partie de cette race de voiture rare, legere et non sur-motorisees (MX5, A110, BRZ) sans etre invivable au quotidien (Elise/Exige, vraiment raides).
      J’ai eu la chance de conduire celle d’un collegue : honnetement, je me suis plus amuse avec la MX5 qu’avec la Mustang, c’est bien plus progressif, joueur et reactif. Et a enfoncer des portes ouvertes, on utilise plus de le potentiel de la voiture.
      La legerete, c’est la vraie cle a la sportivite.

  1. Puissance maxi à 7000 tr/min et régime maxi à 7500 tr/min: effectivement ça inspire un tempérament sportif mais difficile avec ces simples chiffres d’imaginer un plaisir de conduite au quotidien avec les conditions de circulation et la réglementation que nous avons… Vous avez raison de le souligner, remplir des cases avec des chiffres n’a pas toujours beaucoup de sens. Vu vos louanges j’imagine que la courbe de puissance n’est pas trop pointue et préserve un réel agrément quel que soit le rythme. Et avec 1 tonne 100 à déplacer le moteur ne doit pas être à la peine.

    Ce petit roadster est plein de qualités depuis sa création, il ne cesse d’offrir du plaisir et de la singularité quand le marché de l’automobile devient de plus en plus insipide ou arrogant (au choix, voire un cumul des 2).

    1. Je roule en Mazda 3 2.0 skyactiv 165 et je puis vous assurer que le moteur et réellement agréable, il a une souplesse remarquable. Il m »ai déjà arriver de démarrer en 3eme au feu. je passe la sixième a 55km/h, 17 km/h en 3eme dans une montée ne lui pose aucun problème. Mais il sait aussi être sportif, a partir de 2800tr c’est déjà rageur et au dessus de 4000tr, ça marche… Mais le top avec ce moteur c’est la consommation, ma moyenne tourne autour de 6.8 a 7.2, quand je parcours de long trajet en mode « cool » exemple ( Rouen_ le Havre) je fais 5.8, et le même trajet en mode « sport » 6.8. Le seul moment ou je regrette mon mon achat, c’est quand je fais la course ; ) car il est vrai, il lui manque un peu de couple.

  2. En effet, plus intéressant en terme de rapport poids / puissance.
    Manque plus qu’une version MPS à 200+ cv avec quelques optimisations châssis.

  3. Vous n’êtes pas gâtés en France !

    En Belgique, le 2.0L dans sa version la mieux équipée coûte environ 29.000€ (si on prend la peinture métallisée). Avec 2500€ de taxe de mise en circulation et 175€ de malus écologique, on arrive à 31675 €.

    Moins cher que votre prix de base ! Et vu que vous devez y ajouter malus…

      1. Dis-toi que si je devais assurer une Mazda MX-5 2.0L en full omnium (tout risque sans franchise), et bien je devrais payer minimum 2000 par an (mon profil : 31 ans, malus assurance au plus bas, habitant en centre-ville).

        En France, vous avez des assurances équivalente pour moins de la moitié de cette somme si j’ai bien compris…

  4. C’est la meilleure de la catégorie (et la plus fiable).
    Enfin la catégorie est proprement sinistrée, les modèles disparaissent les uns après les autres. Difficile en effet de rouler au quotidien entouré de véhicules dont le bas des portières arrive à la hauteur de votre bras.

    1. A voir pour la ND ( et ta taille bien sur ) sur NC ( la précédente ) je fais 1 m 88 je m’y case sans problèmes , faut reculer le siège à fond pour que le haut de la tète passe derrière une des armatures de capote sans vraiment toucher la toile .. Mais on s’y fait vite …. ? Ils n’ont pas eu besoin d’intégrer un réglage en hauteur du siège étant donné qu’il est déjà au plus bas d’origine

  5. Pour des personnes seules ou en couple , c’est la voiture idéale ! Ligne sympa avec un énorme capitale sympathie auprès des gens ( à contrario vous attirerez tous les kékos qui vous colleront au c.l je parle en connaissance de cause .. ) la conso est incroyablement correcte pour une voiture plaisir , c’est bien plus confortable qu’on ne le pense , surtout pour une voiture aussi basse et dernier point ( celui la c’est positif comme négatif ) elle peux s’avérer joueuse sans forcement taper dedans même avec l’ESP enclenché …

    1. Oui effectivement, l esp est très permissif surtout comparer au première NC.
      Et la consommation est incroyablement basse en l’idée tranquille -6l

      1. D’où sort ton estimation de conso ? Tu en as une ? Parce que j’ai eu 2 NC 1,8, et elles engoufraient facilement 3 litres de plus.

        1. Oui j ai une ND 2L pack Sport et en roulant a 80 je fais même -5l en roulant plus sport je tourne a 9/10 l ce qui était ma consommation en mode normal sur les 3 nc 2l que j ai possédé.
          En mode sport sur les NC je tournais a 13/14l.
          Les progrès sont impressionnant sur ce chapitre!

  6. Quand vous mettrez des rangements dans les 2 portières avec une boîte à gants et un rangement spécial pour les lunettes de soleil du conducteur nous passerons commande

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