Essai Mazda 3 MPS : Puis sur circuit

Second chapitre de notre essai Mazda 3 MPS. Un peu plus de 400 km, cest la distance qui nous séparait du siège de Mazda France (78) du circuit de Bresse (71). Réservoir plein au départ, un peu moins de 300 km plus tard nous avions préféré faire lappoint en carburant, car sur circuit, le Sans Plomb 98 se consume rapidement…

Un circuit idéal pour attaquer sans risque

Tiens, parlons-en de ce tracé, homologué pour la voiture et pour la moto. Situé donc en Bresse, comme son nom lindique, il mesure environ 3 000 m de long, large en moyenne de 12 m. Avec une variété de virages allant de lépingle, jusquà la ligne droite en passant par des courbes rapides au rayon moyen, ce circuit a une particularité intéressante. En effet, hormis le muret des stands, il ny a que très peu dobstacles (rails, murs de pneus), et les dégagements sont grands. On peut donc attaquer sans trop darrière-pensées Au pire, il ya un PC Médical sur place et une ambulance.

Christian dAdeler, moniteur et Directeur du circuit nous accueille. Evidemment, connaissant parfaitement lendroit, nous nallions pas nous priver de son assistance. Et puis, le temps de faire quelques clichés, il fallait bien que quelquun prenne le volant. Cest dabord en tant que passager quil me fait découvrir la piste, en mindiquant les endroits intéressants pour faire des photos. Premier tour, et on constate rapidement que la piste est large, avec de nombreuses trajectoires possible, mais nous ne sommes pas là pour faire la course non plus.

J’observe Christian évoluer sur la piste et je remarque pour la première fois un détail intéressant, le bruit de la voiture depuis lextérieur. Si léchappement ne se montre pas très expressif, en revanche on entend un énorme bruit daspiration dun bout à lautre du circuit. Après quelques photos dambiance, jarrête mon pilote du jour pour une demande spéciale. « Christian, pour la photo, serait-il possible de faire glisser larrière ? ». Nous nous assurons que lESP est bien débranché, et le revoilà parti pour quelques boucles.

Premier passage, les pneus crissent mais rien Second passage, même effet Christian sarrête de nouveau à ma hauteur, et à ma grande surprise, il mannonce que le train arrière tient bien trop la route. Et cest vrai que pourtant, il navait pas lair de la ménager. Lever de pied etc, rien y fait. Dernier recours, la glisse artificielle, avec un petit coup de frein à main on se dit que cela fera illusion.

A mon tour !

Allez, cela suffit, à mon tour ! Un circuit, cest tout de même un terrain de jeu agréable, et sur mes premiers tours de roues, je me dis que même avec un véhicule classique, sur un tracé fermé on samuse. Cette Mazda 3 MPS est vraiment dans son élément ici, et elle se laisse mener à bonne allure sans trop de difficulté pour le pilote. Jai cette sensation bizarre de conduire une voiture différente, alors que pourtant cest juste lenvironnement qui a changé.

Sur ce grand espace, les limites de la voiture que lon avait cru titiller sur la route changent. On peut tout faire plus vite, tout exagérer. Linstinct de survie disparait, la peur du gendarme nexiste plus. Même pas peur de casser lauto ! Alors reprenons tout dans lordre. Si la puissance nous semblait largement suffisante sur la route, sur la piste on devient gourmand, et malgré le bon souffle du moteur on aimerait quil soit encore plus fringant. Couple suffisant à bas régime ? Non, sur circuit, on trouve soudainement que lattente de lenclenchement du turbo est trop longue, du coup, on se sent un peu lent en sortie de courbe et dans les relances. En revanche, la boite est un régal de précision, et les rapports senclenchent juste comme il faut.

Des pneus avant martyrisés

Concernant le châssis, le compromis confort / efficacité montre là ses limites. Clairement, la MPS est efficace, cependant les mouvements de caisse sont trop prononcés. On décèle un certain sous virage en entrée, toutefois, on l’imaginait pire, et les pneus font bien leur travail, tout en criant leur souffrance. Pour endiguer au maximum ce sous virage, nous nous efforçons donc de rentrer avec du frein pour tenter de le gommer au mieux. En revanche, en sortie, l’autobloquant aide à tirer la voiture sur la bonne trajectoire, dès lors on ne relève aucun sous virage à la réaccélération, comme on aurait pu l’attendre d’une simple traction avant.

Les remontées dinformations dans la direction ne sont finalement pas si gênantes, je dirais même nécessaire pour bien sentir lauto et prendre un maximum de plaisir quand on aligne les tours. Diable quon samuse, on en redemande ! On engrange alors de la confiance, beaucoup de confiance Les virages ? Ca y est, on les prend suffisamment vite, mais comme on se prend au jeu, on veut gagner du temps, et pour ça, ce sont les freinages quil faut encore plus retarder.

On croit avoir de la marge, alors on commence à freiner plus tard que dhabitude Aussi, le système de freinage – composé de disques avant de 320 mm (280 mm à l’arrière) mordus par des étriers flottants à simple piston – se révèle tout juste suffisant. On regarde les panneaux en bord de piste « et si on freinait après 150, puis à 100… » Les tours senchainent, et lendurance commence à faiblir. Il faut donc se méfier, car cela fait maintenant un bout de temps que jécrase la pédale avant cette fameuse épingle au bout de la plus longue ligne droite. Il ne faudrait pas quà la boucle suivante je me fasse surprendre par un freinage qui deviendrait un peu moins mordant, avec une pédale qui sallonge.

Si le budget Carburant n’est pas un problème pour vous…

Il est temps de sarrêter, car grisé par lexercice on sent bien que lon finirait par faire une bêtise. Un dernier tour pour reposer toute la mécanique, et direction la voie des stands. Un petit point sur les « niveaux », si lon peut dire. Dabord les pneus : Les avants ont diablement souffert, les arrières beaucoup moins. Puis la jauge de carburant : On a enchainé une douzaine de tours de 3 kilomètres, la jauge est descendue dun quart. Il ne sagit pas de mettre le doigt sur une consommation excessive Mais si vous aimez les sorties circuit avec votre 3 MPS, il faut venir le réservoir bien rempli, et au moins une paire de gommes.

En conclusion, pour 27 400 , la Mazda 3 MPS montre une sacrée polyvalence. Plus quà laise sur la route, sur circuit la Japonaise sait flatter lego de son conducteur. Si vous êtes à la recherche dune compacte sportive, que lefficacité prime sur lesthétique et limage dans votre choix (sans compter que le budget carburant nest pas un problème), alors ne cherchez plus, la 3 MPS est faite pour vous.

  • Moteur: 4 cyl. en ligne 2.3 Turbo Injection Multipoint 260 ch à 5 500 tr/min
  • Couple maxi: 380 Nm à 3 000 tr/min
  • Transmission: Traction avant, pont autobloquant
  • Boite de vitesses: Mécanique à 6 rapports
  • 0 à 100km/h: 6,1 secondes (vitesse maxi 250km/h)
  • Conso mixte: 9.7L / 100 km daprès le constructeur (13 L en moyenne sur notre parcours, hors circuit)
  • Réservoir: 55 L de SP 98 exclusivement
  • Poids: 1 483 kg
  • Prix: 27 400

Remerciements : Christian dAdeler Directeur du Circuit de Bresse, et Cathy Briffa Responsable du circuit Kart du complexe, pour laccueil et la disponibilité de leurs équipes.

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