Essai Mazda 3 MPS : Dabord sur la route

27 400 , 260 ch. Dans le monde des compactes sportives, comparée à la Mazda 3 MPS, la concurrence se montre plus onéreuse ou propose une puissance inférieure lorsque le tarif est en dessous de celui de la Japonaise. Même topo pour lagrément, pour son prix, la MPS en remontre à des stars bien moins bon marché, avec une solution technique particulière choisie par Mazda pour son modèle sportif. Bien entendu, je fais allusion à son pont autobloquant. Ses 260 ch, cest le train avant seul qui doit les maitriser, et on va le voir, son comportement est plutôt surprenant, ce qui rend la conduite de cette voiture différente des autres, et conduire une voiture pas trop aseptisée avec un comportement singulier, Dieu que cest agréable de nos jours.

Une Mazda 3 à peine tunée

Commençons par le commencement, le tour du propriétaire. Première remarque, je ne pouvais pas rater celle qui allait devenir ma Mazda 3 MPS le temps de quelques jours, sur le parking où je devais la récupérer. Non pas quelle arbore des jantes brillantes de 22 pouces, des ailes dopées à lhormone de croissance ou des sorties déchappement aussi larges que la base dun abat jour Mais sa couleur en jette. Sa teinte, vous lavez déjà remarquée: un rouge particulièrement indiscret. Et finalement il fallait ça pour mettre en valeur les détails de style qui distinguent cette MPS, dune Mazda 3 classique.

Quest-ce qui change ? En regardant de plus près, pas mal de choses. A commencer par les jantes exclusives à bâtons de 18 pouces. Puis il y a ce capot bombé, qui englobe le monstrueux échangeur du bloc 2.3 Turbocompressé. Le bouclier largement ouvert affiche une grille façon nid dabeille, et le logo est souligné dans la calandre par un contour couleur carrosserie. Des bas de caisse courrent le long des flancs, alors que la partie arrière montre quelques particularités. En effet, un becquet de toit plutôt imposant a pris place au sommet du hayon, tandis quun diffuseur esthétique laisse un peu de place à la large et unique sortie déchappement chromée. Ainsi, la Mazda 3 MPS voit ses lignes déjà dynamiques, sublimées par ce pack Sport, et malgré cela, elle na rien dun monstre mécanique comme certaines créations de son pays dorigine.

Pour les non-initiés, sans nul doute que la voiture ressemble à une Mazda 3 classique, retouchée par un adepte du tuning léger. A lintérieur, enlevez la sellerie, et vous êtes dans une Mazda 3 tout à fait normale. Mais le dessin des fauteuils ne trompe pas, et accentue la sportivité dans lhabitacle. Sans être vraiment des baquets, les sièges avant sont suffisamment enveloppants, et bien molletonnés pour assurer un bon confort. On passe rapidement sur le chapitre de la qualité des plastiques qui sont certes plutôt durs, mais il faut tout de même souligner le sérieux assemblage des éléments.

Du côté des équipements, notons déjà que tout est compris dans les 27 400. Il ne reste finalement grosso modo en option que le GPS ou la peinture métallisée. Climatisation automatique, poste radio CD de bonne qualité, 4 vitres et rétroviseurs électrique, à priori rien ne manque pour le confort du conducteur et des passagers.

De quoi perdre quelques permis

Avant de sextirper des embouteillages parisiens, faisons le point sur les dessous de cette Mazda 3 MPS. Sous le capot, on retrouve donc le 2.3 turbocompressé en provenance direct de la Mazda 6 MPS, voiture qui par ailleurs nest plus au catalogue. Ainsi suralimenté, ce bloc voit sa puissance faire un bon puisquelle culmine à 260 ch. Oui oui, 260 ch, soit plus quune Mégane RS classique ou R26, plus encore quune Golf GTi et même qu’une R32 à moteur V6, plus que la dernière Type-R etc Finalement il reste peut-être la nouvelle Audi S3 qui avec ses 265 ch domine en puissance sur le fil notre rouge Nippone. Et encore, la compacte aux Anneaux fait appel à une transmission intégrale et surtout, elle séchange à un tarif très « premium ».

Le couple maxi délivré par le bloc 4 cylindres atteint les 380 Nm à 3 000 tr/min, soit le moment où le turbo senclenche pour enrager le moteur. Quant au châssis, il a eu droit lui aussi quelques touches qui améliorent le dynamisme de lauto. En effet, avec un travail sur les suspensions, et un abaissement qui voit la garde au sol descendre à 160 mm, Mazda nous promet un châssis plus « Zoom Zoom ». Le poids, sans le lourd lest que représente votre serviteur, sétablit à 1 483 kg. Les performances sont de bon aloi, avec un sprint du 0 à 100 km/h avalé en tout juste 6.1 secondes, alors que la vitesse maxi est annoncée pour 250 km/h. Largement de quoi perdre au moins 12 points

Au moment de démarrer la bête, je constate que Mazda a adopté le système de démarrage sans clé, cependant on démarre de manière traditionnelle comme avec une clé ! En fait, vous avez la carte dans la poche, mais pas de bouton « Start/Stop », vous devez tourner un bouton placé là ou on mettrait une clé, avec 3 positions comme avec une clé classique. Vous me direz, au moins rien ne pend.

Oubliez la ville

Une fois la position de conduite ajustée, il est temps de quitter le siège de Mazda France, direction Paris pour un rendez-vous, avant de prendre la route jusquau circuit de Bresse. Tout de suite, je remarque deux détails qui risquent de me gâcher la vie. Le premier, la dureté de lembrayage sur les premiers rapports, et le second, limposante et dure planche de bord sur laquelle la jambe droite vient buter. Les premiers kilomètres dans les bouchons, je me dis que lembrayage va me muscler toute la jambe gauche. Et puis sans exagérer, au bout de plusieurs minutes (dans une circulation qui vraiment avance au pas), cest carrément la crampe. Franchement fatigante en ville la MPS. Et si la jambe gauche a fait sa séance de gym, le bras droit qui manipule le levier de vitesse travaille également, à cause de premiers rapports durs à enclencher à petite allure. Néanmoins, quand on commence à vouloir la cravacher, ce genre de désagrément disparait presque.

Jusquà 3000 tours, cette Mazda 3 MPS est très sage, et même si la souplesse doit se trouver dans vos membres inférieurs pour éviter les à-coups, elle nest pas non plus inconduisible, il suffit juste de saccommoder de ces difficultés. Cela dit, on sent très bien que le train avant semble chargé, surtout dans les manuvres. Quant au rayon de braquage on va dire que dans ce domaine, elle nest pas la championne de sa catégorie. Si lenvie vous prend de mettre un coup de gaz à la sortie dun rond-point, sachez quil faudra bien garder les deux mains sur le volant, car il ne revient pas, dautant plus quil renvoie très bien les informations. Prudence donc.

Mais que dis-je? Ce nest pas une citadine que nous sommes en train dessayer là ?! Non, son potentiel se mesure sur petites routes, voire sur circuit, chose que nous avons accompli en compagnie de léquipe de moniteurs du circuit de Bresse qui a bien voulu nous accueillir dans le cadre de ce test. Et c’est par la route que nous nous somme rendus sur cet autodrome.

Une vraie sportive

La Mazda 3 MPS a droit à ses galons de sportive, ou GTi comme certains se plaisent à le dire. Déjà par son moteur. Véritable bloc à deux visages, un couple déjà généreux est disponible à bas régime, avant que le moteur devienne carrément explosif passée la barre des 3 000 tours/min. Véritablement rivée à la route, il est difficile de prendre cette Mazda 3 MPS en défaut. Oubliez les petits désagréments de la conduite urbaine énoncés plus haut, quand on la cravache, la Japonaise se laisse dompter certes, mais avec virilité.

Cette pétillante Mazda se pilote vraiment, et flatte lego de son (sa) conducteur (-trice) sans aucun doute. Aussi, pour prendre du plaisir en courbe, il faudra plutôt rentrer avec les freins pour bien inscrire lauto dans le virage, sous peine dun sous virage marqué. Avec sa direction précise, il est tout de même nécessaire de la tenir fermement et ne cherchez même pas à la faire dériver, son train arrière agrippé à la route, aidé par ses Bridgestone Potenza ne voudra pas sécarter de la trajectoire. Quand à la motricité en sortie, elle est bluffante. On sent clairement laction de lautobloquant, et la voiture sextirpe du virage sans broncher, de manière brutale, sans pour autant perdre un soupçon de traction. Mais encore une fois, méfiance, pour bien tenir sa ligne, il faut bien saccrocher, et veiller à bien remettre soi-même le volant droit, sous peine de se voir entrainer ailleurs que sur la route

Lamortissement semble lui être un bon compromis (loption châssis sport est au catalogue, non dispo sur notre voiture dessai), car elle filtrera de manière honnête les petites irrégularités de la route. Peu de roulis, mais elle tangue beaucoup, cest le prix pour un minimum de confot. Le freinage se montre efficace, mais on aurait aimé une attaque plus franche et une pédale moins molle, pour mieux se glisser dans la peau dun pilote.

La boite de vitesses quon décriait lorsquon était en ville se montre ici précise dans lutilisation, et presque idéalement étagée pour une conduite sportive. En termes de reprises, cest un avion, et bon nombre de ses concurrentes quon pourrait chercher dans des segments plus spécialisés pourraient être inquiétées. Diable, quelle est efficace ! On savait bien que cette Mazda 3 MPS allait être surprenante, mais une fois au volant, on prend une vraie claque. Quelque soit la situation, la MPS sen tire avec brio. Son moteur est sans aucun doute son gros point fort, couplé à une transmission de premier ordre, cette vraie bombe à traction avant mérite des éloges.

Mais le mieux reste à venir. Sur le circuit de Bresse (71), avec laide de Christian dAdeler directeur de lendroit, on a pu sans arrière pensée pousser la Mazda 3 MPS à ses limites Chose quon ne pouvait sereinement faire sur la route.

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