La mission : 24 heures au volant dune QP. Inutile de dire quon la vite acceptée. Et que la nuit fut courte. Il a dabord fallu la prendre en main, apprendre à la connaître, à lapprécier, le temps dune soirée, entre les bureaux de Maserati West Europe, le studio radio et la maison. Et puis lui préparer, pour le lendemain, un parcours diversifié avec passage obligé en Allemagne pour la vitesse et au Grand Duché du Luxembourg pour le portemonnaie.
Dès la mise en route de la berline de luxe dans le parking, par le responsable Maserati, il y a de quoi saliver. Le bruit est tout bonnement magnifique. La mélodie est baroque au ralenti et, on le verra plus tard, est capable de changer de registre. On écoute de petites explications relativement brèves car ayant déjà conduit une QP DuoSelect. Idéal donc pour comparer les deux boîtes proposées par Maserati.
En tout cas, la Quattroporte que lon a la chance dessayer est particulièrement bien habillée. La carrosserie affiche une couleur dorée tendant vers lor vieilli. Étant une Sport GT, cette Quattroporte Automatique affiche un Trident rouge sur sa calandre maillée et des jantes de 20 pouces. Lintérieur est tout aussi classe avec du velours, du cuir beige surpiqué et des plaquages en bois de rose. Alors que normalement la finition Sport GT arbore de la fibre de carbone. Personnellement, je ne men plaindrai pas. On profitait aussi du changement de vitesse au volant, du toit ouvrant, de la navigation et du téléphone : des options. Sans oublier le système audio Bose.
Sous le capot enrobé dinsonorisant de lItalienne, un V8 à 90° de 400 ch (295 kW) à 7000 tr/min. Associé à une boîte ZF à six rapports à convertisseur de couple hydraulique, il affiche des culasses bleues alors quelles sont rouges avec la DuoSelect. Le moteur a aussi abandonné le carter à sec. Il dispose de quatre arbres à cames en tête, deux par rangée de cylindres, entraînés par chaîne avec quatre soupapes par cylindre commandées pour poussoirs hydrauliques. La transmission est capable de passer les rapports jusquà 7200 tr/min. Le couple affiche un maximum de 460 Nm à 4250 tr/min dont 75 % sont disponibles dès 2500 tr/min. Le conducteur contrôlant tout cela avec un accélérateur Drive by Wire.
Bon, trêve de bavardage et au boulot. Une fois dans lhabitacle, on se sait de suite dans une voiture de prestige. Il suffit dentendre le bruit de la porte que lon referme pour sentir quici rien na été négligé. La qualité des matériaux excite gentiment le nez et les tympans sont rassurés par le bruit feutré. Limpression tactile est, elle aussi, raffinée. Même les palettes sont garnies à larrière dun filet de tissu agrippant pour éviter la glissade de doigt mais aussi le chaud ou le froid du chrome. Lil parcourt avec régal lambiance beige et la finition soignée. Le plastique semble banni de ce monde luxueux. Même la poignée de maintien se la joue cuir et velours. Le seul hic vient de lécran multimédia avec un système de navigation aux couleurs excessives.
On met le contact, les oreilles en éveil pour profiter du bruit rauque sortant des quatre embouts déchappement. La première partie de lessai se déroulera en soirée sur des grands axes routiers et en ville. La première bonne surprise vient de la souplesse dutilisation et de la maniabilité de cette voiture de 5052 mm et 1990 kg. Alors que la Cambiocorsa (DuoSelect) est plutôt agressive, la boîte ZF se montre docile avec labsence de la plongée typique de la boîte robotisée aux changements de rapport. Finie limpression dêtre au volant dune smart lorsquon laissait faire la DuoSelect. Meuh non, je blague. Même si la boîte robotisée convient avant tout à ceux qui aiment bien changer les rapports à la palette. Alors quici, avec le convertisseur hydraulique, on retrouve le confort inné dune berline de luxe. Et pour mieux en profiter encore, Maserati West Europe nous avait préparé un CD avec de la musique baroque, romantique, jazzy et italienne.
Je sens que lon va bien samuser.
Photos : Frédéric Lambert & Olivier Duquesne