Essai longue distance Hyundai Santa Fe 2.2 CRDi Executive

Il y a trois ans, nous avions essayé le Hyundai Santa Fe 2.2 CRDi. Nous remettons le couvert pour un essai longue distance. L’occasion de le tester sur différents terrains, dans différentes conditions et avec des passagers.

Par définition, les essais lors des présentations presse sont expéditifs. Il faut à la fois découvrir un véhicule, le conduire et l’immortaliser sous tous les angles. Et on se doit d’aller vite, car les petits camarades sont déjà en train de publier leurs articles. Un bon essayeur peut cerner un véhicule à 80% au bout de quelques dizaines de kilomètres. Mais il lui manquera toujours une vision dans d’autres conditions.

Le Hyundai Santa Fe se vante d’être digne des BMW X5 et Volvo XC90, mais pour un prix « coréen ». Qu’en est-il à l’épreuve du temps ? 1 742km plus tard, voici la réponse.

Esthétiquement, le Santa Fe est imposant. Avec 4,69m de long et 1,88m de large, il prend de la place, surtout en ville. En revanche, il passerait presque inaperçu. Malgré sa calandre chromée, son design est plutôt consensuel. C’est un « gros quat’quat », sans le côté frime de ses rivaux européens. Les regards glissent sur lui. C’est d’autant plus criant à la descente du Lexus NX200t.

Première étape : l’autoroute

Direction le Sud-Ouest. En France, le Santa Fe est proposé avec un 2,0l CRDi 150ch ou un 2,2l CRDi 197ch. Le V6 essence 3,3l « Lambda » n’est pas au programme. Avec deux tonnes en version sept places, les 197ch ne sont pas de trop. A froid, le moteur claque un peu. En revanche, il se montre silencieux une fois à température.

Par rapport aux autres constructeurs, les ingénieurs de Hyundai se sont montrés avare en boutons et en sous-sous-menus de l’écran. A défaut d’être vraiment intuitif, l’ordinateur de bord est moins pire qu’ailleurs. Bluetooth, climatisation bizone, prises 12V et prises USB à profusion, sièges électriques trois axes chauffants et rafraîchissants (!) à l’avant, volant chauffant pour l’hiver, stores à l’arrière… Tout est fait pour chouchouter les occupants. Au point où lorsque la pause des deux heures s’impose, c’est un sentiment de « déjà ? » qui domine. En prime, lorsque l’on coupe le contact, le siège conducteur se recule pour une meilleure accessibilité.

Un déluge s’abat sur l’A20. Les essuie-glaces se déclenchent tout seuls et malgré la prise au vent, le Santa Fe reste soudé au bitume. C’est franchement rassurant. Le premier reproche, c’est la consommation. Les 6,8 litres aux 100km en cycle mixte, de la brochure, sont très optimistes. Même sur autoroute, même avec le pied léger et mode « éco » enclenché, il est difficile de descendre sous les 8 litres aux 100km. D’autant plus que la jauge est mal faite. Le réservoir possède une capacité de 64l, mais la jauge est vide aux trois quarts au bout de 40l, soit environ 500km.

Deuxième étape : les courses

En cette quinzaine de la photographie autoroutière, impossible de tester les 190km/h revendiqués. Il faudra croire Hyundai sur parole. A défaut de course, on peut faire les courses ! Les 585l en position « 5 places » sont suffisants pour les victuailles. Mais un peu décevants, eu égard au gabarit du véhicule. L’ouverture/fermeture électrique du hayon est de série presque partout, mais c’est toujours pratique lorsqu’on a les mains prises ou que l’on n’est pas basketteur. Pour ressortir, la caméra de recul se montre très utile. Dommage qu’à l’avant, il faille se contenter d’un radar, malgré les imposants angles morts.

Troisième étape : sept places !

Cette finition Executive est proposée exclusivement en sept places. Cela tombe bien, il y a six adultes à disposition. La troisième rangée de sièges sort du coffre. Pour y accéder, il faut faire basculer les dossiers de la seconde rangée, ce qui implique des contorsions. De plus, dans cette configuration, le coffre devient symbolique : juste de quoi poser les vestes et manteaux des occupants. Les cobayes d’un jour sont enchantés par l’impression d’espace, renforcée par les généreuses vitres latérales et le toit ouvrant panoramique.

L’étape finale, c’est un village typique de la région, dans l’arrière-pays, soit 1h30 de trajet. La route serpente sur les collines. Hyundai a fait le choix d’un amortissement ferme, qui offre une tenue de route plus précise. Inconvénient : les passagers sont secoués dans les lacets, surtout sur la troisième rangée…

L’ultime épreuve, c’est un créneau à réaliser en côte. Aucun souci avec le hill assist et la caméra de recul. Alors qu’à côté un 5008, pourtant plus compact, a toutes les peines du monde à s’extraire de son espace…

Conclusion

Le Santa Fe s’adresse à une clientèle conservatrice, qui veut un gros véhicule suréquipé et puissant, sans pour autant se faire remarquer. Il est facturé 48 500€ (49 100€ avec la peinture métallisée.) Alors qu’à équipement égal, un BMW X3 xDrive 20d Executive atteint 59 200€. Oui, mais au bout de deux ans, le coréen se revend 30 000€, alors que l’allemand est plutôt autour de 37 000€-39 000€.

Gamme et prix
Hyundai Santa Fe
2.0 CRDI 2.2 CRDI
Santa Fe Initia 31,700 € 33,300 €
Santa Fe Intuitive 36 500€ (38 400€ en 4WD)
Santa Fe Creative 42 550€ en 4WD (43 850€ en 4WD BVA)
Santa Fe Executive (7p uniquement) 47 200€ en 4WD (48 500€ en 4WD BVA)

Fait intéressant, mes « cobayes » sont des CSP+, amateurs de productions françaises et allemandes. Pourtant, ils ont des a priori positifs sur Hyundai (spontanément et pris séparément, ils évoquent d’emblée la garantie 5 ans, kilométrage illimité.) Ils ont globalement été impressionnés par le Santa Fe, notamment sa dotation en équipement et son habitabilité. Un avis favorable qui ne pourra qu’être amplifié puisque que le modèle actuel va bénéficie bientôt d’un rafraîchissement pour la seconde partie de sa carrière.

+ Rapport prix/équipement « coréen »
Espace intérieur
Luminosité
Manque d’image
Consommation
Coffre décevant, par rapport au gabarit

Hyundai Santa Fe
2.0 CRDI 2.2 CRDI 2WD 2.2 CRDI 4WD 2.2 CRDI 4WD BVA
BVM 6 BVA 6
Moteur
Type et implantation 4 cylindres en ligne
Cylindrée (cm3) 1995 2199
Puissance (ch) à tr/min 150 à 4000 197 à 3800
Couple (Nm) à tr/min 383 de 1800 à 2500 421 de 1800 à 2500 436 de 2000 à 2500
Transmission
Roues motrices 2 roues motrices 4 roues motrices
Boite de vitesse Manuelle Automatique
Châssis
Direction Assistée électrique
Rayon de braquage 5.45
Freins Disques ventilés à l’avant, disques pleins à l’arrière
Suspensions McPherson à l’avant, multibras à l’arrière
Jantes 17″ 19″
Performances
Vitesse maximale (km/h) 187 190
0-100km/h (secondes) 11 9.4 9.8 10.1
Emission de CO2 (g/km) 159 147 149 175
Consommation (l/100km) 6,1l (mixte) 5,6l (mixte) 5,7l (mixte) 6,7l (mixte)
Dimensions
Longueur 4 690 mm
Largeur 1 880 mm
Hauteur 1 690 mm
Empattement 2 700 mm
Volume du coffre 585 litres, 1 570 litres banquette rabattue
Masse à vide (kg) 1863 1929 1968

Crédit photos : Joest Jonathan Ouaknine/Le Blog Auto

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