Jeep se confronte donc à une montagne avec le Renegade. Malgré les qualités exceptionnelles de ses gros modèles que sont les Wrangler ou Cherokee, la marque ne pouvait pas laisser les généralistes manger tout le gâteau des crossovers et autres SUV de villes. Pour se différencier, le constructeur puise son inspiration dans la référence des références, la mère de toutes les Jeep, la Willys de 1941, l’héroïne américaine de la Seconde Guerre Mondiale. Au-delà de l’imposante calandre à 7 lamelles verticales encadrée par deux yeux tout ronds, Jeep multiplie les clins d’œil à sa glorieuse ainée. Les feux arrière carrés voient en leur centre une croix intégrant le clignotant, pour rappeler les jerrycans accrochés à l’arrière de la Willys. Son design massif, cubique et plutôt viril pour un véhicule de ces dimensions, lui donne une indéniable image de robustesse. Le Renegade assume ainsi son image de baroudeur, dans un contexte où justement ses concurrents misent plutôt sur un design écolo-compatible.
A l’intérieur, l’imposante planche de bord affiche une présentation plutôt flatteuse. De son dessin ressort un sentiment de solidité, à l’image de la poignée de maintien côté passager. Elle s’équipe de tout ce qu’une voiture moderne se doit de disposer en 2014, notamment les gadgets électroniques pour communiquer sans les mains avec son smartphone. GPS, radio MP3, détecteur d’angle mort, régulateur/limiteur de vitesse, maintien de file, etc. N’en jetez plus, rien ne manque ! Mais ce qu’on adore par dessus tout, ce sont les signes identitaires de la marque Jeep. Comme dans un vrai petit jeu de piste, nous les avons cherchés, et trouvés ! Tout d’abord une Willys grimpant la montagne sur la partie droite du pare-brise, le dessin de calandre caractéristique sur le support de rétroviseur, sur les enceintes avant et les dossiers de sièges. Puis l’inscription « Since 1941 » sur l’écran multifonctions et enfin la carte du désert de Mojave qui tapisse le fond du vide-poches. Ces petites notes apportent une touche sympathique à cet habitacle plutôt austère au premier regard. Cela étant on s’approche plutôt d’une ambiance moderne, en s’éloignant allègrement de celle austère du 4X4 et c’est tant mieux.
Une fois à bord, on réalise là encore par rapport à la position de conduite que Jeep n’a pas cherché à donner l’impression d’être au volant d’une berline, comme la plupart des crossovers. Ainsi haut perché, on domine tout et surtout appréhende assez facilement la largeur de la voiture, qui finalement n’a rien du SUV compliqué à stationner. Dans son utilisation autoroutière, notre modèle Diesel 140 ch à transmission intégrale et boîte manuelle se laisse mener dans un confort appréciable avec suffisamment de quiétude, surtout au début de notre périple sous une pluie battante. En s’approchant des monts alpins manquant cruellement de neige, les routes sinueuses nous enseignent que le Renegade grâce à son bloc d’origine Fiat permet de doubler relativement aisément les camions dans la montée jusqu’à Tignes. Toutefois non sans s’épargner une gymnastique avec le levier de vitesses, pour trouver le bon rapport et ainsi profiter de la plage de l’important couple. Malgré son roulis plutôt bien contenu, il s’avère plutôt sensible au tangage à l’attaque, ce qui ne facilitera pas la vie des estomacs fragile. A moins de le brutaliser plus que de raison, il se montre assez neutre dans les courbes, et finit par souvirer et martyriser ses pneus en le conduisant comme une sportive…
Le Renegade se distingue largement de ses concurrents dans le domaine du tout-terrain. Tout d’abord grâce à ses angles d’attaque et de fuite respectivement de 30 et 34 degrés , de crête (la limite pour ne pas faire toucher le dessous lors du franchissement d’une « marche ») de 25 degrés. En début de parcours une fois arrivé à Val D’Isère, nous sommes tombés sur une route légèrement enneigée. Grace à l’aide de notre monte pneumatique adaptée, nous avons pu tester le mode automatique de la transmission qui compte trois autres programmes, Neige, Boue, Sable. Dans ces conditions, l’électronique gère le patinage, mais avec un léger temps de retard, qui disparaît quasiment lorsqu’on sélectionne le mode dédié qui verrouille également la transmission en mode intégral.
Le petit crossover fait des prouesses surtout sur les terrains accidentés boueux, sur lesquels il se révèle presque comme un Wrangler en réduction en termes d’aptitude au cross. Mode « Mud » en marche et 4X4 verrouillé, il nous a permis de grimper aisément un chemin escarpé rendu glissant par la pluie. N’étant pas accompagnés, nous rechignions au départ à l’affronter, puis nous nous en sommes remis au système conçu pour ça…La gestion du patinage et des deux essieux avec blocage de différentiel permet de monter sans véritable difficulté. Bluffant même pour un SUV compact, appelé pour la plupart de ses clients à grimper au pire les routes de cols enneigés lors de la saison des sports d’hiver. Quand à la descente, il suffit de garder le premier rapport, mettre un peu de freins pour contrôler l’allure si nécessaire, et nous voici en bas sans se faire peur.
Bien entendu, ces prestations, et en passant l’image de Jeep, se payent. L’entrée de gamme en essence démarre à moins de 19 000 euros (110 ch), là où la concurrence française s’offre dès 15 000 euros environ. L’écart se creuse sur les finitions et motorisations supérieures notamment en diesel. Notre modèle d’essai de 140 ch diesel 4X4 à 30 000 euros n’a cependant pas de concurrence, puisque les autres camarades de jeu, dont certains ne disposent même pas de transmission intégrale en option, plafonnent à 120 ch chez Renault, ou 115 chez Peugeot. C’est d’autant plus vrai pour la version du dessus, puisque le Renegade peut même se doter d’un moteur Multijet de 170 ch pour 32 800 euros.
Crédit photos : Pierrick Rakotoniaina / le blog auto
+ | Look |
Moteurs | |
Prestation en tout terrain | |
– | Tarifs |
Malus sur les versions 4×4 |
Jeep Renegade 2.0 Multijet 4wd limited | |
Moteur | |
Type et implantation | 4 cylindres en ligne 16 soupapes
Injection directe turbocompressé |
Diesel | |
Cylindrée | 1956 cm3 |
Puissance | 140 ch à 3750 tr/mn |
Couple | 350 Nm à 1750 tr/mn |
Transmission | |
Roues motrices | Quatre roues motrices |
Boîte de vitesses | Mécanique à 6 rapports |
Châssis | |
Suspension avant | McPherson |
Suspension arrière | Independante |
Freins | 4 disques dont 2 ventilés |
Jantes et pneus | 215/60R17 |
Performances | |
Vitesse maximale | 191 km/h |
0 à 100 km/h | 9,5 s |
Consommation | |
Cycle urbain | 6 l/100 km |
Cycle extra-urbain | 4,6 l/100 km |
Cycle mixte | 5,1 l/100 km |
CO2 | 134 g/km |
Dimensions | |
Longueur | 4255 mm |
Largeur | 1805 mm |
Hauteur | 1697 mm |
Empattement | 2570 mm |
Volume de coffre | 351 → 1297 litres |
Réservoir | 48 litres |
Masse à vide | 1502 kg |