Essai Infiniti FX30dS : Le chemin vers l’Infiniti passe par le diesel

Infiniti étant encore une marque jeune sur le marché européen, cela suffisait, du moins le temps de mettre l’organisation et le réseau de distribution en place. Ceci étant fait, il est temps de passer à la vitesse supérieure, ce qui implique de se plier à la mode du diesel.

Ainsi l’Infiniti FX, l’EX et la prochaine berline M adoptent-ils une motorisation diesel, en l’occurrence un 6 cylindres (tout ne se perd pas) de 3 litres de cylindrée. Et la G me direz-vous ? Non, pas elle, sa conception étant jugée trop ancienne pour que les profondes modifications nécessaires soient rentables.

Ce moteur de 3 litres, n’est pas totalement nouveau puisque dérivé du 3l DCi rencontré sur la Laguna coupé. Infiniti y a cependant apporté de nombreuses modifications (vilebrequin, collecteur d’admission, système EGR, turbo, système d’injection, groupe catalyseur, carter d’huile). Au final, ce moteur développe une puissance de 238 chevaux à 3750 tours/min et un couple de 550 Nm à 1750 tr/min.

C’est donc le FX, le modèle emblématique de la marque, et en Europe, le plus gros, (si l’on exclut le FX56 qui n’est disponible qu’en Russie) à qui revient l’honneur d’inaugurer cette motorisation.

Le FX n’est pas un inconnu pour vous, fidèles lecteurs du blogauto, puisque nous avions déjà eu l’occasion de le tester, que ce soit en motorisation V8, ou plus récemment, avec le V6 essence.

Nous retrouvons donc le FX avec ses qualités : son équipement généreux et son style décalé, agressif avec sa bouche béante prête à avaler les voiturettes qui se trouvent sur son chemin, mais aussi ses défauts, comme par exemple une finition un peu légère comparé à la concurrence, voir aux autres modèles de la gamme, comme l’EX et surtout la berline M, et un coffre de faible contenance.

A l’occasion de l’arrivée de la motorisation diesel, la gamme est remaniée, elle se décline ainsi en 2 finitions principales : GT : typée luxe et S typée sport.

Pour cet essai, nous avons opté pour la version la plus sportive, le FX30dS Premium qui, comparé au FX30d GT Premium, se caractérise par ses 4 roues directrices de 21 pouces (20 pouces pour le GT), sa suspension CDC, ses sièges avant sports et quelques détails esthétiques…

Avant cet essai, j’avais quelques doutes sur cette motorisation dans le FX. En effet, le FX est lourd avec un poids de 2 120 kg, et son moteur diesel, même puissant de 238ch, rend tout de même 82 chevaux par rapport au V6 essence, et 152 par rapport au V8. Heureusement les données de couple sont impressionnantes, supérieures même aux 500 Nm de la motorisation V8 essence. Sur le papier, les performances sont plus que correctes, avec une vitesse de pointe de 212 km/h et un 0 à 100 abattu en 8,3 secondes. Alors qu’en est-il en vrai, et l’agrément dans tout ça ?

Depuis l’extérieur, le FX30d ne peut cacher le carburant utilisé. Nous retrouvons les habituels claquements si peu harmonieux des motorisations diesel. Cependant, à l’intérieur, ces claquements font place à une sonorité plus grave, assez proche finalement de celle des motorisations essences, mais qui aurait gagné à se faire un peu plus discrète.

Après quelques kilomètres urbains, le FX me rassure, il est loin d’être sous motorisé, et on sent qu’il y a de la réserve sous le pied. Sur autoroute, il est confortable, mais les relances sont un peu lentes, la boite prenant son temps à rétrograder. Nous en profitons pour tester les équipements de sécurité, comme le régulateur de vitesse adaptatif (ICC : Intelligent Cruise Control) qui détecte les véhicules devant et ajuste la vitesse en conséquence, et le nouveau système anti franchissement de lignes, permettant de luter contre l’assoupissement au volant. Ce système nommé LDP (Lane Departure Prevention) fonctionne suivant le même principe que l’AFIL chez Citroën, mais opère à la fois activement et passivement.

Ainsi, le conducteur… et les occupants seront prévenus du franchissement de la ligne par des « bip », et le FX freinera de lui-même la roue opposée de manière à se ramener dans le droit chemin.

Autre élément de sécurité, l’IBA (Intelligent Brake Assist) ou aide au freinage d’urgence, mais vous nous excuserez de ne pas l’avoir testé…

Apprécions aussi au passage les confortables sièges chauffants et ventilés, et la stéréo Bose couplée au Music Box, permettant de stocker 10GB de votre musique favorite et de connecter votre lecteur MP3 ou iPod.

Enfin, ne prenez pas le FX sans l’obligatoire AVM (Around View Monitor en série sur les versions Premium) qui permet d’afficher une « vue d’oiseau » du véhicule. Ce n’est pas un gadget, c’est indispensable !!!

Mais place à la montagne et ses petites routes sinueuses. Première chose à faire : déconnecter le LDP, sous peine d’être rapidement exaspéré par les « bip » à chaque virage un peu coupé.

Le châssis du FX30dS s’en sort très bien sur ces petites routes, grâce notamment aux 4 roues directrices. On oublie vite le gabarit de l’engin et nous prenons un certain plaisir à malmener notre SUV. Les passagers arrières, eux, risque de ne pas partager votre enthousiasme, et vous intimeront rapidement l’ordre de vous calmer, sous peine de tacher vos jolis sièges cuir…

Mais si déjà sur l’autoroute, la boite nous semblait lente, cette caractéristique devient ici une évidence, même en mode sport. Concrètement, en sortie de virage serré, on appuie à fond sur l’accélérateur, et… c’est le trou, rien pendant un temps qui peut paraitre une éternité. La boite auto 7 vitesses m’avait déjà paru lente sur la version essence du EX, mais bien plus ici en version diesel. Après quelques virages, nous comprenons le mode d’emploi : soit utiliser les palettes pour rétrograder manuellement dans la courbe avant de relancer (si la boite le veut bien), soit accélérer 2 secondes en avance, c’est-à-dire, dans la courbe… Une fois la bonne vitesse enclenchée, le moteur peut faire parler son couple, mais quel dommage d’être grevé ainsi par une boite trop lente…

En terme de consommation, le FX30d se contente de 9l /100km (mixte), mais avec des rejets de CO2 de 238g/km, il n’échappe pas au malus de 1600€.

Conclusion :

Avec cette nouvelle motorisation diesel, Infiniti s’attaque désormais au cœur du marché et permet d’offrir une alternative « exotique » aux ténors du marché que sont les VW Touareg, BMW X5, Mercedes ML et Porsche Cayenne. Si ce nouveau moteur est une réussite, il est malheureusement pénalisé par un mariage imparfait avec la boite de vitesse. Sur route sinueuse, le châssis du FX30dS fait merveille, mais son domaine de prédilection, c’est l’autoroute. De plus, contrairement à ses concurrents germaniques, dans cette finition Premium, il est déjà tout équipé et ne nécessitera donc pas de passer par une longue liste d’options.

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