Eleve appliquée mais sans génie. C’est ainsi que l’on pourrait résumer notre essai de la nouvelle i30, équipée du 1.6 CRDi de 128 ch. Face à sa cousine Kia Cee’d, plus dynamique dans l’esprit, l’i30 joue davantage la carte du confort et de la douceur. Alors, autant pousser le concept jusqu’au bout en testant la version équipée de la boîte automatique.
Dans l’hexagone, le choix est… inexistant. En effet, pour obtenir une boîte automatique, il faut forcément opter pour le 1.6 CRDi 128 ch. Dommage, puisque sa cousine de chez Kia profite d’une transmisson à double embrayage, mais forcément associé au 1.6 GDI sur lequel Hyundai France a préféré faire l’impasse.
Dans le cas présent, donc, il faudra se contenter d’une « antique » boîte à convertisseur de couple et dotée de six rapports. Sur le papier, la Hyundai part donc avec un handicap de taille, face aux redoutables Renault Megane ou VW Golf, toutes deux équipées d’excellentes boîtes robotisées à double embrayage.
Une fois en situation, ce handicap se confirme en partie. La transmission Hyundai se montre parfois lente, montant et descendant les rapports avec un peu de retard par rapport aux injonctions du conducteur. Mais que ceux qui ont déjà goutés aux « plaisirs » de la BMP Peugeot/Citroën se rassurent, l’agrément est largement plus conséquent avec la Coréenne.
Sa principale qualité, c’est la douceur de fonctionnement. Aucun à-coup ne se fait sentir. Un point primordial pour les amateurs du genre. Mais un point qui se monnaie chèrement, puisque la i30 consomme aux alentours de 7,5 litres en moyenne. C’est 1 à 2 litres de plus que ses concurrentes les plus sobres, et en ces temps de pétrole cher, cet argument permet parfois à lui seul de l’emporter.
De toutes manières, rouler en i30 automatique ne s’envisage qu’à condition d’être prêt à ouvrir largement son portefeuille. En effet, il faudra forcément s’orienter vers la version Pack Premium, la plus haute de la gamme, affichée ici à 26 700 €. Elle se retrouve ainsi à un tarif proche de celui d’une Renault Megane 1.5 dCi 110 Dynamique EDC (26 750 €) avec un équipement sensiblement identique (GPS, Jantes alu…), mais tout de même largement en deçà de celui d’une VW Golf 1.6 TDI 105 ch Carat DSG 5p. (29 290 €). Il est vrai que cette dernière profite d’équipements technologiques, à l’instar du système de freinage automatique Front Assist ou du régulateur de vitesses adaptatif ACC, qui restent interdits à notre coréenne.
De prime abord, ces deux concurrentes semblent désavantagées par leur puissance moindre que celle de l’i30. Mais cette dernière souffre d’une valeur de couple peu en rapport avec sa puissance : 260 Nm contre 240 Nm pour la Megane et 250 Nm pour la Golf. Du coup, les performances annoncées sont médiocres, avec le 0 à 100 km/h parcouru en 11.7 s (11.7 s également pour la Megane et seulement 10.7 s pour la Golf).
Si vous placez le plaisir de conduire parmi vos priorités, oubliez l’i30. En plus de sa mécanique « tranquille », elle est dotée d’un châssis parfaitement neutre, avec des suspensions faites pour absorber au mieux les irrégularités de la route, mais un peu trop moelleuse pour placer la voiture au millimêtre sur une route de campagne. Mais est-ce vraiment ce que l’on attend de ce genre de berline ?
Objectivement, il est impossible de dire que l’i30 est une voiture décevante. Comme disent les Américains, elle fait le job. Mais voilà bien son principal problème. Dans une catégorie où la concurrence se montre sans pitié, il lui manque le petit grain de sel qui pourrait la faire préférer aux ténors du segment. A moins que pour certains, sa ligne, moins banale que celle du premier opus, suffise à déclencher un coup de coeur.
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Galerie Essai Hyundai i30
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