Essai Honda Civic Tourer : le cargo mixte

Présentation

Depuis sa Jazz du début des années 2000, Honda donne au coffre une importance de taille. Comme pour expier des années ou, de la Civic au HR-V, il frisait le ridicule. Avec 624 litres, le Tourer peut se targuer de proposer le compartiment à bagages le plus généreux des segments C et même D. Pour parvenir à ce résultat, la version 5 portes, lancée il y a 2 ans, s’est allongée de 24 cm.

La cellule centrale n’évolue pas, et ces centimètres se retrouvent en porte à faux à l’arrière. Parallélépipédique et modulable, le coffre est indéniablement le point fort du modèle. Le double plancher, certes gagné sur la roue de secours, permet de loger deux bagages cabines, alors qu’un compartiment est dédié au rangement de la tablette à enrouleur. Tous ceux qui ont oublié la leur sur un parking Ikea apprécieront… Pas moins de quatre valises de 100 litres peuvent prendre place dans la soute.

Et si cela ne suffit pas, les sièges arrières sont « magiques », pour reprendre la terminologie constructeur, et fidèles au principe initié par la Jazz. Basculants, ils dégagent un plancher plat et leur assise est relevable afin de transporter des objets en position verticale. Bref, les animaux, bagages et objets à transporter sont particulièrement choyés. Peut-être plus que les passagers à l’arrière qui auraient apprécié quelques centimètres supplémentaires pour leurs jambes ou un toit vitré pour gagner un sentiment d’espace.

Avec l’exception de ce toit vitré, indisponible sur le Tourer, la finition est calquée sur une 5 portes qui évolue très légèrement pour 2014. Quelques touches de chromes et des surpiqûres blanches constituent l’essentiel des changements.

Cette Civic, européenne de par sa conception et sa fabrication, joue sur un registre moins émotionnel et décalé que sa devancière. C’est une autre mission assignée par le constructeur à ce break, que de renouer avec plus d’originalité. S’éloignant du design germanique et bien léché en vigueur sur les récentes Leon ST ou 308 SW, la Civic dans sa déclinaison Tourer marque sa différence.

Même si la face avant a des relents d’Auris, la poupe, plutôt dynamique, ne partage pas l’air renfrogné de la Touring Sports. Au final, la Honda a gagné en dynamisme et son design, moins consensuel que la Seat et la Peugeot ou une Octavia devrait trouver des partisans. Ceux là ont peut-être lorgné du côté de l’attirante Volvo V60, mais son prix –élevé- et son coffre –miniature- n’ont rien de pragmatique.

Ford

Focus

Opel

Astra

VW

Golf

Toyota

Auris

Renault

Megane

Honda

Civic

Peugeot

308

Seat

Leon

Skoda

Octavia

Volvo

V60

Catégorie Segment C Segment D
Année de lancement 2011 2010 2013 2013 Facelift

2014

2014 2014 2013 2013 Facelift

2013

Dimensions (m)
Longueur 4,55 4,70 4,56 4,56 4,57 4,54 4,58 4,54 4,65 4,62
Largeur 1,82 1,81 1,80 1,76 1,80 1,77 1,80 1,81 1,81 1,86
Hauteur 1,50 1,53 1,45 1,46 1,51 1,48 1,47 1,45 1,46 1,46
Volume de coffre (l)
5 places, sous tablette 476 500 605 530 524 624 610 587 610 430
Volume maxi 1502 1550 1620 1658 1562 1668 N.C. 1470 1740 1241

Moteurs et finitions

L’offre est claire. Quatre niveaux de finition, Elégance, Executive, Exclusive et Innova et deux moteurs, un diesel de 1600 cm3, i-dtec, et 1800 à essence, i-vtec. Le GPS intégré est disponible à partir de la finition Executive et seule la peinture métallisée est optionnelle. De la climatisation automatique au régulateur limitateur de vitesse, en passant par les équipements de sécurité, la finition Elégance possède déjà l’essentiel.

L’Executive ajoute une connexion Bluetooth, une caméra de recul et des éléments de confort comme le volant cuir, la climatisation bizone ou la mise en marche automatique des phares et essuies glaces. A l’extérieur des jantes en 17 pouces et des anti-brouillards font leur apparition. La déclinaison Navi de cette Executive dispose du GPS tactile, que l’on retrouve sur l’Exclusive. Une finition qui ajoute la suspension arrière active ADS, le démarrage sans clef, des sièges mi-cuir, des phares bi-xénon et actifs, un filet de protection et qui se reconnaît aux vitres sur-teintées et aux rails de toit argentés et non plus noirs.

Au sommet de la gamme, l’Innova intègre un ensemble complet de systèmes de sécurité. Une caméra frontale, un laser à faible portée et un radar de recul multifonction ont pour mission de prévenir, assister et informer le conducteur en situation de danger. Dans cette panoplie complète, on retiendra un lecteur de panneau de signalisation développé pour l’Europe et qui tient compte des –nombreuses- coutumes locales. Cet ensemble de systèmes de sécurité est vendu 900€, un montant raisonnable si on le compare au plus du double réclamé chez Volvo pour ces équipements. Au chapitre mécanique, le Tourer ne retient pas la petit 1.4l à essence venu de la Jazz, ni le 2.2l Diesel qui n’est plus au catalogue.

C’est le récent 1600 i-dtec qui tient logiquement la vedette. Ce moteur apparu il y a un an à peine est le moteur que Honda a spécialement développé pour l’Europe et son appétit pour le Gasoil. 99g de CO² par km parcouru, 120cv et 300nm de couple, il promet sobriété et vigueur et répond comme un calque à la demande du cœur du marché. Alternativement, Honda propose un 1800 à essence de 142cv. Traditionnel et sans turbo, il possède cependant de beaux restes comme nous le verrons. Il sierra aux inconditionnels de la marque, attachés à la douceur et au fonctionnement métronomique de ces mécaniques, alertes sur une large plage du compte tours. Il est également possible d’opter pour une boite automatique classique sur cette seule motorisation à essence.

Le tarif démarre à 23990€, le prix du Tourer 1.6i-dtec en finition Elégance et culmine à 32640€, montant nécessaire à l’acquisition d’un break Innova équipée du 1800i-vtec en boite automatique. Une somme à laquelle il faudra rajouter un malus de 1600€.

Proposée dans toutes les motorisations et transmissions, la version Executive Navi est au cœur de la gamme. Le tarif est voisin de ce que demande Skoda pour un Combi Octavia en finition Elégance et motorisé par le 1.4 tsi de 140cv. Le Tourer 1.6i-dtec de 120cv  peut se comparer à un Auris Touring Sports 124 D-4D, et la finition Executive est à mi-chemin entre les Business et Style chez Toyota.

En route

Nous avons pu prendre le volant du Tourer en 1.8i-vtec à boite mécanique et 1.6i-dtec, ce qui offre un complément intéressant à notre essai combiné de la Civic 5 portes équipée du 2.2l Diesel et du 1.8l en boite automatique.

A l’exception de la partie arrière, la Civic Tourer est un clone de celle ci. Le hayon arrière –manuel- s’ouvre largement et se positionne très en hauteur. C’est plutôt pratique pour éviter les lumbagos et cela évitera aux plus grands les contacts avec un coin du front… Derrière le volant, on retrouve la bonne ergonomie générale et la facilité de prise en main reconnues du modèle.

La finition n’appelle aucune critique de fond, mais certains détails gâchent le sérieux réel de la fabrication. Sans faire du « moussé » dans les recoins invisibles du tableau de bord, certains contacts obligatoires, avec les poignées intérieures ou les commandes de vitres électriques notamment, gagneraient à être plus agréables. Honda a montré avec le CR-V qu’il savait faire. Au bas de la console centrale, la commande de la suspension active est le seul élément qui différencie le Tourer de la 5 portes.

Avec l’adjonction de vitres de custodes et de la suppression du vitrage en deux parties du hayon, la visibilité arrière et de ¾ arrière progresse sensiblement. Même si la caméra de recul et les radars sont là, c’est appréciable.

Nous avions essayé le 1.6i-dtec sous le capot du CR-V à l’automne dernier. S’il ne peut cacher ses origines, le 4 cylindres est dynamique et trouve plus encore à s’exprimer sous le capot de la Civic. Frugal – 5 litres aux 100 kilomètres dans la vraie vie- il est également volontaire. Grâce aux généreux 300 Nm de couple, les reprises et les relances se font sans effort, et, sur autoroute dégagée, l’utilisation de la fonction « Econ » est probante. On ne voit guère ce que l’on pourrait demander de plus à cette mécanique, si ce n’est la possibilité d’être accouplée à une boite automatique.

Le moteur à essence est une vieille connaissance, apparu sous le capot des Civic de la génération précédente en 2005. C’est un i-vtec à simple arbre à cames en tête. Avec un couple nettement inférieur et placé plus haut, il n’a pas la pêche de 2000 à 3500 tours du Diesel. Mais voilà, il enroule dès le ralenti et jusqu’à près de 7000 tours/minutes. Plus léger, de 50kg, et puissant de 22cv, le break essence est attachant et logiquement plus véloce. Dans tous les cas, on trouve du plaisir à conduire un Tourer bien aidé par une barre stabilisatrice nouvellement installée à l’avant, et une direction recalibrée. La suspension pilotée permet de customiser « son » châssis, si bien que l’on finirait par oublier qu’il s’agit d’un break dont la vocation est quand même utilitaire.

Conclusion

Dans un segment du marché qui semble ne pas avoir dit son dernier mot face aux SUV compacts, la Civic Tourer entend se faire une place. Méritée par son compartiment à bagage spacieux, ses motorisations et son châssis. Mais le réseau de distribution Honda est peu développé et son principal rival, une fois la porte de la concession poussée, pourrait bien être le CR-V…

+

-Tenue de route et dynamisme du comportement
-Coffre immense et modulaire. Astuces de rangements
-Visibilité vers l’arrière et de ¾ arrière en progrès
-Motorisations

-Espace et ambiance réservés aux passagers à l’arrière
-Pas de boite automatique en motorisation Diesel
-Toit vitré et/ou ouvrant indisponible

Nos préférences

1.8i-vtec Executive, pour son équipement complet et son moteur à essence simple et dynamique.

1.6i-dtec Innova, la version « Geek », avec son pack sécurité avancé et son diesel frugal

Crédit photo Bernard Fournol / Le Blogauto

Lire également: Une Civic en habit 9

MOTORISATION ET PERFORMANCES
■ Moteur 1.8 i-VTEC BVM6 1.8 i-VTEC BVA 1.6 i-DTEC BVM6
■ Puissance fiscale 8 CV 6 CV
■ Architecture 4 cylindres montés transversalement
■ Cylindrée 1798 cm³ 1597 cm³
■ Puissance maximum 104 kW / 142 Ch 88 kW / 120 Ch
■ Couple maximum 174 Nm 300 Nm
■ Vitesse maximum (circuit) 210 km/h 205 km/h 195 km/h
■ 0 à 100 km/h (s) 9,5 s 11,2 s 10,4 s
■ Consommation mixte 6,4 l/100km 6,6 l/100km 3,9 l/100km
■ Emissions de CO2 149 g/km (D) 155 g/km (D) 103 g/km (B)
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
■ Direction électrique
■ Freins avant Disques ventilés
■ Freins arrière Disques pleins
■ Suspension arrière Essieu en H
■ Suspension avant Mac Pherson
■ Transmission Manuelle à 6 rapports Automatique à 5 rapports Manuelle à 6 rapports
DIMENSIONS ET CAPACITES
■ Longueur 4535 mm
■ Largeur 1770 mm
■ avec rétroviseurs extérieurs 2065 mm
■ Hauteur 1480 mm
■ Empattement 2595 mm
■ Poids à vide 1280 – 1340 kg 1313 – 1380 kg 1337 – 1430 kg
■ Poids maximum autorisé 1790 kg 1830 kg 1910 kg
■ Coffre, à la vitre 624 dm3 (VDA)
■ Banquette rabattue 1668 dm3 (VDA)
■ Pneumatiques – dimensions 225/45 R17 91W
■ Roue de secours Kit anti-crevaison IMS

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *