Introduction
Le pick-up est un genre encore peu usité par les constructeurs européens. Seul Volkswagen s’y risque actuellement, avec l’Amarok, et y rencontre d’ailleurs un certain succès. En France, nous connaissons plutôt les rois japonais du segment : les Isuzu-D-Max, Mitsubishi L200, Nissan Navara et Toyota Hilux. Outre-Atlantique, au contraire, le pick-up est le « bon à tout faire ». Tantôt utilitaire, tantôt véhicule de loisirs, il se fait aussi parfois voiture de luxe (cf Cadillac Escalade EXT).
Au sein de la gamme Ford américaine, le Ranger était le petit pick-up. Mais à nos yeux d’européens, le nouveau est un gros bébé de 5,36 m et 2 050 kg à vide qui arrive aujourd’hui chez nous avec de nouvelles ambitions.
Présentation générale
Bien loin de la plupart des SUV européens, qui reprennent le plus souvent des plateformes de berlines, le Ranger fait dans le rustique. Au menu, châssis rigidifié pour faire face aux lourdes charges, suspension arrière à ressorts à lame et une transmission intégrale enclenchable. Le Ranger offre naturellement le choix entre trois type de cabine : la simple, l’approfondie (Super Cab) et la double. Cette dernière est la seule à offrir cinq places. A chaque type de cabine correspond une benne spécifique. Ainsi, les longueurs respectives de chargement sont de 2,32 m, 1,85 m et 1,55 m. Sous le capot, le choix est plutôt large, lui aussi, puisque l’on trouve un 2.2 TDCi, décliné en 125 ch et 150 ch, et un inédit 3.2 TDCi, à cinq cylindres, de 200 ch. De quoi affronter sereinement l’actuel roi de la catégorie, le Nissan Navara, seul pick-up commercialisé sur le marché français avec un V6.
Si le concept même de pick-up laisse peu de place à la fantaisie esthétique, les designers de la firme à l’ovale ne se sont pas contentés de dessiner le nouveau Ranger à l’aide d’une règle. La partie avant notamment, avec ses phares et sa calandre qui n’auraient rien d’incongrus sur un SUV urbain, évite l’écueil de l’agressivité gratuite. Seul le faux sabot en alu, en fait une partie du bouclier peinte en gris, rappelle que, hors bitume, le Ranger ne fait pas que de la figuration. Le profil et la partie arrière pourraient, par contre, être ceux de n’importe quel autre modèle. C’est sans doute pour éviter ce genre de confusion que le nom Ranger s’étale sur toute la largeur de la ridelle. La version Limited de notre essai se distingue également par les nombreux chromes qui habillent sa calandre, ses marche-pieds, son arceau ainsi que ses rétroviseurs extérieurs et les ouïes factices des ailes avant.
Dans l’habitacle, c’est la sobriété qui règne. La planche de bord se montre massive et plutôt rustique avec ses plastiques entièrement durs. Le combiné d’instrumentation se veut lisible à défaut d’être original, mais la console centrale reprend les préceptes chers aux Ford actuelles. A son sommet trône l’écran multimédia, toujours aussi petit, qui affiche les données concernant la radio et le Bluetooth mais ne fait profiter le conducteur du GPS qu’en option sur le Limited (série sur le Wildtrak). A la base de la console, on trouve la climatisation (automatique et bi-zone à partir de la version Limited) présentée sous la forme de trois commandes rotatives. Entre les deux, les différentes commandes multimédia se montrent, comme c’est actuellement l’habitude chez Ford, peu ergonomiques. C’est une véritable invasion de boutons dont l’une des particularités est d’être trop petits pour être identifiés en une fraction de seconde par le néophyte. Un mauvais point pour la sécurité. Bien sûr, il n’est pas question de trouver à bord de cette bête de somme des sièges sport ou autres fantaisies destinées aux séants. Résultat, avec le cuir lisse, et forcément noir, que l’on trouve de série dès la version Limited, c’est glissade assurée à chaque courbe prononcée. Quelques touches de peinture imitation alu tentent de réchauffer l’ambiance en recouvrant les poignées de portes intérieurs, les branches du volant, le levier de vitesses ainsi que la console centrale.
Ceux pour qui voiture américaine rime avec gadgets à gogo en seront pour leurs frais car le Ranger se refuse la plupart des technologies les plus récentes. Des phares au xénon ? Un avertisseur de changement involontaire de file ? Un régulateur de vitesse adaptatif ? Il n’en a cure, préférant se rabattre sur les valeurs sûres.
Pour la France, les Ranger dotés du 2.2 TDCi 150 ch se déclinent en trois variantes : XL Pack, XLT Sport et Limited. Les XL et Wildtrak sont respectivement réservées au 2.2 125 ch et au 3.2 200 ch. Dans tous les cas de figure, la transmission intégrale est de la partie mais le 125 ch est privé de la boîte automatique optionnelle.
Principaux équipements et options | |||
XL Pack | XLT Sport | Limited | |
Climatisation manuelle | S | S | nc |
ESP | S | S | S |
Trappe à carburant sans bouchon Ford Easy Fuel | S | S | S |
Système audio à commandes au volant | S | S | S |
Rétroviseurs extérieurs électriques et dégivrants | S | S | S |
7 airbags | S | S | S |
Jantes alliage 16″ | nc | S | nc |
Arceau chromé | nc | S | S |
Pare-brise chauffant | nc | S | S |
Rétroviseurs extérieurs chromés rabattables électriquement | nc | S | S |
Bluetooth | nc | S | S |
Régulateur de vitesse | nc | S | S |
Rétroviseur intérieur électrochromatique | nc | S | S |
Essuie-glaces et phares à déclenchement automatique | nc | S | S |
Bac de protection de plateau | nc | S | S |
Jantes alliage 17″ | nc | nc | S |
Siège conducteur électrique | nc | nc | S |
Sellerie cuir | nc | nc | S |
Alarme volumétrique | nc | nc | S |
Climatisation automatique bi-zone | nc | nc | S |
Radar de recul | nc | nc | S |
Rails d’arrimage type « C-Channel » | nc | nc | S |
Boîte automatique à 6 rapports | nc | nc | 2,000 € |
Peinture métallisée | 580 € | 580 € | 580 € |
Attelage | 450 € | 450 € | 450 € |
Rideau de benne rigide | 2,000 € | 2,000 € | 2,000 € |
GPS | nc | nc | 950 € |
Modularité / Habitabilité
Disons le tout de suite : malgré son gabarit imposant, le Ranger est loin d’être un modèle d’habitabilité pour ses passagers. Aucun souci pour ceux de l’avant qui profiteront même de la très bonne garde au toit. A l’arrière, par contre, on risque d’entendre quelques grincements de dents. La faute à cette banquette peu large et peu confortable (son dossier est très droit et les assises peu rembourrées). De plus, l’accessibilité est pénalisée par la petite taille des portes arrière.
Coté modularité, on frôle également le néant. Unique exception, l’assise de la banquette arrière se relève pour dévoiler deux petits rangements fermés. Avec la boîte à gant, ce sont les seules possibilités de transporter des objets tout en les soustrayant aux regards des passants.
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