Essai E63 & CLS 63 AMG: Permis en sursis (2)

Rappelez-vous, lors de la première partie de l’essai de ces deux bolides, nous étions sur une autobahn et nous appretions à la quitter. En effet, titiller la vitesse maxi est intéressant mais pas si excitant que cela à vrai dire. Il nous fallait donc trouver une petite portion de route idéale, faite de virages plus ou moins serrés et de côtes qui nous permettraient de mettre en valeur les qualités et éventuels défauts du chassis.

L’amortissement affublé du système « Airmatic DC » dispose de trois modes: Confort, Sport 1 et Sport 2. Pour le « confort », nous aurons tout le temps de l’évaluer lorsqu’il sera temps de rendre l’auto. Pour l’heure, Sport 1, et programme « S » de la 7G tronic sélectionné.

Démarrage pied au plancher, et le petit triangle indiquant l’ESP en action se met à clignoter dès les premiers tours de roues! L’intervention de l’antipatinage est donc évidente et plus qu’indispensable. Les montées en régime sont linéaires, assez violentes et presqu’interminables. La puissance est débordante, aussi, j’ai cette sensation plutôt désagréable que le train arrière peut se dérober à chaque instant malgré l’ESP bienveillant, mais après tout, cela participe à l’excitation que procure ce genre de véhicule.

Les virages sautent aux yeux, les courbes s’enchainent à des vitesses vertigineuses, et cela sans aucun roulis, avec une facilité déconcertante. La direction se révèle d’une incroyable précision, qui rend l’auto incisive. Les relances sont tellement impressionnantes que physiquement, cela devient franchement difficile à supporter, et ce peut-être plus encore pour les passagers. Les accélérations et les freinages rythment le cycle de vos respirations, et lorsque l’on s’arrête, vient cette longue expiration du plus profond de vous, comme si vous étiez en apnée le temps de ces quelques minutes de bonheur. Oui, cette E63 AMG demande la plus grande des attentions lors de l’adoption d’une conduite sportive. A chaque sollicitation de l’accélérateur, les poils se dressent, le regard se fronce, signes d’une concentration maximale!

En sport 2, le chassis se raffermit plus encore et couplé au programme « M » de la boîte de vitesse, c’est une véritable voiture de course que j’ai entre mes mains, prenant le total contrôle du passage des rapports via les palettes magiques « up & down » derrière le volant. Dans ces conditions, l’action de l’ESP intervient plus tard encore, et je dois bien avouer que cela apporte quelques sueurs suivant l’allure à laquelle vous évoluez. En utilisant seulement les 3 premières vitesses, cela fait belle lurette que mon comportement n’est plus raisonnable. Alors voilà, je réalise très vite que la route n’est plus idéale pour profiter de cette auto, et quelle frustration que Mercedes n’ait pas prévu une sortie sur circuit fermé… Quant au bruit du V8 atmo, difficile à retranscrire évidemment en quelques lignes, et quel dommage de n’avoir pu emmener un cadreur avec moi. Il participe grandement au plaisir de conduite, rend inutile tout équipement audio superflu et invite à rouler toujours au rapport inférieur, pour en profiter un maximum. Le freinage est puissant, progressif à souhait, et son endurance n’a jamais été prise en défaut, reste cependant à voir sur piste.

S’il fallait reprocher quelque chose… Peut-être une commande de boîte un peu lente, et aussi le fait que cette voiture soit en totale inadéquation avec les règles du code de la route. Malgré tout, sur ce dernier point, cette E63 AMG a deux visages. En effet, rouler tout confort en maintenant une allure modérée est tout à fait envisageable. Jouer des petits programmes de boite et d’amortissement est l’équivalent de changer de véhicule, tellement le comportement peut être transfiguré! La berline idéale? Il faudrait pour ça que je jauge ses concurrentes directes…

Et la CLS me direz-vous? Quel dommage, une pluie grasse et continue fit son apparition tout au long de l’essai, qui m’a incité à la plus grande des prudences. Qu’importe, il se pourrait bien que dans un avenir proche, nous l’aurons pour un un test plus long…

Quelques chiffres Classe E 63 AMG:

  • Moteur: V8 6.2l atmosphérique de 514 chevaux
  • Couple maxi: 630Nm à 5200 tr/min
  • Diamètre (mm) disques de frein av / ar: 360 / 330
  • 0 à 100km/h: 4,5 secondes (vitesse maxi 250km/h auto-limitée)
  • Conso urbain / extra urbain / mixte: 22.3l / 9.8l / 14.3l
  • réservoir: 80l
  • Tarif: 111 800 euros (E63 AMG) / 115 000 euros (CLS 63 AMG)
  • Commercialisation: Juin 2006

A lire également: Essai E63 & CLS 63 AMG – Permis en sursis (1)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *