Lorsque j’ai su que nous allions pouvoir essayer les versions 63 AMG de la nouvelle classe E et CLS, je dois bien avouer qu’une petite excitation m’a envahie. Pouvoir prendre le volant d’auto de 514 chevaux, nous n’y avons pas droit tous les jours, bien que je rêve secrètement que ce soit mon quotidien. A la question de savoir si ces berlines AMG sont des « killeuses » de BMW M5 ou autre Audi S6, je ne saurais répondre, n’ayant pas encore eu l’occasion de conduire ces autres voitures.
Esthétiquement, malgré un kit AMG bien présent qui vous distinguera clairement des autres versions de la gamme, il n’est toutefois pas évidemment pour le public non amateur d’imaginer que cette E63 AMG développe plus de chevaux qu’une Ferrari F430 (490 chevaux contre 514) pour ne citer qu’elle. Evidemment, la puissance n’est pas tout et les sensations distillées par cette Ferrari doivent être bien différentes, je vous l’accorde.
Comme un pilote de jet fait le tour de son avion avant de décoller, je tourne autour de la E63 AMG dont j’ai la clé dans le creux de ma main. Assise sur ses énormes et très jolies jantes de 18 pouces à 5 branches, elle semble prête à bondir. Le spoiler avant caractéristique, avec ses ouïes sur les côtés n’est pas hyper impressionnant, mais franchement bien déssiné. L’arrière n’est pas en reste et ses deux doubles sorties d’échappement annoncent la couleur, tout comme le discret becquet de malle. Avec à peine 7 chevaux de plus qu’une BMW M5, cette Mercedes semble à mes yeux un peu plus bourgeoise dans le style. Vis-à-vis de l’habitacle, on regrette que l’intérieur ne se démarque que très peu des versions « classiques ». Notons tout de même des seuils de portes et tapis badgés AMG, ainsi qu’un volant sport, sur lequel trône deux palettes alu « Up & Down », histoire d’imiter Kimi Raikkonen.
Pour m’assurer que je ne rêve pas, je consulte une dernière fois la fiche technique, avant d’appuyer sur le bouton magique « Start/Stop Engine »… 0 à 100 en 4.5s, bloc V8 6.2l de 514 chevaux à 6800tr/min, couple maxi de 630Nm à 5200 tr/min, et il s’agit là d’un moteur atmosphérique n’ayant aucune pièce commune avec Mercedes, contrairement aux « anciennes » versions 55 AMG Kompressor.
Allez il est temps, je démarre le coeur de cette berline furieuse. Avant cela, j’avais pris bien soin de baisser ma vitre. Sic! Le V8 est rageur et ne demandait visiblement qu’à rugir. Avant mon départ, petit rappel de l’encadrement Mercedes: « Faites attention, on nous a rapporté de nombreux contrôles de la Polizei, et je vous rappelle que la vitesse conseillée sur Autobahn est de 130km/h ». J’en prends bonne note!
A peine ai-je effleuré la pédale de droite que l’auto bondit. D’accord, j’ai compris, elle demande à se faire dompter. Le parcours pré-enregistré dans le GPS m’invite à prendre l’autoroute, et là, j’ai cette douce impression d’être le roi de la route. La file de gauche s’ouvre à moi en grand, et plus par plaisir que par nécessité, je m’amuse à tomber un rapport, histoire d’être un peu haut dans les tours pour décrasser mes oreilles… Un rapide coup d’oeil au compteur, et sans m’en rendre compte, cela faisait déjà quelques minutes que ma vitesse de croisière flirtait avec les 200-220km/h. Le trafic s’intensifiant, il devient de plus en plus difficile de maintenir mes distances de sécurité, par conséquent je réduis ma vitesse, entre autres pour éviter de risquer une lourde amende de la part des autorités locales. Mais quelle puissance! La pédale même pas enfoncée à 50%, j’ai déjà l’impression de ne plus être raisonnable…
Bien, cela suffit, il faut maintenant quitter cette Autobahn pour les petites départementales allemandes. A suivre…