La décision d’allonger l’empattement pour accueillir deux nouvelles portes est mûrement réfléchie. La marque se justifie par une demande forte du marché européen et surtout français pour les petites voitures à cinq portes. Il suffit d’ailleurs de voir que la Clio n’existe plus en trois portes pour s’en convaincre.
Certains profiteront sans doute de cette nouvelle auto pour répéter que l’esprit Mini n’existe plus. C’est de bonne guerre. Pourtant, avec près de huit déclinaisons de son modèle phare, on a eu le temps de se faire à l’idée et le succès rencontré par Mini justifie la stratégie de la marque.
Mini estime que la clientèle de la trois portes est essentiellement composée de femmes tandis que celle des citadines cinq portes est davantage masculine. Et la Countryman dans tout ça ? N’est-elle justement pas là pour satisfaire les hommes ? Oui et non, puisque cette dernière est très connotée crossover et n’est donc pas censée jouer dans la même catégorie. Quant à la Paceman, rien à voir puisqu’elle aussi n’a que trois portes… Donc la cinq portes a sa place. CQFD.
La Mini en pleine croissance
Ce qui différencie la cinq portes, que nous continuerons de désigner sous ce nom puisque Mini n’a pas jugé nécessaire de lui en donner un distinctif, outre les nouveaux ouvrants, c’est une hauteur gagnant 13 mm, un porte-à-faux arrière de 89 mm supplémentaires permettant au coffre de gagner pas moins de 67 litres de plus (de 278 litres de chargement à 941 litres de volume de coffre), et surtout un empattement rallongé de 72 mm par rapport à la trois portes amenant cette Mini à une longueur de 3982 mm (+ 161 mm) soit juste en dessous de la barre fatidique des 4 mètres.
La largeur reste par contre identique. Cet empattement allongé conjugué aux porte-à-faux différents modifie grandement l’allure générale et son profil peut choquer les habitués. Le toit, discrètement plus sculpté et flottant, contribue à la différentiation contrairement à la face avant finalement bien sympathique de cette nouvelle génération de Mini. La finition de notre modèle d’essai est dans la lignée de ce que l’on trouve sur la trois portes avec un toit blanc et des bandes de capot sur une carrosserie British Racing Green.
Forcément, les places arrière sont plus accessibles que sur le coupé malgré de courtes portes mais on se demande à quoi sert la troisième ceinture. Quand cinq portes ne riment pas avec cinq places… De façon réaliste on peut tout au mieux placer un sac à dos sur cette troisième place lorsqu’on voyage à quatre adultes. En revanche, les passagers avant ne seront pas dépaysés par l’ambiance de cette Mini et oublieront vite la différence entre les deux modèles.
Avec son centre de gravité bas via la nouvelle architecture UKL de la maison mère, la sensation d’avoir un gros jouet entre les mains est toujours au rendez-vous, sentiment accru par les effets de lumières et les commandes de pilotage devenues classiques. On notera un accès délicat au frein à main et au pad multimédia lorsque l’accoudoir est abaissé poussant les occupants à se contorsionner pour cet usage.
Une ambiance à part
Mini tient toujours la bonne recette pour l’ambiance à bord. En plus de son Mini Excitement Package permettant au tableau de bord de changer de couleurs suivant les évènements entourant la conduite (option facturée 520 euros), le modèle intègre également le riche système Connected. Il permet entre autres d’avoir accès à des morceaux musicaux s’adaptant au style de conduite, de naviguer sur les réseaux sociaux (à l’arrêt forcément) et embarque une application GoPro permettant d’utiliser ses caméras directement avec l’interface de la voiture.
Tout cela peut être proposé avec un écran haute résolution de 8,8 pouces (également en option). Bien entendu, Mini n’oublie pas les accessoires habituels de sécurité (régulateur de vitesse adaptatif, lecture des panneaux de signalisation, avertisseur anti-collision, affichage tête haute couleur (le même que celui de la Série 2 Active Tourer), système d’aide au stationnement, appel d’urgence géolocalisé automatiquement, etc.).
Derrière son volant
Comme les autres modèles de la gamme, la Mini cinq portes est proposée en Cooper essence de 136 chevaux, Cooper S de 192 chevaux, Cooper D de 116 chevaux et SD de 170 chevaux. C’est cette dernière motorisation que nous avons pu essayer. Forte de 4 cylindres, d’un couple de 360 Nm à 1 500-2 750 tr/min, cette SD a de l’énergie à revendre mais manque de sonorité dans cette version S diesel, surtout au démarrage pour ceux qui aiment entendre le réveil de leur moteur en allumant le contact. Il est nécessaire de monter haut dans les tours pour que le moteur s’anime…
Plutôt dures à baisse vitesse, les suspensions semblent s’assouplir en haussant le rythme jusqu’à parfois donner une impression de flottement diminuant le sentiment de sécurité. La direction est réactive et agréable à manier en ville. La boîte est sans souci particulier même si il faut parfois sortir les muscles pour enclencher la marche arrière.
Une Mini pour trois comportements différents. Entre le Green Mode pour économiser son carburant, le Mid Mode orienté confort et le Sport Mode, la voiture dispose de trois personnalités bien distinctes, même si dans le cas de la SD le conducteur a tendance à enclencher le mode Sport pour libérer les 170 chevaux et tenter de retrouver « les sensations d’un kart » comme la marque aime le souligner. De son côté, la direction précise participe grandement à ces sensations mais pour plus si affinités il faudra sans doute privilégier la version S essence.
Conclusion
Au final, la practicité est là. L’accès aux places arrière ouvrira sans doute la porte des concessions de la marque aux jeunes familles et à celles et ceux qui veulent pouvoir emmener les copains et les copines. Mais la « démocratisation » de la Mini a ses limites. Avec 900 euros supplémentaires face à la trois portes et les multiples façons de faire monter l’addition (les 27 300 euros de notre Cooper SD par exemple), cette voiture n’est pas faite pour toutes les bourses avec un premier prix essence démarre à 21 100 euros. Reste qu’avec les prestations auxquelles on s’est habitué, l’étiquette Mini fonctionne toujours à défaut d’être prise au sens propre. Avec près de quatre mètres, on se demande tout de même où est passé l’esprit citadin du badge emblématique…
+ | Conduite
Coffre Accès aux places arrière |
– | Troisième place arrière
Tarifs et options coûteuses Sonorité de la SD |
Mini 5 portes Cooper SD 170 | |
Motorisation et transmission | |
Moteur – Type | 4 cylindres en ligne 16 soupapes
Transversal avant |
Carburant | Diesel |
Cylindrée (cm3) | 1998 |
Puissance (kW / ch) | 125/170 @ 4000 |
Couple (Nm @ tr/min) | 360 @ 1500 |
Boîte de vitesse – Type | Manuelle à 6 rapports |
Nombre de rapports | 6 CV |
Roues motrices | Avant |
Performances | |
0 à 100 km/h (sec.) | 7,4 |
Vitesse maximale (km/h) | 225 |
Consommations | |
Cycle mixte (l/100 km) | 4,1 |
Emissions de CO2 (g/km) | 109 |
Dimensions | |
Longueur (mm) | 4005 |
Largeur (mm) | 1727 |
Hauteur (mm) | 1425 |
Empattement (mm) | 2567 |
Poids (kg) | 1230 |
Volume de coffre (l) | 278 → 941 |
Réservoir (l) | 44 |
Crédit illustrations : Leblogauto – Aurélien Matysek